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À La Une - La bonne nouvelle du lundi

La flore du Liban désormais à portée de clic

Coupures d'électricité, crise économique, malaise social, clivages politiques accrus, tensions communautaires... Face à l'ambiance générale quelque peu délétère, L'Orient-Le Jour se lance un défi : trouver une bonne nouvelle chaque lundi.

Paeonia Kesrouanensis, une plante endémique au Liban. Photo Lebanon Flora

Botanistes, écologistes, généticiens des plantes et amateurs libanais de plantes peuvent se réjouir. Les informations sur la flore libanaise étaient dispersées et généralement inaccessibles. Ce n'est plus le cas. Le Département Sciences de la Vie et de la Terre de la Faculté des sciences de Université Saint-Joseph de Beyrouth vient de lancer son site Internet sur la flore du Liban (www.lebanon-flora.org), une encyclopédie collaborative en libre accès, qui recense 40 à 50% des espèces présentes au Liban, précisant pour chacune d'entre elles identité taxonomique, état de conservation, distribution géographique...

D'après les dernières études (Tohmé et Tohmé 2006), plus de 2600 espèces de plantes à fleur sont répertoriées dans le pays, et parmi elles 103 sont endémiques. Mais aucun inventaire complet n'ayant été dressé, le nombre total d'espèces de plantes devrait plutôt avoisiner les 3000.

Sur Lebanon Flora, l'internaute peut faire des recherches par nom d'espèce, scientifique ou commun, par couleur ou distribution géographique. Le site donne aussi des informations sur les périodes de floraison.

« Le projet date de 2007, explique Magda Bou Dagher-Kharrat, directrice du laboratoire. Nous avons voulu partager toutes les données sur la flore libanaise que nous avons pu récolter lors de nos sorties de terrain. L'intérêt est de les fédérer pour faire avancer la science et sensibiliser à la conservation des plantes. Le but est aussi de valoriser notre flore, une véritable richesse naturelle. »

En effet, la flore du Liban est riche, mais menacée, « à court terme, par l'urbanisation, la diminution des forêts et des écosystèmes naturels, et à plus long terme, par le réchauffement climatique, qui est problématique, surtout pour les espèces endémiques de haute altitude qui ne pourront pas migrer plus haut », explique l'universitaire, qui a reçu en 2008 le prix Unesco - L'Oréal pour son projet, portant sur l'évaluation et la valorisation de la flore du Liban.

Le Liban fait partie du bassin méditerranéen, un des 34 points chauds (hotspots) de la biodiversité, ces zones géographiques, terrestres ou marines, possédant une grande richesse de biodiversité particulièrement menacée par l'activité humaine. La définition de ces "points chauds" donnée par Conservation International (2004) est celle d'une zone qui contient au moins 1500 espèces de plantes vasculaires (qui possèdent des vaisseaux conducteurs) endémiques et qui a perdu au moins 70 % de sa végétation primaire.

« Au Liban, beaucoup d'espèces restent encore à découvrir, précise Magda Bou Dagher-Kharrat, sans compter toutes celles qui ont déjà disparu avant d'être répertoriées. La base de données est évolutive et participative. Nous faisons appel à toute personne qui a des photos de plantes géoréférencées (c'est-à-dire comportant la date et le lieu de la prise de vue) pour les télécharger sur le site et enrichir ainsi la base de données. Le réseau de botanique francophone, Tela Botanica, partenaire du projet, mettra prochainement à disposition son "Carnet en ligne" adapté à la flore du Liban afin que les botanistes de terrain puissent télécharger leurs photos sur le site. Des experts issus de la communauté scientifique libanaise et internationale vérifieront les données, chacun intervenant dans son domaine d'expertise, qu'il soit spécialiste des orchidées ou des conifères par exemple. »

Parallèlement à ce travail visant à mettre en ligne le premier site répertoriant la flore libanaise, Magda Bou Dagher Kharrat et son équipe souhaitent créer des micro réserves, à Ehmej (Jbeil), Baskinta (Mont-Liban) et Sarada (Nabatieh), pour y protéger la flore. « On vient de commencer à préparer le cadre législatif, précise la professeur spécialiste en biologie moléculaire des plantes. Le site internet nous aidera aussi à mettre en place les Zones Importantes pour les Plantes (ZIP), des endroits au Liban où la diversité est riche et menacée, des zones prioritaires de conservation. » Non moins de 207 ZIP ont été déterminées par des botanistes et des scientifiques du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, et parmi elles, 20 se trouvent au Liban. 

 

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