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Moyen Orient et Monde - Révolte

El-Qaëda scelle la rupture avec Daech

Les participants à la réunion de Rome pour l'aide humanitaire en Syrie estiment que la communauté internationale a largement échoué concernant ce volet du conflit.

Des employés du Croissant-Rouge syrien évacuent depuis quelques jours les habitants du camp de Yarmouk à Damas, assiégé depuis sept mois par le régime. HO/Unrwa/AFP

Le commandement d'el-Qaëda a scellé sa rupture avec Daech (État islamique en Irak et au Levant -EIIL), en publiant un communiqué dans lequel il désavoue ce groupe jihadiste impliqué dans des combats meurtriers contre les rebelles en Syrie.
Daech « n'est pas une branche d'el-Qaëda, n'a aucun lien organisationnel » avec le réseau, qui « n'est pas responsable de ses actions », a affirmé le commandement général d'el-Qaëda dans un communiqué mis en ligne sur les sites jihadistes. Il souligne que le réseau « n'avait pas été informé de la création de (l'EIIL) ». Le commandement général d'el-Qaëda déplore également les combats fratricides et appelle à un « arrêt immédiat des combats » entre les groupes jihadistes. Le communiqué ajoute qu'el-Qaëda ne doit pas être responsable d'actions portant préjudice « aux moujahidine, aux musulmans ou aux non-musulmans ». Les jihadistes « ne doivent pas se précipiter pour annoncer des émirats et des États (...) et les imposer aux autres », poursuit le texte.
Le communiqué, diffusé dans la nuit de dimanche à lundi, confirmait des propos récents du chef d'el-Qaëda, Ayman el-Zawahiri, qui avait appelé Daech à se retirer de Syrie désignant un autre groupe jihadiste, le Front el-Nosra, comme étant sa filiale officielle en Syrie. Il survient alors que Daech et des groupes islamistes de la rébellion se font la guerre en Syrie depuis que ces derniers, excédés par les exactions attribuées à Daech et par sa volonté d'hégémonie, ont retourné leurs armes début janvier contre ces jihadistes, dans les zones contrôlées par la rébellion dans le nord du pays. Les combats féroces ont fait depuis plus de 1 700 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Ces développements interviennent alors qu'au moins seize rebelles islamistes ont été tués, et vingt autres blessés, dimanche dans le Nord syrien, à el-Ra'ei, dans la province d'Alep, dans un double attentat à la bombe commis par Daech, selon l'OSDH.
Toujours dans cette région, au moins 26 personnes, dont 11 enfants, ont été tuées hier dans de nouveaux bombardements de l'armée syrienne sur la ville d'Alep, menés à l'aide de barils d'explosifs lancés depuis des hélicoptères, alors que ce procédé a fait plus de 120 morts en deux jours, a rapporté l'OSDH. Ces raids, qui ont lieu alors que les troupes gouvernementales avançaient dans l'est et le nord de la ville, ont provoqué un exode massif de la population civile, a indiqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. À Damas, une source au sein des services de sécurité a confirmé l'exode des civils vers les secteurs d'Alep sous contrôle du gouvernement. Et dans la province centrale de Hama, l'OSDH a fait état de la mort d'au moins cinq étudiants, tués par une roquette tirée par les rebelles sur une localité à majorité alaouite.
Dans ce contexte, Wissam Fayez Sara, le fils de Fayez Sara, un membre important de la coalition de l'opposition syrienne, est « mort sous la torture » dans une prison de Damas, ont accusé hier l'opposant et la coalition. M. Sara, membre du comité politique de la Coalition depuis août, a confirmé sur sa page Facebook le décès de son fils de 27 ans, père de deux enfants.

Échec humanitaire
Sur un autre plan, une conférence sur l'aide humanitaire à la Syrie s'est tenue hier à Rome. Des représentants de l'Irak, de l'Iran, du Liban, des États-Unis, de la Russie, du Qatar et de l'Arabie saoudite étaient notamment présents lors de la réunion de Rome, coprésidée par Emma Bonino, ministre italienne des Affaires étrangères, Valerie Amos, secrétaire générale adjointe des Nations unies, et Kristalina Georgieva, commissaire européenne pour l'aide humanitaire. Tous les participants à la réunion ont d'ailleurs déploré hier que le volet humanitaire n'ait pas été davantage pris en compte dans les négociations de Genève, alors qu'il serait susceptible de restaurer la confiance. La ministre italienne des Affaires étrangères, Emma Bonino, a elle aussi exprimé le regret que « le dialogue politique qui, nous le savons, sera long et compliqué, doive être tenu séparé des questions humanitaires ». La communauté internationale a « largement échoué » sur le plan humanitaire en Syrie, où se déroule « la pire tragédie » de notre époque, a-t-elle lancé hier. « Les progrès humanitaires sont insuffisants » et ils sont empêchés par « deux questions centrales » : l'une est la question de l'accès de l'aide, selon elle. « Le second problème est la protection des civils, alors que les écoles et hôpitaux continuent d'être, encore aujourd'hui, les cibles des bombardements. » Pour Mme Bonino, « pratiquement tout est prêt pour entrer en Syrie et alléger les souffrances de la population. La question n'est pas : "avons nous assez de médicaments, assez de nourriture, assez de transports, assez de moyens de distribution..." Tout est prêt. Donc la honte nous revient ».
Par ailleurs, l'adjoint du médiateur de l'ONU en Syrie Lakhdar Brahimi, Nasser al-Kidwa, « a confirmé son intention de quitter son poste » dès cette semaine, ont annoncé hier les Nations unies. « Il s'est dit prêt à continuer de servir l'ONU dans d'autres fonctions », a déclaré le porte-parole des Nations unies Martin Nesirky. M. Nesirky n'a pas précisé les raisons de ce départ. Interrogé sur son éventuel remplacement, il s'est contenté de dire que « les discussions continuaient à ce sujet ». « Restez à l'écoute », a-t-il lancé aux journalistes. M. al-Kidwa, neveu du dirigeant palestinien Yasser Arafat et ancien ministre palestinien des Affaires étrangères, avait été nommé en août 2012, en même temps que M. Brahimi. Il avait servi auparavant pendant plusieurs mois comme adjoint du précédent médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe en Syrie, Kofi Annan.
(Sources : agences)

Le commandement d'el-Qaëda a scellé sa rupture avec Daech (État islamique en Irak et au Levant -EIIL), en publiant un communiqué dans lequel il désavoue ce groupe jihadiste impliqué dans des combats meurtriers contre les rebelles en Syrie.Daech « n'est pas une branche d'el-Qaëda, n'a aucun lien organisationnel » avec le réseau, qui « n'est pas responsable de ses actions », a...

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