Rechercher
Rechercher

À La Une - Attentat de Roueiss

Le Hezbollah "vaincra le terrorisme d’où qu’il vienne"

"Israël n'a rien à voir avec la situation au Liban", affirme Peres.

Une femme et son fils blessés par l'explosion qui a secoué jeudi 15 août 2013 le quartier de Roueiss, dans la banlieue-sud de Beyrouth. Photo AFP

Les condamnations se sont multipliées vendredi, au lendemain de l'attentat meurtrier perpétré dans le quartier de Roueiss, dans la banlieue-sud de Beyrouth, fief du Hezbollah.

Cet attentat, le deuxième du genre en un mois, a fait au moins entre 22 et 24 tués selon les sources.

 

S'exprimant depuis les lieux de l'attaque à la voiture piégée, le ministre démissionnaire de l’Agriculture et membre du Hezbollah, Hussein Hajj Hassan, a affirmé vendredi que cet attentat "n’affectera pas la politique" de son parti.

"Nous n’avons pas l’intention d’accuser quiconque", a-t-il toutefois ajouté, affirmant que le Hezbollah "vaincra le terrorisme d’où qu’il vienne".

 

Le chef du Hezbollah doit s'exprimer aujourd'hui, vendredi, à 17h à l'occasion d'une cérémonie qui était prévue avant l'attentat, pour commémorer la fin de la guerre de 2006 entre le puissant parti armé et Israël.

 

Jeudi, le président de la République, Michel Sleiman, a condamné l'attentat "terroriste", "criminel" et "lâche", qui porte selon lui les "empreintes d'Israël", ennemi juré du Hezbollah.

 

Même son de cloche du côté du chef du Parti socialiste progressiste (PSP) Walid Joumblatt qui a condamné l'explosion tout en accusant Israël. "Cette explosion terroriste a visé des innocents (...) Israël a perpétré cette attaque afin de se venger (du Hezbollah) après son échec lors du conflit de juillet 2006", a affirmé M. Joumblatt.
"Cet attentat vise tout le Liban et non seulement la banlieue-sud de Beyrouth", a-t-il ajouté.

 
(Repère : Liban : l'implication du Hezbollah dans le conflit syrien)

Réagissant à ces accusations, le président israélien Shimon Peres a démenti toute implication de son pays dans l'attentat de Roueiss. "Je suis surpris que le président libanais ait affirmé une nouvelle fois qu'Israël est responsable", a réagi vendredi M. Peres. "Pourquoi regarde-t-il du côté d'Israël, alors que le Hezbollah brise les os du Liban et tue des gens en Syrie sans l'approbation du gouvernement libanais ?", a-t-il ajouté.

"Israël n'a rien à voir avec la situation au Liban", a poursuivi le président Peres à l'occasion d'une rencontre à Jérusalem avec le secrétaire générale de l'ONU Ban Ki-moon.

 

"(Le secrétaire général du Hezbollah) Hassan Nasrallah n’est plus considéré comme étant le +protecteur du Liban+ en raison de son engagement en faveur du régime de Bachar el-Assad dans la guerre en Syrie", a affirmé sous le couvert de l'anonymat un responsable sécuritaire israélien au site d’information Ynetnews.com. "Il est désormais perçu comme étant l’homme de Assad au Liban et il en paie le prix", a-t-il ajouté, tout en prédisant davantage d’attaques visant les intérêts du Hezbollah au Liban.

 

Le chef du Courant patriotique libre (CPL), le général Michel Aoun, a, pour sa part, défendu vendredi la politique du Hezbollah en Syrie, estimant que "tout le monde veut la tête" du mouvement chiite libanais."Il est très difficile de savoir qui se cache derrière cette attaque", a-t-il ajouté, soulignant l'importance de "protéger le Liban des actes terroristes qui risquent d'embraser le pays".

 

Un groupuscule inconnu portant un nom à forte connotation sunnite, "les compagnies d'Aïcha oum el-Mou'minine" (du nom de l'épouse favorite de Mahomet), a revendiqué dans une vidéo l'attentat, sans qu'il soit possible de l'authentifier.

"Hassan Nasrallah, nous t'envoyons notre deuxième puissant message, car tu ne comprends toujours pas", a indiqué un homme cagoulé lisant un communiqué aux côtés de deux hommes armés.

C'est le second attentat en six semaines à avoir lieu entre les secteurs populaires de Bir el-Abed et de Roueiss. Le 9 juillet, une voiture piégée avait fait une cinquantaine de blessés à Bir el-Abed. Un groupuscule syrien inconnu, Brigade 313, avait revendiqué cet attentat, disant riposter à l'implication du Hezbollah dans les combats en Syrie.

 

(Diaporama : Les images de l'attentat dans la banlieue-sud de Beyrouth)

 

 

Jour de deuil

Jeudi, le Premier ministre désigné Tammam Salam, a appelé les forces politiques du pays à oeuvrer ensemble afin de former un nouveau Cabinet.
"L'intérêt de la nation est une priorité et nous devons préserver la stabilité de notre société", a-t-il dit.
Désigné le 6 avril dernier, M. Salam peine toujours à former un nouveau gouvernement en raison notamment de l'impact de la crise syrienne sur le Liban.

De son côté, le chef du gouvernement sortant Nagib Mikati a décrété un jour de deuil national et convoqué une réunion d'urgence du Conseil supérieur de défense.

Le chef du Courant du Futur, Saad Hariri, a qualifié l'explosion dans la banlieue-sud de Beyrouth de "crime odieux" contre des citoyens innocents. "Tous les Libanais condamnent cet attentat et se solidarisent avec les habitants de la région affectée".
L'ancien Premier ministre a appelé les citoyens à la retenue et "à empêcher ce genre d'incidents d'engendrer le conflit interne voulu par les ennemis" du Liban.

 

 

Damas dénonce

En Syrie, le ministre de l'Information Omrane al-Zohbi a également dénoncé "fermement" l'attentat, estimant qu'il s'agissait d'un "service rendu à l'ennemi israélien".

Vendredi, le journal gouvernemental syrien Techrine a indiqué que l'attentat "semble avoir été exécuté par des professionnels". "Les auteurs de l’attaque ont bénéficié de l’aide de collaborateurs pour surveiller la région avant de pouvoir exécuter leur plan à l’endroit visé, écrit le journal. Cet attentat n’aurait pu avoir lieu sans l’aide d’un service de renseignement important", indique encore le journal, évoquant des similarités avec les précédents attentats israéliens au Liban ou encore avec "les attaques des jihadistes d’el-Qaëda en Syrie".


(Chronologie : L'impact du conflit en Syrie sur le Liban)

 

Le Conseil de sécurité de l'Onu a vivement condamné l'attentat. "Les membres du Conseil de sécurité ont appelé tous les Libanais à préserver l'unité nationale face aux tentatives visant à saper la stabilité du pays", ont déclaré les Quinze dans un communiqué.

 

A l'étranger, le ministre britannique pour le Moyen-Orient Alistair Burt a condamné l'attentat, affirmant que "le terrorisme et l'extrémisme n'avaient pas leur place au Liban".

L'attentat de jeudi pourrait être le plus meurtrier dans la banlieue depuis la tentative d'assassinat en 1985 par la CIA de Mohammad Hussein Fadlallah, alors guide spirituel du Hezbollah, qui avait fait près de 80 morts.

C'est également le plus sanglant à Beyrouth dans la période de l'après guerre civile, après celui en 2005 de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, qui avait fait 23 morts.

Les condamnations se sont multipliées vendredi, au lendemain de l'attentat meurtrier perpétré dans le quartier de Roueiss, dans la banlieue-sud de Beyrouth, fief du Hezbollah.
Cet attentat, le deuxième du genre en un mois, a fait au moins entre 22 et 24 tués selon les sources.
 
S'exprimant depuis les lieux de l'attaque à la voiture piégée, le ministre démissionnaire de...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut