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À La Une - Conflit

Israël a bombardé une base militaire en Syrie, selon les Américains

Le raid aurait visé des missiles destinés au Hezbollah.

Un obus de mortier qui aurait été tiré par les rebelles sur un quartier de Damas. Sana/AFP

Un responsable de l’administration américaine a confirmé jeudi à la chaîne CNN que des avions israéliens avaient bombardé une base militaire syrienne près de Lattaquié, une ville dans l'ouest de la Syrie.

 

Le responsable américain, qui a requis l’anonymat, a affirmé qu’Israël avait visé "des missiles et des équipements qui auraient pu être transférés au Hezbollah". Cette confirmation américaine intervient après des informations qui ont fait état d’explosions mercredi dans une base de l'armée de l'air syrienne.

 

La chaîne pan-arabe al-Arabiya a rapporté pour sa part jeudi que l’aviation israélienne avait visé deux cibles, l’une près de Lattaquié et la deuxième à Damas. Selon la chaîne à capitaux saoudiens, les raids ont visé des missiles sol-air SA-8 qui devaient être livrés au Hezbollah. "Ils ont été complètement détruits".

 

Israël n'a pas confirmé le raid. "Nous ne commentons pas ces informations", a répondu un porte-parole du ministère israélien de la Défense interrogé à ce sujet. Un haut fonctionnaire de l'Etat hébreu ayant requis l'anonymat a en revanche dit croire à un raid de Tsahal en Syrie, tout en ajoutant ne pas en avoir la certitude.

 

Si ce raid se confirmait, il s'agirait de la première frappe israélienne contre la Syrie depuis mai dernier. Un responsable israélien avait affirmé alors que les raids avaient visé des dépôts d'armes iraniennes destinées au Hezbollah.

Depuis le début du conflit syrien déclenché en mars 2011 avec la répression par le régime d'un mouvement de contestation pacifique devenu rébellion, Israël a mené trois raids près de Damas, le 30 janvier et les 3 et 5 mai.

 

Le chimique sécurisé

Sur un autre plan, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a indiqué jeudi que les installations de production d'armes chimiques en Syrie avaient été rendues inutilisables avant la date butoir du 1er novembre.

L'organisation basé à La Haye a annoncé que ses inspecteurs, arrivés en Syrie il y a un mois, avaient placé des scellés "impossibles à briser" sur l'ensemble du stock de 1.000 tonnes d'agents chimiques et 290 tonnes d'armes chimiques déclaré par Damas.

 

La Syrie s'est conformée à la décision du conseil exécutif de l'OIAC, qui l'enjoignait d'avoir procédé à cette "destruction fonctionnelle aussi rapidement que possible et pas plus tard qu'au 1er novembre 2013", a souligné une source au sein de l'organisation chargée de la destruction de l'arsenal chimique syrien.

 

Le pays a soumis le 24 octobre son programme général de destruction, permettant d'établir les plans visant une "destruction systématique, intégrale, et vérifiée" des armes chimiques. Ce programme doit être examiné par le conseil exécutif de l'OIAC qui doit se réunir le 5 novembre et qui utilisera ce document pour fixer d'ici au 15 novembre les différentes dates butoir pour la destruction définitive de l'arsenal chimique de la Syrie, devenue officiellement État partie à la convention le 14 octobre.

 

L'OIAC, qui avait reçu le prix Nobel de la paixdébut octobre, est chargée de superviser la destruction de l'arsenal chimique syrien à la suite d'une résolution historique des Nations unies. Cette résolution 2118 ordonne la destruction de l'arsenal chimique syrien d'ici la mi-2014.

 

La résolution de l'ONU avait été adoptée dans la foulée d'un accord russo-américain sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien, qui a éloigné la menace d'une frappe américaine, brandie après une attaque chimique meurtrière le 21 août près de Damas. Cette attaque a été imputée par les Etats-Unis et leurs alliés au régime syrien. Damas, soutenu par la Russie, nie en être responsable et déclare qu'il s'agit d'une provocation de la rébellion.

 

La mission de désarmement chimique de la Syrie est extrêmement ambitieuse et dangereuse : pour la première fois dans l'histoire de l'OIAC, une mission est effectuée dans un pays en pleine guerre civile.

 

120.000 morts en deux ans et demi

Dans ce contexte, le médiateur international Lakhdar Brahimi tente de rassembler, lors d'une conférence dite de Genève-2, des représentants du régime et de l'opposition pour mettre fin à deux ans et demi d'un conflit qui a fait plus de 120.000 morts, selon le dernier bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

 

Arrivé lundi à Damas dans le cadre d'une tournée régionale qui doit le conduire vendredi au Liban, le diplomate algérien a reçu jeudi une quinzaine de membres de groupes de l'opposition tolérée, au lendemain d'un entretien avec le président Bachar el-Assad.

 

Sanaa Nasser, qui dirige le Parti de la nouvelle Syrie, a demandé à M. Brahimi de s'assurer que "le président (Assad) participe à la phase à venir, et après Genève-2, parce que c'est un citoyen syrien qui a le droit d'exercer ses droits démocratiques comme tout autre citoyen", selon un journaliste de l'AFP.

 

L'opposition basée à l'étranger est très divisée sur une éventuelle participation à cette conférence. Elle réclame des garanties qu'elle aboutira à un départ d'Assad, ce que le régime rejette catégoriquement.

 

Sur le terrain, un bombardement de l'armée sur le quartier de Hajar al-Aswad, dans le sud de Damas, a fait huit morts, selon l'OSDH. "Le bombardement entre dans le cadre des tentatives du régime de reprendre le sud de Damas", où les rebelles sont encore présents en périphérie, a ajouté cette ONG qui s'appuie sur un réseau de militants, d'avocats, et de sources médicales civiles et militaires.

 

Dans le nord du pays, l'armée a par ailleurs avancé jeudi dans la localité stratégique de Sfira, selon l'OSDH.

Les rebelles contrôlent depuis plus d'un an Sfira, une ville située à l'est d'Alep, sur une route stratégique reliant la deuxième ville du pays à la syrie centrale.


Eclairage
Le spectre de la bataille de Qalamoun s’éloigne de Tripoli

 

 

 

 

Un responsable de l’administration américaine a confirmé jeudi à la chaîne CNN que des avions israéliens avaient bombardé une base militaire syrienne près de Lattaquié, une ville dans l'ouest de la Syrie.
 
Le responsable américain, qui a requis l’anonymat, a affirmé qu’Israël avait visé "des missiles et des équipements qui auraient pu être transférés au Hezbollah". Cette...

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