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Liban - Présidence

Sleiman dynamite et enterre la rhétorique du Hezbollah

Le chef de l'État met en avant le triptyque « terre-peuple-valeurs communes », place la déclaration de Baabda au-dessus des gouvernements et rejette toute forme de partenariat avec les institutions légales.

Le président de la République, Michel Sleiman, est allé hier plus loin que jamais dans son discours légaliste contraire à la rhétorique du Hezbollah, réinventant totalement le « triptyque d'or » pour le Liban et affirmant que la déclaration de Baabda est au-dessus des déclarations ministérielles, que la stratégie de défense doit se faire sous les ordres de l'État et que les institutions légales ne souffrent pas de partenaires.
M. Sleiman s'exprimait à l'ouverture d'un congrès organisé à l'Université Saint-Esprit de Kaslik sur le thème : « Ma terre, un avenir prometteur ».

« La terre, le peuple et les valeurs communes forment le triptyque en or pour la patrie, le seul à même de lier son passé à son futur », a lancé le président Sleiman, pour qui « la préservation de la terre est un devoir sacré afin que la patrie reste unie et définitive pour tous ses fils ». « Et il en est de même de la protection de la terre contre la défiguration, les atteintes au domaine public, le saccage du patrimoine, le désordre de la construction, la menace contre l'équilibre écologique », a-t-il ajouté, préconisant la proclamation d'un « état d'urgence nationale, officielle et civile, afin que le Liban demeure ».

(Eclairage : Les menaces du Hezbollah « déroutent les Israéliens »...)


« Quant à la communion des valeurs, elle est garantie par l'unicité de la loi et le refus, dans son application, de l'arbitraire en vertu de circonstances, de lieux ou de besoins politiques, confessionnels ou régionaux », a-t-il dit, avant de souligner que la protection de l'unicité de la loi, tout comme du développement équilibré des régions, « ne saurait être assurée que par les institutions légales, des institutions qui ne souffrent pas de partenaires ni dans la décision ni dans l'exécution, politique ou militaire ».

Et de poursuivre : « La vitalité de la société libanaise et l'initiative privée ont contribué à sauvegarder un taux minimal de croissance (économique), mais cela ne durera plus longtemps si l'on persiste à ne pas se rendre compte du ralentissement, voire du recul de l'action des institutions politiques et administratives. Voilà pourquoi il est absolument nécessaire de respecter les échéances constitutionnelles, qu'il s'agisse de l'élection présidentielle, de la formation de gouvernements efficaces et de la tenue des législatives aux dates prévues. »

(Lire aussi : La déclaration ministérielle rattrappée par la guerre en Syrie)

« Dans ce cadre, et à l'occasion de la discussion de la déclaration ministérielle, j'appelle toutes les parties à ne plus s'accrocher à des équations rigides et une langue de bois qui entravent la mise au point de ce texte », a-t-il lancé, expliquant que le respect des échéances sert aussi à « accompagner la mobilisation internationale en faveur du Liban » et rappelant la tenue prochaine à Paris de la conférence du Groupe de soutien au Liban.

Le chef de l'État a ajouté : « Pour ce qui est du refus d'inclure expressément la déclaration de Baabda dans le texte de la déclaration ministérielle (mentionnée de façon implicite), je vous rassure en vous disant que la déclaration de Baabda est devenue partie intégrante des constantes et qu'elle se situe à un niveau équivalent au pacte national. Il s'agit donc d'un texte qui est au-dessus des déclarations ministérielles, lesquelles sont liées aux gouvernements. L'avenir démontrera que tout le monde aura besoin un jour ou l'autre de cette déclaration et réclamera sa mise en œuvre. »

Il a, en outre, appelé à la reprise, dès l'obtention par le gouvernement de la confiance de la Chambre, des séances du dialogue national pour discuter de la stratégie défensive, rappelant à cet égard la proposition qu'il avait lui-même soumise précédemment aux participants et qui consiste à « regrouper les capacités nationales (y compris donc celles du Hezbollah) sous les ordres et la référence de l'État ».


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commentaires (11)

UN COUP DE GRÂCE... AVEC QUELLE GRACE !

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 34, le 02 mars 2014

Tous les commentaires

Commentaires (11)

  • UN COUP DE GRÂCE... AVEC QUELLE GRACE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 34, le 02 mars 2014

  • Indépendamment de la valeur politique, hautement souverainiste, de cette déclaration, qui fait du président Sleiman un Président plutôt qu’un résident, comme on s’y était habitués depuis Taëf (et même avant), je salue aussi sa teneur sociologique par la nécessité de préserver et de développer cet espace social de représentations, de croyances et de valeurs communes qui garantissent un «modus vivendi» à long terme entre les différentes communautés, y compris celle des incroyants, fondé sur la tolérance, le respect de l’autre, loin des provocations, et sur le ménagement des susceptibilités par l’exercice d’une liberté responsable, et non débridée. C’est ce consensus, cette convention sociale, destinée à faire justement ce qui convient à tous, qui est à même d’associer les mots «vivre» et «ensemble» par un trait d’union, et réduire les exacerbations antipodiques pour aménager un juste milieu convivial. C’est soit cette formule sociale, associative, qui devrait prévaloir, soit celle, dissociative, d’une compartimentation groupale qui ferait de notre territoire social une carte géographique, réelle ou virtuelle, sur laquelle on verrait des ghettos de toutes tendances, séparés par des frontières culturelles, des barrières mentales et des oppositions frontales.

    Ronald Barakat

    10 h 50, le 02 mars 2014

  • Que nenni! Que nenni! Cet homme n'a aucun moyen de porter un coup à quoi que ce soit.. et de surcroit: de grace. Mais.. de grace, que l'on le porte à la fin de son mandat! Doit-on rappeler ici qu'il a commencé son mandat, ami de la Syrie en disant qu'il fallait défendre la résistance du hezb avec la fameuse expression Libanaise (bi rmouch l'3youn) avant que la saoudie ne commence son cirque démocratique "induit" en Syrie? Ca me rappelle Rigoletto de Verdi: La donna è mobile, quale piuma al vento muta d'accento e di pensiero la-la-la lalala..

    Ali Farhat

    02 h 15, le 02 mars 2014

  • Le hezbollah démasqué ! sa récupération de la résistance nationale ,pour la transformer en stratégie de désinformation ne marche plus ! en plus provoquer la guerre de 2006 ,ce n'est pas de la résistance ,c'est juste de l'irresponsabilité milicienne...car c'est le Liban et les civils qui ont payé la note...de cette inconséquence ...

    M.V.

    15 h 38, le 01 mars 2014

  • Bravo pour cette idee , mais si on disseque bien les mots , on arrive a ..... bon je vais pas remuer le couteau , le diable est dans les details , mais ... terre , peuple... valeurs communes , on a un peu de resistance au moins ??

    FRIK-A-FRAK

    13 h 41, le 01 mars 2014

  • C'est d'un discours pareil qu'on attend d'un Président de la République patriote et nationaliste. Mais pourquoi a t'il attendu la fin de son règne pour se réveiller? C'est d'un président fort et courageux que le peuple libanais a besoin. Un président qui tape du poing sur la table dès le 1er jour de son investiture et non à la fin. Le peuple libanais n'a pas besoin de guignols qui menacent avec leur doigt et détruisent les fondements de l'Etat. Carlos Achkar

    Achkar Carlos

    11 h 14, le 01 mars 2014

  • Bravo. Enfin l'abcès est creve. Ce qui manque malheureusement est l'appui inconditionnel et irreversible de tous (a l'exception du Hezb) pour remettre les pendules a l'heure. Les "centristes" doivent prendre position et ne plus souffler le chaud et le froid. L'Interet national prime sur leurs petits petits intérêts et calculs foireux. Le general et toute sa clique et allies (a l'exception du Hezb) doivent soutenir ouvertement notre president et ne pas se debiner pour des raisons électorales (et présidentielles....). Le mouvement du Futur doit faire son maximum pour s'assurer qu'un successeur a Sleiman, digne de prendre en mains le bled, arrive a Baabda (et ce n'est pas le general).

    Tabet Karim

    09 h 56, le 01 mars 2014

  • N'challâh ! Malgré toute broderie et tout tricotage !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 58, le 01 mars 2014

  • OYEZ OYEZ LIBANAISES LIBANAIS ET LE MIRACLE FUT ,,, RENDEZ VOUS SUR LA PLACE PUBLIQUE ,, POUR APLAUDIR NOTRE PREMIER PRESIDENT GENERAL DE L'EPOQUE CONTEMPORAINE QUI DEFENT LE LIBAN LIBAMAIS APPLAUDISEZ LE PREMIER GENERAL QUI A DU SANG PATRIOTIQUE QUI COULE DANS SES VEINES APPLAUDISSEZ LE PREMIER GENERAL ANIME D'UN ESPRIT NATIONALISTE ET QUI EST DISPOSEE A DEFENDRE L'INTEGRITE TERITORIAL ET GEOPOLITIQUE DU LIBAN LIBANAIS MERCI A NOTRE DAME DU LIBAN JE PARLE DE CELLE DE SYDNEY,,DE RIO DE GENEIRO,MIAMI ET AUTRE NOTRE DAME DU LIBAN ,,267 EN TOUT DANS LE MONDE DU LIBAN LIBANAIS SOLEIMAN LE MAGNIFIQUE ,, SOLEIMAN LE GRAND ,,SOLEIMAN LE PREMIER GENERAL DEPUIS PLUS D'UN DEMI SIECLE DE REGNE DES GENERAUX,, A OSE DEFIER CETTE NOMENCLATURE SCLEROSEE QUI A REGNE DEPUIS PLUS D'UN DEMI SIECLE FINIT L'AIRE DES MINISTERES DE LA DEMENCE ET CEUX DE LA DEPENSES LE MINISTERE DE LA DEFENSE MERITE POUR LA PREMIERE FOIS LES MILLIARDS QU'IL RECOIT DU TAXE PAYER ENCORE UNE FOIS MERCI A SAYDET LEBNAN OR OUR LADY OF LEBANON

    michel raphael

    08 h 43, le 01 mars 2014

  • UN VRAI LIBANAIS DANS TOUT LE SENS DU MOT ! LA DÉCLARATION DE BAABDA POUR SEULE DÉCLARATION MINISTÉRIELLE ! ET RIEN D'AUTRE ! LE PAYS NE DEVRAIT ÊTRE PLUS OTAGE DANS LES MAINS DE PERSONNE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 23, le 01 mars 2014

  • On peut dire maintenant : ça c'est un président de la République. Il laisse la présidence ayant joué avec la plus grande fidélité son rôle de consolider l'Etat, donc le Liban même. Tandis que le Hezbollah ne fait que désintégrer et détruire l'Etat, donc le Liban même. Reviendra-t-il un jour à la raison ?

    Halim Abou Chacra

    06 h 06, le 01 mars 2014

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