Un secouriste sur les lieux d'un double attentat suicide perpétré le 19 novembre dans la banlieue-sud de Beyrouth, devant l'ambassade d'iran. REUTERS/Hasan Shaaban
Il y a quelques mois, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, portait au grand jour, lors de l’une de ses innombrables apparitions télévisées, la nouvelle de l’implication de son parti dans le sanglant conflit syrien.
Ce jour-là, il avait pris soin d’adresser au camp adverse un message dont la substance peut être résumée en ces termes : étant donné que nous sommes en désaccord sur tout, mais qu’en même temps nous voudrions préserver la paix civile au Liban, allons guerroyer tous ensemble en Syrie, vous aux côtés de l’opposition et nous avec le régime, et laissons le calme prévaloir sur le territoire libanais.
À l’époque, ce qui avait choqué dans cette proposition, ce n’est pas tant son immoralité et le mépris qu’elle exprime pour les parties syriennes au conflit ; c’est surtout qu’elle reflète, du moins en apparence, une absence de sens des réalités, ou plutôt un surcroît de confiance en soi et, disons-le, d’arrogance.
(Repère : Les répercussions du conflit syrien sur le Liban)
Depuis cette annonce de Hassan Nasrallah, on a pu constater combien les retombées de la guerre syrienne au Liban ont redoublé d’ampleur, même si la scène libanaise continue en principe, jusqu’à cet instant, d’être à l’abri d’une explosion généralisée. Les attentats de l’été dernier dans la banlieue sud de Beyrouth et à Tripoli, les épisodes d’affrontements de plus en plus violents dans la capitale du Liban-Nord, l’exacerbation des sentiments confessionnels et sectaires, les blocages institutionnels, tout reflète cette inexorable montée des périls observée au cours des derniers mois.
Cependant, le double attentat terroriste survenu hier près du siège de l’ambassade d’Iran, à Bir Hassan, paraît être d’une autre nature et enterre définitivement la perspective que Hassan Nasrallah avait souhaité ouvrir par sa proposition.
C’est d’abord la première fois depuis 1983 que des actions sont menées au Liban par le biais de commandos-suicide. Ce fait revêt une importance majeure non seulement en raison de l’indication qu’il donne sur l’identité des auteurs et des commanditaires de l’attentat – la nébuleuse el-Qaëda – mais aussi et surtout parce qu’il tend à démontrer, à en croire la plupart des observateurs, qu’à la différence des précédentes explosions, ce double attentat n’est pas simplement un avertissement, un « message », mais bien le début d’une vague d’actions liées au conflit syrien – et dans ce cas précis au début de l’offensive syro-hezbollahie dans la région-clé de Qalamoun – tout en débordant désormais le territoire de la Syrie.
Le choix de la cible – l’ambassade d’Iran – conforte cette thèse dans la mesure où il reflète la volonté des terroristes d’internationaliser le conflit, et pas seulement sur le plan diplomatique. Sur ce point, certains responsables, qui confirment les informations sur les risques d’actions à venir contre le Hezbollah, pensent que cette campagne ne se limitera pas nécessairement au territoire libanais. Même la Russie pourrait être touchée par le biais d’un réveil du séparatisme tchétchène.
(Diaporama : Dans la banlieue-sud de Beyrouth, l'horreur, de nouveau)
Mais revenons au Liban où les perspectives ne sont guère réjouissantes. Pour le moment, rien n’indique, en effet, que le Hezbollah est en passe de réviser sa stratégie et de remettre en question sa participation à la guerre en Syrie.
Cependant, sur le plan politique, sa position au Liban même devient intenable de jour en jour. Ses conditions en vue de la formation du gouvernement et sa dérobade à l’égard de la politique de distanciation et de la « neutralisation » du Liban prônée par le président de la République dans la déclaration de Baabda le mettent à nu face à une opinion qui n’en peut plus.
Si le Premier ministre désigné décidait de former aujourd’hui même, au lendemain du double attentat de Bir Hassan, un gouvernement de « fait accompli », composé de personnalités modérées et ayant un programme restreint, il serait à l’évidence mieux accueilli dans le pays que s’il avait été mis sur pied la veille de l’attentat.
Mais cela est peut-être le dernier des soucis du Hezbollah.
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commentaires (1)
CETTE "RÉSISTANCIELLE?" qui cherche à transformer le Grand-Liban post-Franc en wilâïyâhs militarisées et ne lui octroi qu’une Pseudo-résistance déglinguée et un sabre Perc(s)é Rouillé pour seul échappatoire national ; qu’un Simili-exotique nouvel Ordre public fakkîhiste par lequel ce hézébbb de parti proclamerait que l'assujettissement du Pays par la force est la condition de son existence sous le régime du "divin" fakkîh Anthracite : Mais qu'est-ce donc que toutes ces mesures Noircies ? Autant de tentatives désespérées pour gagner à nouveau à ce Walïyoulfakkîh la Masse fakkîhdiotiste. Considérés comme moyens de répression, ces mesurettes ne sont que pitoyables et vont même à l'encontre de leur propre but. Toutes ces foudres fakkîhIranàRiennes touchant cette Masse "Moyenne" une bonne fois en grand, le coup venant cette fois de son aléatoire propre camp ! Ces mesures feront ainsi de la Véritable Résistance du Cèdre éhhh libanais la conversation journalière de chacun de ces "Moyens", inoculant l’esprit Cédraie dans chaque patelin de ce "Mont-ouvrier" renouvelant par-là la Révolution initiale Cédraie ! Et ces politiques de ce fakkîhàRieniste et du bääSSdiotiste ne prouvent-elles pas l'union des pouvoirs de ce Duo Malsain du moins quand il s'agit de la répression de "l'Anarchie" de la Liberté et de la Démocratie, i.e. des esprits Sains de tous les Libano-syriens Sains s’insurgeant contre leur Diktat commun Malsain ?
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
10 h 14, le 21 novembre 2013