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Économie - Énergie

Pétrole et gaz : Les Libanais peuvent-ils toujours rêver ?

Depuis quelques années, les Libanais se sont mis à rêver leur pays en puissance pétrolière et gazière, pesant sur la scène régionale et internationale. Mais, sur le terrain, même si certaines avancées voient le jour, les blocages politiques restent nombreux et risquent de décourager à terme les grandes compagnies internationales.

De g. à d., MM. Ferrier, Bassil, Sader et Choucair. Photo Marwan Assaf

« Avant, le Liban comptait sur le tourisme et les services pour dynamiser son économie, aujourd'hui les touristes nous ont désertés et d'autres pays de la région nous ont surpassés dans le secteur tertiaire. Nos ressources naturelles sont donc notre dernière chance », a affirmé le président de l'Union des Chambres de commerce, d'industrie et d'agriculture au Liban, Mohammad Choucair. C'est sur cette note quelque peu désespérée (?) que s'est ouvert hier la deuxième édition du Sommet international du pétrole et du gaz au Liban, avec le support de l'Union internationale du gaz (IGU) et en collaboration avec l'Association des banques libanaises (ABL) et l'Union des Chambres.

 

« Avant qu'il ne soit trop tard »
Cette dernière chance dont parle M. Choucair, il faut encore pouvoir la saisir, et surtout, la saisir à temps. Le Liban a effectué au cours des dernières années des études sismiques de sa zone économique exclusive (ZEE) en deux et trois dimensions, qui couvrent environ 70 % de sa surface totale. Celles-ci montrent qu'il y aurait 25 trillions de pieds cubes (trillion cubic feet) de gaz naturel au large des côtes du Sud du Liban, 15 trillions de pieds cubes au large des côtes du Nord et entre 440 et 675 millions de barils de pétrole, même si, bien entendu, tout cela ne peut être confirmé qu'après les opérations de forage. « La loi sur l'exploitation des ressources offshore a été adoptée, la majorité des décrets votés, l'Autorité de régulation du dossier pétrolier créée et la préqualification des entreprises a été menée à terme », a indiqué le ministre sortant de l'Énergie et de l'Eau Gebran Bassil. « Tout est prêt pour se lancer dans la course pour devenir un pays pétrolier, mais certaines parties, pour des raisons politiques, s'obstinent à retarder le processus », a-t-il ajouté, faisant référence aux deux derniers décrets nécessaires pour poursuivre l'appel d'offres (un décret définissant les blocs offshore et un autre approuvant le contrat d'exploration et de production) et qui n'ont pas pu être votés depuis la démission du gouvernement. Certains arguent qu'il n'est pas dans les prérogatives d'un gouvernement démissionnaire de voter des décrets, d'autres soutiennent que dans un cas d'urgence et de priorité nationale, il peut convoquer une réunion extraordinaire pour le faire.


Pour le secrétaire général de l'ABL, Makram Sader, il serait « dangereux de prendre le sujet à la légère car les perspectives qu'offrent ces découvertes énergétiques sont inestimables ». « Les revenus du pétrole et du gaz pourraient renflouer les caisses de l'État et rembourser la dette publique, ils serviraient également à dynamiser l'emploi, à freiner l'émigration des jeunes universitaires et à assurer une stabilité monétaire grâce à une forte augmentation des devises », a-t-il affirmé. « En tant que secteur bancaire, nous sommes aujourd'hui prêts à soutenir ce secteur et à le financer », a-t-il poursuivi. Le monde académique se prépare lui aussi à « un avenir pétrolier », avec le lancement il y a quelques jours d'un master spécialisé en pétrole et gaz à l'Université Saint-Joseph (USJ). D'autres universités comme l'AUB ou l'Université libanaise vont bientôt elles aussi y consacrer des cours spécialisés.


« Mais les compagnies internationales préqualifiées n'attendront pas éternellement que le Liban se décide à voter ces deux décrets et il est de notre devoir de nous tenir aux délais promis soumis pendant l'appel d'offres », a martelé M. Bassil. « De plus, ces compagnies qui investiront au Liban sont tenues d'embaucher au moins 80 % d'employés locaux, ce qui dynamiserait de nombreux secteurs et créerait des milliers d'offres d'emploi nouvelles », a-t-il ajouté. La date limite pour la signature de ces décrets, et qui avait déjà été déplacée, est aujourd'hui fixée au 10 janvier 2014.

 

Une collaboration régionale est-elle possible ?
Pour Jérôme Ferrier, président de l'IGU, mis à part les dissensions internes, le véritable défi pour le Liban est de trouver sa place parmi les autres acteurs pétroliers en Méditerranée. « Le marché libanais est trop petit et il va falloir exporter le gaz vers l'Europe, à travers des gazoducs qui passent par différents pays de la région », a-t-il souligné. « Une véritable collaboration régionale s'impose donc, entre des pays qui entretiennent des relations parfois compliquées, mais qui, pour l'intérêt de tous, devront dépasser leurs dissensions politiques », a poursuivi M. Ferrier. Selon lui, le gaz, au lieu de cristalliser les divergences, devrait devenir le moyen de les apaiser et de créer une nouvelle dynamique géopolitique régionale. Un avis qui ne risque pas d'être accueilli très favorablement au Liban, pour qui un rapprochement avec Israël, ne serait-ce qu'autour du dossier pétrolier, est impossible à concevoir.

 

Pour mémoire
Zones maritimes : les États-Unis font une nouvelle proposition au Liban et à Israël

Le dossier pétrolier entre les complications internes et les enjeux régionaux

 

« Avant, le Liban comptait sur le tourisme et les services pour dynamiser son économie, aujourd'hui les touristes nous ont désertés et d'autres pays de la région nous ont surpassés dans le secteur tertiaire. Nos ressources naturelles sont donc notre dernière chance », a affirmé le président de l'Union des Chambres de commerce, d'industrie et d'agriculture au Liban, Mohammad Choucair....

commentaires (5)

voir halliburton et baker hughes en grand au dessus de la tête de ces kakous,de ces poussahs de la politique libanaise,çà me donne juste envie de gerber...vendus,sans honneur...après ce que halliburton a fait en Irak ? en Afghanistan? ya aïb echoum. Quelque soit le côté,ce sont des pourragas de chez pourragas. Libanais...virez les!

GEDEON Christian

18 h 13, le 06 décembre 2013

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Commentaires (5)

  • voir halliburton et baker hughes en grand au dessus de la tête de ces kakous,de ces poussahs de la politique libanaise,çà me donne juste envie de gerber...vendus,sans honneur...après ce que halliburton a fait en Irak ? en Afghanistan? ya aïb echoum. Quelque soit le côté,ce sont des pourragas de chez pourragas. Libanais...virez les!

    GEDEON Christian

    18 h 13, le 06 décembre 2013

  • ILS PEUVENT, AU STADE Où LA STUPIDITÉ LES FRAPPE, RÊVER DE POMPER APRÈS DEUX DÉCENNIES... SI CE N'EST PLUS... LES CRABES QUI AURAIENT ÉCHAPPÉS AUX POMPAGES DE BIBI !

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 27, le 06 décembre 2013

  • La politique , la confession et notre système tribal ne sont pas encourageants pour rêver du pétrole . Huit mois déjà et on n’a pas un gouvernement , alors comment peut-on exploiter dans le virtuel une fortune qu’on dédaigne . !!

    Sabbagha Antoine

    15 h 25, le 05 décembre 2013

  • On a du gaz , mais il ne s'achetera pas dans l'eau , c'est comme un poisson on l'achete quand il est sorti de l'eau , et les libanais sont intelligents et pourront le faire s'ils se donnent les moyens , en parlant a visage decouvert deja !!

    FRIK-A-FRAK

    13 h 25, le 05 décembre 2013

  • Mais pourquoi donc y a des gens tellement C?????

    IMB a SPO

    12 h 18, le 05 décembre 2013

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