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Liban - Développement

L’Italie au secours du patrimoine libanais

À l’invitation de l’ambassade d’Italie et du bureau de la coopération italienne à Beyrouth, des experts libanais et italiens se sont rencontrés à Rome pour discuter des moyens de « préserver le patrimoine culturel dans les pays de la Méditerranée touchés par les conflits ».

Photos d’une fresque de la tombe de Tyr et de sites historiques ayant été réhabilités grâce à un financement du bureau de la coopération italienne à Beyrouth.

Encore une fois, l’Italie exprime sa solidarité envers le pays du Cèdre dans les moments difficiles. Face aux répercussions de la crise syrienne sur le secteur du développement au Liban, la direction générale de la coopération au développement du ministère italien des Affaires étrangères a décidé d’agir. Cette fois-ci, c’est le patrimoine culturel libanais que l’Italie voudrait aider à préserver en ces forts moments de crise.
Dans cette optique, l’ambassade d’Italie et le bureau de la coopération italienne à Beyrouth ont organisé récemment, à l’Université La Sapienza à Rome, une conférence d’une journée axée sur « La sauvegarde du patrimoine culturel dans les pays de la Méditerranées touchés par les conflits : le programme CHUD et l’expérience de la coopération italienne ». Une rencontre organisée à l’initiative du directeur du département du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord à la direction générale de la coopération au développement, Francesco Forte, qui avait effectué dernièrement une visite au Liban, au cours de laquelle il a visité les sites archéologiques réhabilités grâce à un financement de son pays.
Cette conférence avait pour objectif d’une part de présenter les projets exécutés au Liban avec l’aide du pays transalpin (voir par ailleurs), mais aussi de réfléchir sur les moyens de conserver le patrimoine culturel en cette période de crise marquée notamment par des bombardements syriens du territoire libanais.
« Si ces agressions se poursuivent, le gouvernement libanais doit prendre des mesures pour prévenir d’éventuels dommages à son patrimoine culturel », indique à L’Orient-Le Jour le directeur du bureau de la coopération au Liban, Guido Benevento. Rappelant les dégâts infligés au Musée national et aux sites archéologiques du pays durant la guerre, il affirme qu’il s’agit d’une « expérience particulièrement intense qui doit pousser le gouvernement libanais à programmer une action préventive au cas où de nouvelles guerres risquent d’éclater ».

Un modèle unique qu’il faudrait préserver
Pourquoi le patrimoine ? « Parce que c’est un secteur qui joue un rôle essentiel dans le renforcement de l’économie locale et l’amélioration de la qualité de vie des populations locales. Mais il permet aussi de conserver et de gérer le précieux héritage d’un pays », déclare le directeur général de la coopération au développement du ministère italien des Affaires étrangères, Gianpaolo Cantini, au cours de la séance inaugurale.
Pour ce qui est de l’intérêt constant que porte l’Italie au pays du Cèdre, M. Cantini affirme que « le Liban est un pays unique dans la région du Moyen-Orient, voire au niveau mondial, pour l’équilibre qu’il maintient entre les communautés ». « Nous avons tout intérêt à maintenir ce modèle, en préservant la stabilité du pays », confie-t-il à L’Orient-Le Jour, en marge des travaux de la conférence. « Il faut surtout rétablir les conditions de coexistence des différentes composantes de la population », indique-t-il.
À cela s’ajoute « la crise syrienne dont l’impact est important sur le Liban et qui menace de le déstabiliser ainsi que les pays voisins, poursuit M. Cantini. La coopération italienne a joué un rôle en faveur de la stabilisation du Liban et continue à le faire. La préservation de la diversité culturelle, sociale et politique dans une région aussi stratégique que le Moyen-Orient constitue une priorité ».
« En raison de la crise syrienne, l’engagement de la coopération italienne englobe dorénavant l’aide aux réfugiés au Liban comme aux populations qui subissent les conséquences de la crise dans toute la région », précise M. Cantini dans son allocution. Et pour cause, le Liban accueille en fait le plus grand nombre de réfugiés dans la région. Ils seraient plus de 530 000 inscrits auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), mais plus d’un million selon les autorités libanaises.

Relations d’amitié séculaires
Les responsables italiens et libanais ont insisté sur les relations d’amitié séculaires qui lient les deux pays et qui se reflètent de nos jours dans les rapports bilatéraux. L’ambassadeur du Liban à Rome, Charbel Stephan, a ainsi souligné que « l’Italie est notre partenaire commercial le plus important après les États-Unis et la Chine, et certainement une référence en matière de culture et de relations humaines ».
Cette conférence, en somme, a été une occasion pour le pays transalpin de réitérer son engagement pour le développement au Liban. Un engagement qui se traduit par une visite de trois jours qu’entame à partir d’aujourd’hui le vice-ministre italien des Affaires étrangères à la Coopération, Lapo Pistelli, au cours de laquelle il visitera notamment des camps des réfugiés syriens et des projets de coopération dans différentes régions.
Encore une fois, l’Italie exprime sa solidarité envers le pays du Cèdre dans les moments difficiles. Face aux répercussions de la crise syrienne sur le secteur du développement au Liban, la direction générale de la coopération au développement du ministère italien des Affaires étrangères a décidé d’agir. Cette fois-ci, c’est le patrimoine culturel libanais que l’Italie...

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