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Liban - La situation

Le terrorisme se ramifie, rendant encore plus urgente l’unité interne

Des soldats libanais déployés à Corniche Mazraa, un quartier de Beyrouth, le 12 février 2014, après la découverte d'une voiture piégée. REUTERS/Mohamed Azakir

Quelle meilleure incitation à l'unité nationale peut-on rêver, que ce coup de filet antiterroriste magistral réussi hier par l'armée ? L'opération a révélé à la fois le professionnalisme de la troupe et la profondeur des ramifications du terrorisme au sein de la société.


L'hécatombe évitée de justesse est d'autant plus perverse que c'est dans un environnement sunnite qu'elle devait se produire, aiguisant ainsi les clivages intermusulmans et relançant de plus belle le cycle attentats-représailles qui a commencé cet été, à coups de voitures piégées et d'attentats-suicide.
La profondeur de la crise que traversent les rapports intercommunautaires musulmans s'est reflétée dans l'arrestation de trois femmes convoyant un véhicule piégé, ce qui constitue une première. Quelle meilleure preuve veut-on qu'une guerre civile menace vraiment de s'étendre au Liban ?


À l'image de la majorité silencieuse des Libanais, les milieux diplomatiques sont consternés de voir les forces politiques toujours en désaccord, convoitant un mirage inexistant, alors qu'un danger si considérable est aux portes.
Beaucoup d'ambassadeurs, rapporte Khalil Fleyhane, notre correspondant diplomatique, sont las de faire parvenir des mises en garde contre l'immobilisme ambiant aux dirigeants libanais qu'ils rencontrent. Cette lassitude atteint d'abord ceux qui se sont dévoués pour que ce gouvernement voit le jour, en multipliant les navettes au Liban et à l'étranger. Faut-il rappeler que l'ambassadeur américain s'est rendu en Arabie saoudite, à cette fin, et que le ministre russe des Affaires étrangères a rencontré Saad Hariri à Paris ?
On ne comprend plus très bien, dans ces milieux, que pour des considérations somme toute secondaires, et au terme d'un forcing diplomatique qui s'étalait au grand jour, un gouvernement de coalition nationale n'ait pas encore vu le jour et que les contacts se soient arrêtés, à quelques semaines d'un rendez-vous constitutionnel capital pour l'avenir du pays : l'élection d'un nouveau président de la République.


Selon l'ambassadeur d'une grande puissance, cet arrêt serait lié à deux facteurs, affirme notre correspondant : la reprise de la campagne du régime syrien contre le courant du Futur, accusé de financer la rébellion, et le début de l'offensive de l'armée régulière syrienne contre Yabroud, verrou stratégique de la région de Qalamoun. Non moins de 12 raids aériens syriens ont été lancés hier contre Yabroud, relèvent les observateurs.
Il va sans dire que l'offensive est de nature à augmenter l'afflux de réfugiés syriens au Liban et celui des combattants takfiristes à Ersal, ce qui devrait donner, normalement, une nouvelle impulsion à l'union nationale face au danger interne.

 

La troupe ciblée
Par ailleurs, l'arrestation par l'armée de l'un des hommes forts d'el-Qaëda au Liban aura certainement des conséquences pour la troupe, qui s'est ainsi désignée comme cible de choix pour des représailles.
La troupe, d'ailleurs, en est tout à fait consciente, et des mesures de sécurité exceptionnelles sont déjà prises autour des grands bâtiments militaires, dont les abords deviennent inaccessibles de nuit.
Hélas, la myopie politique est telle que ces dangers sont ignorés et que l'horizon gouvernemental continue d'être bouché.
Le ministre sortant de la Culture, Gaby Layoun, a déclaré hier « qu'il n'y a pas de solution à la crise gouvernementale avant la tenue de concertations directes entre le Premier ministre désigné, Tammam Salam, et le chef du Courant patriotique libre, Michel Aoun ». C'est donc dans cette direction qu'il faudra regarder dans les prochains jours.
C'est également à des « face–à-face directs et francs » entre le tandem Sleiman-Salam et Michel Aoun qu'a appelé hier le député Ali Khreiss (Hezbollah). « Les consultations ont d'abord eu lieu en l'absence du Courant patriotique libre, a-t-il dit, mais ce dernier n'avait mandaté personne pour parler ou négocier à sa place », a affirmé le député. Un mea culpa déguisé dont le Liban tout entier paie le prix aujourd'hui.

 

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Quelle meilleure incitation à l'unité nationale peut-on rêver, que ce coup de filet antiterroriste magistral réussi hier par l'armée ? L'opération a révélé à la fois le professionnalisme de la troupe et la profondeur des ramifications du terrorisme au sein de la société.
L'hécatombe évitée de justesse est d'autant plus perverse que c'est dans un environnement sunnite qu'elle...

commentaires (4)

L’unité interne a disparu notre dernier cri au secours sera seulement à l'armée libanaise seulement . Merci

Sabbagha Antoine

15 h 20, le 13 février 2014

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Commentaires (4)

  • L’unité interne a disparu notre dernier cri au secours sera seulement à l'armée libanaise seulement . Merci

    Sabbagha Antoine

    15 h 20, le 13 février 2014

  • Justement a quoi ca sert puisqu'on a eu des resultats sans gouvernement .. a moins que le partie qui perd pied ne veuille accelerer les choses pour se camoufler dans un semblant de gouvernement . Et on sait a qui profitait le crime, cad aux salafowahabites bensaoudiques , pardi !

    FRIK-A-FRAK

    14 h 54, le 13 février 2014

  • Quelle "unité", yâ hassértéééh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    14 h 40, le 13 février 2014

  • LE TERRORISME SE RAMIFIE... ET L'ABRUTISSEMENT SE VIVIFIE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 28, le 13 février 2014

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