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Liban - L’éclairage

Présidentielle : de la difficulté d’interpréter le silence du Hezbollah...

Le Liban accueille sans enthousiasme l'échéance de l'élection présidentielle. Cette année, pas de réunions, pas de concertations et apparemment pas d'ambiance de bataille électorale, les blocs parlementaires n'affichant aucun intérêt pour la question malgré le fait que 15 jours du délai de deux mois pour l'élection d'un nouveau président se sont déjà écoulés. Si les parties attendent que les grandes puissances leur soufflent le mot de passe, ils ont oublié qu'il s'agit de la première présidentielle après Taëf sans tutelle ou intervention étrangère. Sur ce plan, il se fait de plus en plus clair que l'extérieur n'interviendra que dans le dernier quart d'heure, si les différentes parties ne réussissent pas à élire un président.


Ce scénario est assez probable, vu le schisme qui divise le Liban entre le 8 et le 14 Mars, les deux blocs ne pouvant assurer une majorité des deux tiers à leur candidat, sans l'appui du bloc centriste de Walid Joumblatt, qui pourrait avoir le dernier mot. Cette vérité s'est traduite sur le terrain par l'absence de dépôt de candidatures à la présidence, mis à part celle de Samir Geagea, toujours controversée. Si le 14 Mars affirme qu'il se mettra d'accord sur le nom d'un candidat unique, et que la candidature de Samir Geagea est tout à fait normale, les milieux du 8 Mars y voient une manœuvre pour coincer le courant du Futur, et ôter toute chance au succès de Michel Aoun. Dans les milieux proches de ce dernier, l'on affirme pourtant que le général Aoun compte se présenter en candidat consensuel hors compétition, fort de son rapprochement avec le courant du Futur, lequel affirme pour sa part que celui-ci n'est aucunement lié à l'échéance présidentielle mais vise à régler des problèmes quotidiens d'ordre sécuritaire. Ainsi, Saad Hariri attendrait plutôt que les chrétiens du 14 Mars s'entendent, avec l'appui de Bkerké, autour d'un candidat.

 

(Lire aussi : Naïm Kassem : L’Occident doit admettre qu’Assad restera au pouvoir)


Du côté du 8 Mars, par contre, c'est le silence absolu, même si le secrétaire général du Hezbollah a déjà affirmé maintes fois que le 8 Mars aura son propre candidat. Lors d'une rencontre entre un évêque maronite et un responsable du parti chiite, les participants ont tenté de soutirer des informations à ce dernier sur ce sujet, mais en vain. Le responsable a en effet évité de répondre aux questions, affirmant simplement que le Hezbollah est favorable au respect des délais constitutionnels et soutiendra celui qui représente son projet. C'est d'ailleurs ce qu'avait souhaité le président syrien Bachar el-Assad quelques jours plus tôt, soutenant l'arrivée à Baabda d'un « président qui adopte le projet de la résistance et de la moumanaa ». Face à l'atermoiement et le silence du Hezbollah, plus d'une question se pose. Le parti chiite serait-il secrètement en faveur d'un vide présidentiel, pour appeler à des amendements constitutionnels et à une révision de l'équation libanaise par la tenue d'un Congrès fondateur qui remanierait l'État ? Ou au contraire craindrait-il de saboter les chances de succès du général Aoun s'il venait à le soutenir, lui qui aimerait se présenter en candidat consensuel ?


Selon certains, le 8 Mars attendrait plutôt de voir vers où les choses se dirigent en Syrie, misant sur un succès militaire du régime et une réélection du président Assad, ce qui faciliterait l'élection d'un président libanais aux couleurs du 8 Mars. D'autres estiment pour leur part que le Hezbollah est coincé. C'est ce qui l'aurait poussé à participer au gouvernement sans broncher et à accepter l'application d'un plan de sécurité dans la Békaa et Tripoli, et cela pourrait le forcer à soutenir un candidat consensuel pour la présidentielle et non pas Michel Aoun. Le consensus au Liban reste, en tout cas, toujours de mise. Il pourrait tout aussi bien être imposé par Nabih Berry et Walid Joumblatt, si les parties chrétiennes ne s'entendaient pas avant le début du mois de mai, comme l'affirme un ministre au sein du cabinet Salam.

 

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Le Liban accueille sans enthousiasme l'échéance de l'élection présidentielle. Cette année, pas de réunions, pas de concertations et apparemment pas d'ambiance de bataille électorale, les blocs parlementaires n'affichant aucun intérêt pour la question malgré le fait que 15 jours du délai de deux mois pour l'élection d'un nouveau président se sont déjà écoulés. Si les parties...

commentaires (6)

Franchement je trouve que malgré tous ce que les Libanais ont vécu, à ce jour encore on n'a toujours pas compris que nous ferons mieux de laver nos linges sales à l'intérieur et prendre le taureau par les cornes et arrêter de courir derrière l'Europe ou d'autres pays pour des conseils.. Ils ne sont de loin pas mieux et plus compétent que les Libanais. L'intelligence est de voir l'intérêt des Libanais et du Liban, ce magnifique pays que tout le monde l'envie... Comme dans le passé une personnalité rare qui avait dit: " donnez nous la paix et prenez ce qui étonne le monde entier" malheureusement personne avait compris le sens...

Alex. K.L.

21 h 54, le 10 avril 2014

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Commentaires (6)

  • Franchement je trouve que malgré tous ce que les Libanais ont vécu, à ce jour encore on n'a toujours pas compris que nous ferons mieux de laver nos linges sales à l'intérieur et prendre le taureau par les cornes et arrêter de courir derrière l'Europe ou d'autres pays pour des conseils.. Ils ne sont de loin pas mieux et plus compétent que les Libanais. L'intelligence est de voir l'intérêt des Libanais et du Liban, ce magnifique pays que tout le monde l'envie... Comme dans le passé une personnalité rare qui avait dit: " donnez nous la paix et prenez ce qui étonne le monde entier" malheureusement personne avait compris le sens...

    Alex. K.L.

    21 h 54, le 10 avril 2014

  • Les présidentielles comme d’habitude et au dernier quart d’heure quelques ambassades décideront sans même prendre l’avis ni du 8 ni du 14 mars .

    Sabbagha Antoine

    13 h 59, le 10 avril 2014

  • Si le hezb resistant est l'element central de cette election , pourquoi pas voter pour Hassan Nasrallah ! ca reglerai pas mal de problemes du cote de la communaute dite de la presidentielle .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 10, le 10 avril 2014

  • AVEC L'AVAL OU LE TOLLÉ DE CHAQUE PARALLÈLE DE L'ABRUTISSEMENT, POUR OU CONTRE L'ACTUEL PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, ON COMPREND QUELLE SORTE DE COQ CHACUN VEUT DANS LE POULAILLER. PAUVRE LIBAN ! TON CALVAIRE NE FINIRA PAS DE SITÔT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 21, le 10 avril 2014

  • Quand a la présidentielle, nous savons tous que le Hezbollah n'est pas Libanais, nous savons tous quel est son projet comme nous savons tous que toutes ses actions prennent leur essence dans la destruction et la paralysie de l’état afin d'instaurer le vide qu'il se charge de remplacer pas a pas. Cependant les circonstances ne jouent pas en sa faveur et il essaye par la de tirer autant de profit que possible avant d'avoir a s’éclipser bon gré mal gré avec le moindre mal. A mon avis c'est déjà trop tard surtout après 18 meurtres et une guerre dans laquelle il n'aurait du jamais participer. L’étau se resserre jour après jour, l'Iran n'envoi plus de l'argent comme autrefois, il n'en a plus. L'Iran est en voie de remettre son nucléaire a l'occident que cela lui plaise ou pas, et le Hezbollah devra se soumettre a l’état pour amenuiser les sanctions du TSL. Il ne tiendra plus très longtemps.

    Pierre Hadjigeorgiou

    08 h 38, le 10 avril 2014

  • Il faut arrêter de parler d’élections en Syrie. Il y a reconduction du dictateur dans ses fonctions. Qualifier ces semblant d’élections et de comédies burlesques dans des pays gérés par des régimes de parti unique, c'est franchement prendre les gens pour des cons. Il faut appeler une poire: "poire" et une banane: "banane".

    Pierre Hadjigeorgiou

    08 h 30, le 10 avril 2014

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