La journée de suspension des cours, mardi dernier, suite aux accrochages de lundi au campus des sciences sociales de l'Université Saint-Joseph (USJ), rue Huvelin, n'a pas suffi pour calmer les tensions postélectorales entre les étudiants des Forces libanaises (FL) et ceux du Hezbollah. Une fois de plus, les cours ont été suspendus hier dans la faculté de gestion du campus, suite à une dispute entre étudiants, à peine les portes du campus rouvertes. « Les cours ont uniquement été suspendus dans la faculté de gestion à cause d'une petite dispute entre étudiants », a précisé une porte-parole au sein du bureau de presse de l'USJ, ajoutant que « les cours se sont poursuivis de façon normale au sein de l'université ».
Dans les détails, la dispute a éclaté lorsque des étudiants pro-Hezbollah ont tenté d'empêcher d'autres étudiants de se rendre au jardin de l'université. Un témoin proche des FL a rapporté à L'Orient-Le Jour que la dispute a commencé quand l'étudiant pro-Hezbollah Karim Moustapha, surnommé Abou Zaynab, a interdit à un étudiant des FL l'accès à l'espace réservé aux fumeurs au sein du campus, le menaçant de « lui briser les os ainsi qu'à tous les partisans du 14 Mars », avant que l'accrochage ne dégénère. « Karim Moustapha n'avait même pas de cours le matin. Que venait-il faire, sinon chercher des problèmes ? » a ajouté le témoin, affirmant que « le dénommé Abou Zaynab arrivait souvent le matin aux alentours de l'USJ en s'amusant avec une arme » et que « l'administration n'osait pas le convoquer ». Suite à l'altercation, des soldats de l'armée libanaise ont dû intervenir à la demande de l'administration afin de calmer les tensions. De son côté, l'administration a convoqué quatre étudiants impliqués dans le différend et a ouvert une enquête, avant d'annoncer la suspension des cours à la faculté de gestion seulement. Il semblerait, par ailleurs, que l'administration s'apprête à prendre des mesures strictes à l'égard des étudiants fauteurs de troubles, allant même jusqu'à l'expulsion définitive, pour faire régner le calme. Dans un communiqué publié hier, elle a affirmé que les cours ne reprendront pas à la faculté de gestion jusqu'à nouvel ordre.
Le responsable des Forces libanaises au sein du campus de Huvelin, Patrick Wassaf, a refusé pour sa part « les tentatives du Hezbollah d'imposer des îlots sécuritaires à l'université et d'empêcher les étudiants d'y pénétrer », regrettant que « l'administration de l'USJ n'ait pas pris les mesures nécessaires à l'encontre des étudiants à l'origine des troubles de lundi ». Par ailleurs, le site des Forces libanaises a publié hier une vidéo dans laquelle le responsable du Hezb à Huvelin, Mohammad Farhat, parlait au téléphone à la suite du litige, clamant à haute voix que « l'étudiant des FL doit être "tombé" », ajoutant que « la décision a été prise à ce sujet ». Le site a de même publié une photo dans laquelle l'on peut voir le dénommé Abou Zaynab et son compagnon du Courant patriotique libre, Joey Faddoul, faisant feu en l'air de deux pistolets devant l'enceinte de l'USJ, quelques jours avant les élections étudiantes.
Sur Facebook, hier en soirée, une page a été créée intitulée « USJ Huvelin : Sheikh Bashir's University, Bashir 7ay Fina » ou encore : « L'USJ de Huvelin : l'université de Bachir Gemayel, qui vit en nous ».
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commentaires (8)
EN SUS ÉTAIENT-ILS AUSSI ÉPAULÉS PAR LES CHEMISES NOIRES CHIFFONNÉES ? !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
14 h 32, le 28 novembre 2013