Rechercher
Rechercher

À La Une - Révolte

L’armée syrienne repousse les rebelles du « pays alaouite »

L’ONU cherche des armes chimiques dans le plus grand secret.

Un rebelle syrien, le 19 août 2013, à Alep. REUTERS/Muzaffar Salman

Les troupes loyalistes ont chassé les rebelles du fief du président syrien Bachar el-Assad dans le nord-ouest du pays. « L’armée contrôle à nouveau la montagne de Nabi Achia et des régions alentour dans le nord de la province de Lattaquié », a annoncé hier une source militaire à l’agence SANA. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a également confirmé que l’armée, appuyée par les supplétifs au sein des forces de défense nationale, était parvenue à reprendre toutes les positions militaires et les neuf villages alaouites dont les rebelles s’étaient emparés il y a deux semaines. Les insurgés avaient lancé début août la « bataille de la libération de la côte », en particulier dans la région de Lattaquié, fief des alaouites, une communauté hétérodoxe à laquelle appartiennent la plupart des cadres du régime.

 

Les rebelles avaient réussi à prendre par surprise les troupes loyalistes et une source de sécurité avait même évoqué une trahison parmi les sentinelles chargées de surveiller leurs mouvements. Les villages pris étaient situés près de Qordaha, berceau de la famille Assad et qui abrite le mausolée du président défunt Hafez el-Assad, père de Bachar.

Fier de ce succès, Sélim Idriss, le chef d’état-major de l’Armée syrienne libre (ASL, rebelles), s'était même rendu dans une localité de la province le 11 août. Mais, pour Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH, « c’était impossible que le régime les laisse avancer dans cette région. Il y aurait eu des milliers de morts avant qu’ils n’atteignent Qordaha ».

Une source de sécurité syrienne a affirmé qu’il ne restait au régime qu’à reprendre la région stratégique de Salma, frontalière de la Turquie, aux mains des rebelles depuis fin 2012. Selon l’OSDH, les insurgés ont abattu dimanche un avion militaire dans cette région.

 

(Lire aussi : Près de 700 blessés de guerre syriens soignés par le CICR au Liban cette année)


Lignes de front stables
Depuis plusieurs mois, les lignes de front en Syrie se sont stabilisées, même si les protagonistes essaient d’avancer ici ou là. Si la rébellion contrôle une superficie plus grande que le régime, ce dernier domine les régions les plus peuplées. Le régime contrôle le centre, dont la capitale Damas, et l’Ouest, avec les villes côtières de Lattaquié et de Tartous. Les importantes agglomérations, à l’exception de Raqqa, sont aux mains du régime, alors qu’Alep et Deir ez-Zor sont coupées en deux. Le Sud reste disputé entre rebelles et forces du régime. Le Nord et l’Est sont aux mains des insurgés, des jihadistes ainsi que des combattants kurdes. Ces deux derniers ont récemment engagé de violents combats qui ont poussé depuis jeudi quelque 30 000 Syriens, en majorité des Kurdes, à fuir vers l’Irak. Les réfugiés, qui continuent d’arriver, ont profité de l’installation d’un pont flottant sur le Tigre, menant vers le Kurdistan irakien.

 

 

(Reportage : Affamés et effrayés, ils fuient par milliers en Irak)

 


De leur côté, les experts de l’ONU, arrivés dimanche à Damas pour tenter de déterminer si des armes chimiques ont été utilisées dans le conflit, ont commencé hier leur travail dans le plus grand secret. Une journaliste a constaté qu’ils étaient sortis de leur hôtel à Damas, mais les services de sécurité aussi bien que Khaled el-Masri, le porte-parole de l’ONU dans la capitale syrienne, ont refusé de donner la moindre indication. Les experts devraient en principe se rendre à Khan el-Assal, près d’Alep, où le régime affirme que les rebelles ont fait usage d’armes chimiques le 19 mars, tuant au moins 26 personnes. Selon l’opposition, cette attaque a été mise en scène par le régime du président Assad. Les deux autres sites d’enquête prévus seraient Ataybah, près de Damas, où une attaque avait été signalée en mars, et Homs, pour une attaque suspecte le 23 décembre.

 


La Coalition de l’opposition syrienne a salué l’arrivée des inspecteurs, soulignant la nécessité que la mission « se rende dans toutes les régions où il y a eu des attaques » chimiques. « L’inspection des régions contrôlées ou reprises par le régime ne sera pas suffisante, car malgré la confiance de la Coalition dans le professionnalisme et l’impartialité de la mission, il sera difficile qu’elle parvienne à de véritables résultats, le régime étant connu pour sa manipulation des preuves », a-t-elle dit.



Pourparlers russo-américains
Enfin, sur le plan diplomatique, des représentants de la Russie et des États-Unis vont se rencontrer la semaine prochaine à La Haye pour discuter des préparatifs d’une conférence de paix internationale sur la Syrie, a indiqué hier un vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov. « Cette réunion aura lieu en milieu de semaine », a précisé M. Gatilov à l’agence Interfax. L’émissaire spécial de l’ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, participera aussi à cette rencontre, selon une source diplomatique citée par l’agence ITAR-Tass. Ni M. Gatilov ni cette source n’ont précisé quels responsables russes et américains participeraient aux discussions.

 

 

Dossier

Avant l’autonomie, les Kurdes syriens à la recherche d’une unité

 

Pour mémoire
Une éventuelle restructuration des rebelles syriens enrage les jihadistes

 

Bagdad redoute un « repaire » d’el-Qaëda en Syrie
Les troupes loyalistes ont chassé les rebelles du fief du président syrien Bachar el-Assad dans le nord-ouest du pays. « L’armée contrôle à nouveau la montagne de Nabi Achia et des régions alentour dans le nord de la province de Lattaquié », a annoncé hier une source militaire à l’agence SANA. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a également confirmé que...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut