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À La Une - Eclairage

L'attentat contre l'ambassade d'Iran à Beyrouth, "un grand service" à Damas, selon des experts

Deux experts établissent un lien entre l'attentat perpétré au Liban et la situation en Syrie.

Un secouriste et des policiers sur le site de l'explosion à Beyrouth, le 19 novembre 2013. REUTERS/Hasan Shaaban

Le double attentat qui a visé mardi, en début de journée, l'ambassade d'Iran à Beyrouth, reflète, selon des experts, "l'insatisfaction des groupes terroristes et jihadistes et des pays qui les soutiennent face à un début de solution du conflit en Syrie". C'est ce qu'estime notamment Ghassan Azzi, professeur en Sciences politiques à l'université libanaise, dans un entretien avec Lorientlejour.com.

 

Sur le front diplomatique, les pressions sont de plus en plus fortes sur l'opposition syrienne pour qu'elle participe à une conférence de paix dite de Genève-2. Or sur la question de sa participation à la conférence, l'opposition apparait divisée.

Sur le terrain, les rebelles syriens semblent enregistrer des revers ces derniers jours.

L'armée syrienne a repris mardi aux rebelles la localité de Qara dans la région clé de Qalamoun, sur la route stratégique entre Damas et Homs, a déclaré une source militaire à l'AFP. Les combattants du Hezbollah, engagés depuis des mois aux côtés des troupes d'Assad, sont partie prenante dans la bataille de Qalamoun. Lundi, l'un des chefs charismatiques de la rébellion syrienne est mort, autre coup dur pour les insurgés  Le dirigeant du groupe Liwa al-tawhid, Abdel Qader Saleh, âgé de 33 ans, a succombé à des blessures infligées lors d'un raid de l'armée jeudi dernier.

 

"Il semblerait que l'armée syrienne gagne du terrain et qu'une possible solution politique qui n'inclut pas les groupes jihadistes commence à prendre forme. El-Qaëda exprime sa frustration et son refus face à cette situation", souligne Ghassan Azzi.

(Diaporama : Dans la banlieue-sud de Beyrouth, l'horreur, de nouveau)

Les brigades Abdullah Azzam, un groupe lié au réseau islamiste el-Qaëda, ont revendiqué, via le compte Twitter du guide spirituel de l'organisation, le double attentat commis mardi contre l'ambassade d'Iran à Beyrouth.

La double explosion a eu lieu dans le quartier à majorité chiite de Bir Hassan, devant l'ambassade d'Iran. Il s'agit du troisième attentat visant un bastion du Hezbollah, puissant parti armé combattant en Syrie auprès des troupes de Bachar el-Assad, et dont le principal parrain est Téhéran.

 

En 2013, dans nos colonnes, un responsable politique connaisseur des organisations jihadistes faisait état de l’existence de deux groupes distincts œuvrant sous la même appellation des Brigades Abdallah Azzam (du nom d’un Palestinien jihadiste ayant combattu les troupes américaines en Afghanistan et au Pakistan, où il a été tué). Le premier groupe serait un groupe clandestin, fondamentalement jihadiste, et le second serait affilié au Front populaire de libération de la Palestine-commandement général d’Ahmad Jibril, qui travaille pour le compte des services de renseignements syriens. Cette organisation est basée au Liban dans trois camps de réfugiés palestiniens, Naamé, Koussaya et Bourj al-Barajné.

 
(Lire aussi : L'Iran accuse Israël d'être responsable de l'attentat de Beyrouth)

D'après Ghassan Azzi, cet attentat rend "un grand service au régime syrien et ses alliés". "Ces attaques ont changé la nature du conflit en Syrie, qui peut dès lors être présenté comme une guerre contre le terrorisme alors qu'il s'agissait au début d'une guerre contre la répression et la dictature", souligne l'expert.

"Personne ne s'alignera sur les terroristes et les observateurs prendront indirectement le parti du régime syrien", ajoute-t-il.

 

Selon l'analyste Talal Atrissi, l'attentat de l'ambassade iranienne n'aura, en outre, pas d'impact sur les positions et la politique du Hezbollah à l'égard de la Syrie. "C'est la suite de la série d'attentats qui secouent la banlieue-sud de Beyrouth depuis plusieurs mois", dit-il, estimant néanmoins que "cette fois, ce sont les Iraniens qui sont visés". "L'attentat a été perpétré dans un secteur résidentiel non populaire. C'est un quartier qui n'est affilié à aucun parti, ses habitants appartiennent à différents milieux sociaux. Donc la seule cible de cette attaque est l'ambassade d'Iran", estime l'expert.

 

Il s'agit toutefois de la première attaque visant l'Iran depuis le début du conflit en Syrie, où Téhéran a dépêché des experts militaires et encouragé le Hezbollah ainsi que des miliciens chiites irakiens à participer aux combats.

 

D'après M. Atrissi, l'implication de Téhéran dans la crise syrienne ainsi que les derniers développements dans le dossier nucléaire iranien font de la République islamique une cible.

Au moins 23 personnes ont été tuées et 146 blessées, selon le dernier bilan donné par le ministère de la Santé. Parmi les morts figure l'attaché culturel iranien, cheikh Ibrahim Ansari.

 

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Le double attentat qui a visé mardi, en début de journée, l'ambassade d'Iran à Beyrouth, reflète, selon des experts, "l'insatisfaction des groupes terroristes et jihadistes et des pays qui les soutiennent face à un début de solution du conflit en Syrie". C'est ce qu'estime notamment Ghassan Azzi, professeur en Sciences politiques à...

commentaires (2)

C'est simplement l'expression de rage des 2 imminents criminels avant tout contre l'humanité, judéo-sioniste et arabo-sioniste; J'ai cité natanyahou-bandar.

Ali Farhat

22 h 43, le 19 novembre 2013

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Commentaires (2)

  • C'est simplement l'expression de rage des 2 imminents criminels avant tout contre l'humanité, judéo-sioniste et arabo-sioniste; J'ai cité natanyahou-bandar.

    Ali Farhat

    22 h 43, le 19 novembre 2013

  • Une belle analyse , les pertes sur le champ de bataille syrien provoquent cette rage criminelle , comme quand Israel perdait des soldats au sud Liban et qu'elle frappait des civils . Etrange resemblance dans la strategie , mais on connait le resultat final. Bandar sera defait .

    Jaber Kamel

    18 h 10, le 19 novembre 2013

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