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Moyen Orient et Monde - Syrie

Damas aurait perpétré un « massacre » au gaz

Quelque 1 300 personnes auraient péri ; l’opposition accuse la communauté internationale d’être « complice par son silence ».

La photo de l'intolérable : les corps des victimes, principalement des enfants, sont alignés dans une morgue de fortune.Photo AFP

L’opposition syrienne a accusé hier le régime de Bachar el-Assad d’avoir perpétré un carnage dans une attaque chimique au gaz près de Damas. Cette attaque semble être l’une des plus violentes du conflit, même s’il n’était pas possible de vérifier le bilan avancé. Des vidéos diffusées par des militants montrent des enfants inanimés étendus sur le sol à côté de corps d’hommes qui ne portent aucune trace de sang. Des hommes circulent entre les rangées de corps alignés. Sur l’une d’elles, du personnel soignant tente de mettre aux enfants des masques à oxygène pour les aider à respirer, alors que des médecins essaient de ranimer d’autres qui semblent inconscients.

 

(Ici, une vidéo mise en ligne par les Comités populaire de Jesrin, dans la Ghouta orientale. Attention, les images sont choquantes)


Un des chefs de l’opposition, George Sabra, a avancé à Istanbul le chiffre de 1 300 morts dans plusieurs localités autour de Damas et a estimé que ce carnage rendait toute solution politique impossible. « Celui qui nous tue et tue nos enfants ce n’est pas seulement le régime. L’indécision américaine nous tue. Le silence de nos amis nous tue (...). L’indifférence des Arabes et des musulmans, l’hypocrisie du monde, que nous croyions libre, nous tuent », a-t-il aussi lancé. Selon lui, « le régime syrien se moque de l’ONU et des grandes puissances quand il frappe près de Damas avec des armes chimiques alors que la commission d’enquête internationale se trouve à quelques pas des victimes et des régions sinistrées ». Pour M. Sabra, « tous les discours sur la conférence de Genève II et les propositions politiques sont vains avec la poursuite de ces massacres ».

 


Carte réalisée par Elie Wehbé


De son côté, le chef de l’opposition syrienne, Ahmad Jarba, dans une entrevue accordée à la chaîne satellitaire al-Arabiya, a déclaré : « Je demande au Conseil de sécurité de l’ONU de tenir une réunion urgente pour assumer ses responsabilités face à ce massacre. » Il a en outre appelé la commission internationale qui enquête actuellement en Syrie sur l’utilisation d’armes chimiques dans le conflit à se rendre « sur le lieu du crime ».

 

(Repère : Les armes chimiques du régime syrien, un arsenal mystérieux)


Le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, n’a pas confirmé l’usage d’armes chimiques et a pour sa part fait état d’au moins 100 morts, tout en assurant que ce bilan allait augmenter, « car les raids et les bombardements continuent, et la puissance de feu est considérable ». L’opération se concentre sur la localité de Mouadamiya al-Cham, au sud-ouest de la capitale, que l’armée cherche à reprendre, a précisé l’OSDH.

 


(Chronologie : Les développements autour de l'utilisation d'armes chimiques en Syrie)

 

 


Damas dément
Les autorités syriennes ont aussitôt démenti avoir eu recours à des armes non conventionnelles : ces accusations « sont nulles et non avenues, et totalement infondées », a affirmé un communiqué de l’armée lu par un officier à la télévision. « Il s’agit d’une tentative désespérée des groupes terroristes de cacher leurs échecs sur le terrain (...) L’armée poursuivra sa mission nationale en faisant face au terrorisme partout sur le sol de la Syrie (...) pour protéger la patrie de ces groupes terroristes armés », ajoute le texte dans une référence aux rebelles. Le ministère syrien des Affaires étrangères a, lui, estimé que « ces mensonges (... visaient) à faire dévier la commission d’enquête de sa mission ». « La Syrie a annoncé à maintes reprises qu’elle ne ferait pas usage d’armes de destruction massive, si elle en possède, contre sa population », a ajouté le ministère.


L’accord entre Damas et l’ONU limite la mission des inspecteurs à Khan al-Assal (près d’Alep), Ataybé, près de Damas, et à Homs, dans le centre de la Syrie. Une journaliste étrangère qui s’est rendue dans l’hôtel à Damas où résident les inspecteurs a constaté qu’ils étaient sortis. Le porte-parole de l’ONU dans la capitale syrienne, Khaled al-Masri, a dit tout ignorer de leur travail et de leurs déplacements. Selon un porte-parole de l’ONU à New York, les inspecteurs étaient hier « en discussion » avec les autorités syriennes pour pouvoir se rendre sur les lieux de l’attaque.

 

 

(Repère : Armes chimiques en Syrie : un état des lieux)

 


Scepticisme...
Plusieurs experts se sont en outre montrés prudents. Paula Vanninen, directrice de Verifin, l’institut finnois pour la vérification de la convention des armes chimiques, a déclaré « n’être pas totalement convaincue » qu’il s’agisse d’une attaque au gaz innervant. « Les personnes qui aident les victimes ne portent pas de vêtements de protection ni de masques et si c’était le cas elles auraient été contaminées et victimes des mêmes symptômes », a-t-elle relevé concernant les vidéos. Pour Gwyn Winfield, directeur du magazine CBRNe World, spécialisé dans les armes chimiques, « il n’existe aucune information indiquant que des médecins ou des infirmières ont succombé, ce qui laisse à penser que ce n’est pas ce que nous considérons comme du gaz sarin militaire, mais pourrait être un gaz sarin dilué », a-t-il indiqué.

 

 

Reportage

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L’opposition syrienne a accusé hier le régime de Bachar el-Assad d’avoir perpétré un carnage dans une attaque chimique au gaz près de Damas. Cette attaque semble être l’une des plus violentes du conflit, même s’il n’était pas possible de vérifier le bilan avancé. Des vidéos diffusées par des militants montrent des enfants inanimés étendus sur le sol à côté de corps...

commentaires (7)

SI JE COMPREND BIEN, MASSACRER AU GAZ C'EST UNE HONTE POUR L'HUMANITÉ, C'EST INACCEPTABLE. MAIS MASSACRER TOUT COUR PAR EGORGEMENT, ENTERREMENT VIVANT OU N'IMPORTE COMMENT, ...! ..ÇA C'EST NORMAL. CET ANIMAL QUI S'APPELLE L'HOMME.

Gebran Eid

13 h 15, le 22 août 2013

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • SI JE COMPREND BIEN, MASSACRER AU GAZ C'EST UNE HONTE POUR L'HUMANITÉ, C'EST INACCEPTABLE. MAIS MASSACRER TOUT COUR PAR EGORGEMENT, ENTERREMENT VIVANT OU N'IMPORTE COMMENT, ...! ..ÇA C'EST NORMAL. CET ANIMAL QUI S'APPELLE L'HOMME.

    Gebran Eid

    13 h 15, le 22 août 2013

  • M. Fabius a de ces coquetteries...si un massacre est avéré, réaction de force, donc. OK. Mais si l'on en juge par la presse internationale, le massacre est avéré. Réaction de force ,donc. Moi je dis que soit Assad est vraiment très con pour perpétrer un massacre comme celui-là sous le nez des inspecteurs de l'ONU, avec de très nettes tendances suicidaires soit il y a anguille sous roche. La réaction américaine est significative. C'est courage...attendons.

    GEDEON Christian

    11 h 09, le 22 août 2013

  • J'ai un doute le gouvernement utilise du gaz alors qu'il y a des gens de l'ONU pour voir si il y a eut utilisation des gazs à d'autres endroits . Ce qui est bizarre ils ne montrent que des scènes à l'intérieur, que des jeunes hommes, des enfants, mais pas de femmes , pas de personnes âgés, et les médécins et infirmiés ne se protégent pas. beaucoup de vues de cadavres en linceul, comment ils ont pu trouvés autant de linceuls, car il faut pas oublié c'est la guerre et ils manquent de tout.

    Talaat Dominique

    10 h 47, le 22 août 2013

  • Dans une guerre aussi atroce que celle-ci il faut s'attendre a tout. Mais il faut laisser les experts se prononcer avant de soulever de grands cris. Attendons, rien ne peut rester éternellement caché et surtout pas l'usage de telles armes.

    Pierre Hadjigeorgiou

    08 h 59, le 22 août 2013

  • QUI QUE SOIT LE RESPONSABLE... MAIS POURQUOI LE RÉGIME A MIS COMME CONDITION À L'ONU DE CONSTATER SI LES ARMES CHIMIQUES ONE ÉTÉ UTILISÉES SANS RÉVÉLER QUI EST L'UTILISATEUR ? UNE CONDITION BIEN BIZARRE SI ON EST INNOCENT !

    SAKR LOUBNAN

    08 h 35, le 22 août 2013

  • CELA S'APPELLE : UN GÉNOCIDE ! BARBARES CRIMINELS TOUS CEUX QUI PAR LEUR SILENCE ET SURTOUT PAR LEUR AIDE EN SONT AUSSI RESPONSABLES !

    SAKR LOUBNAN

    07 h 36, le 22 août 2013

  • L'édition papier de L'Orient-Le Jour a comme principale manchette "Au delà de l'horreur", avec une photo de dizaines de corps, ce qqui rappellent exactement les exterminations Dans une des vidéos diffusées, le présentateur qui semble être membre des secouristes, éclate en sanglots lorsqu'il dit que "des médecins" ont succombé.

    Halim Abou Chacra

    05 h 17, le 22 août 2013

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