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À La Une - Rencontre

Un Picasso pour 100 euros, en un clic

L’idée est insolite et le projet, lancé il y a quelques mois, ambitieux. Organiser une tombola internationale sur Internet au profit de la ville de Tyr et pouvoir ainsi s’offrir un vrai Picasso pour... 100 euros. Derrière cette initiative, la productrice télé Péri Cochin, fille de Maha el-Khalil Chalabi, créatrice et présidente de l’Association internationale pour la sauvegarde de Tyr, et la complicité de Picasso Administration. Explications et confessions de Péri Cochin et de Olivier Picasso.

« L’Homme au gibus »... pour 100 euros.

Tout l’intéresse et tout l’anime... La télé, la radio, l’art, le patrimoine, la France, le Liban, Paris, Tyr. Péri(hane) Chalabi Cochin, ex-animatrice dans l’émission de Ruquier « On a tout essayé » et sur M6 dans « Bien dans ma vie », à la tête de la société Periscoop, productrice des versions orientales d’émissions françaises comme « Hadith el-Balad », « Taratata », « Adam wa Hawa », « Aal akid », diffusées dans tout le Moyen-Orient, aime faire les choses à sa façon, qui est souvent la bonne ! « 1 Picasso pour 100 euros » est une première mondiale, confie la femme derrière le projet. Nous sommes heureux d’avoir pu lancer cette opération unique en son genre avec l’aval des autorités françaises. Le concept est simple : vous achetez sur Internet (www.1picasso100euros.com) un billet de tombola à 100 euros et vous avez la possibilité de gagner un Picasso qui est estimé à 1 million de dollars. » « Généralement, confie-t-elle, les associations en tout genre lèvent des fonds en organisant des dîners de gala dans lesquels tout le monde s’ennuie au plus haut point. Personne n’a plus rien à dire à son voisin, et tous regardent leurs montres pour savoir s’il est décent de partir ! Nous avons essayé de trouver une alternative à ce type de dîner. Et voilà que l’idée d’une tombola ou loterie en ligne est née. »

 

Cinquante mille billets sont mis en vente. Le gagnant sera l’heureux proprietaire de l’œuvre de Pablo Picasso intitulée L’Homme au gibus. Cette gouache sur papier de 30,5 par 24 cm a été réalisée par le peintre espagnol en 1914. Estimée à 1 million de dollars, Maya Picasso (fille de Pablo Picasso et Marie-Thérèse Walter) ainsi que Claude Ruiz-Picasso (fils de Pablo Picasso et Françoise Gilot) en certifient l’authenticité. Et ces certificats seront remis au gagnant. « Si vous ne gagnez pas le tableau, vous aurez participé à la réalisation de 2 grands projets socioculturels qui seront faits au Liban, explique Péri Cochin : La création à Beyrouth d’un Institut d’études cananéennes, phéniciennes et puniques à caractère pluridisciplinaire et la mise en place, au Sud-Liban, d’un centre pour le développement de l’artisanat traditionnel, qui créera des emplois pour les femmes, les jeunes et les handicapés. Quant à la provenance de l’œuvre, précise-t-elle, nous avons fait un emprunt auprès d’une banque pour acheter ce Picasso. Il vient de la collection privée de Bernard Picasso. Ce qui est une très belle provenance ! »

 

La totalité de l’argent récolté par cette tombola ira sur le compte de la Régie des finances française, c’est-à-dire au ministère des Finances français qui supervisera l’opération et les dépenses destinées à la réalisation des projets. Le choix d’une œuvre de Picasso est évidemment dû à sa notoriété internationale. « C’est probablement le seul grand maître de tous les temps. Pour pouvoir communiquer à travers Internet et s’adresser au plus grand nombre, c’était lui et personne d’autre. » Les organisateurs ont donc demandé les autorisations à Picasso Administration, qui gère les droits de l’artiste, et ont obtenu leur feu vert par contrat. « Ils ont été très sensibles à l’idée d’associer Picasso à une action caritative socioculturelle. »

Picasso et Tyr
Également très concerné par ce projet, Olivier Picasso, petit-fils du grand maître, précise : « Je connais Péri Cochin et sa maman depuis très longtemps et je sais combien elles sont déterminées. C’est la force de leur engagement qui m’a d’abord convaincu. Il est légitime et profite à tous. Quant au choix de l’œuvre de 1914, pour cette opération, il est excellent. C’est un dessin qui signifie beaucoup pour l’histoire de l’art, au croisement du cubisme synthétique et de l’aventure théâtrale menée par Picasso avec de grands créateurs et qui conduira au surréalisme. Pour 100 euros, c’est un excellent pari au-delà de la contribution essentielle au projet de sauvegarde de Tyr. »

 

Après des études de droit des affaires et de fiscalité, Olivier Picasso a intégré avec passion la production audiovisuelle et ainsi côtoyé la création artistique tant pour la télévision que pour la musique. « L’évolution de ce secteur, souligne-t-il, m’a conduit plus tard à travailler dans le domaine du multimédia et d’Internet. Mon grand-père Pablo Picasso m’a rattrapé en 1995 lorsque j’ai souhaité produire le premier CD-Rom sur sa vie et son œuvre. Je me suis alors intéressé à d’autres aspects, comme développer des projets d’édition de livres et des licences touchant à son œuvre, son nom et son image, sous l’autorité de notre structure familiale Picasso Administration que mon oncle Claude, administrateur de l’Indivision Picasso, avait mise alors en place. » De ses souvenirs d’enfance à l’ombre du géant, il dit : « J’ai eu une enfance heureuse et préservée dans laquelle l’image de mon grand-père n’était pas omniprésente. J’étais entouré de ses œuvres sur les murs et de photos de famille. À sa mort le 8 avril 1973, j’ai compris que ce grand-père était un homme hors normes à tous les points de vue. Il m’a fallu du temps pour reconstituer un véritable puzzle familial et découvrir le génie de l’artiste. Pablo a traversé le XXe siècle et ses bouleversements, et en a écrit des pages importantes. » Et de poursuivre : « J’ai pour habitude de dire qu’il existe trois voies : vivre avec Picasso, vivre sans Picasso et vivre par Picasso. J’ai choisi de vivre avec lui, c’est-à-dire de comprendre les droits et obligations qui nous incombent, mais en préservant mes propres goûts et envies. En cela, j’ai beaucoup de chance. Quant aux abus, c’est mon oncle Claude qui a la mission de veiller au respect de l’œuvre et de la mémoire de notre aïeul. »

Totalement sensibilisé par Tyr, sans avoir eu la chance de s’y rendre, et les actions menées par l’AIST, il avoue : « Je ne suis jamais allé au Liban, mais je sais l’importance de la région dans l’histoire de l’humanité. C’est un lieu de passages qui a su faire cohabiter une civilisation cosmopolite et raffinée. J’ai confiance en l’avenir. La ville de Tyr est un symbole qui doit éclairer les consciences. »


Le tirage au sort de la tombola aura lieu sous les auspices de Sotheby’s, partenaire officiel dans cette opération. Il sera fait le 18 décembre 2013 en présence d’un huissier de l’État français et sera retransmis en direct sur le Web pour garantir le respect des bonnes règles et des lois.


Pour Péri Cochin, qui carbure « à l’optimisme, la joie de vivre et la reconnaissance », la suite de l’aventure ne lui pose aucune angoisse. « Je pense que nous réunirons la totalité des sommes. Nous avons déjà vendu plusieurs milliers de billets, et il n’y a que 50 000 billets en tout. Ce n’est pas beaucoup à l’échelle des 5 continents ! Néanmoins, si cela ne devait pas arriver, nous ne réaliserions qu’un des deux projets. C’est ce qui est prévu avec le gouvernement français. » En attendant décembre, elle continue de communiquer dans la presse du monde entier sa passion pour cette tombola insolite et poursuit son parcours avec bonheur et une folle énergie. « Mon métier, aujourd’hui, est la production télévisuelle dans laquelle je me plais beaucoup. C’est un univers riche en créativité, en réflexion et en surprises. J’ai de nouvelles émissions en projet. » Et de conclure : « Je suis architecte de formation. Je suis arrivée à la télé comme présentatrice un peu par hasard... Pour le long terme, je ne sais pas ce que la vie me réserve. On verra bien, ça nous donnera l’occasion d’en reparler ! »

Tout l’intéresse et tout l’anime... La télé, la radio, l’art, le patrimoine, la France, le Liban, Paris, Tyr. Péri(hane) Chalabi Cochin, ex-animatrice dans l’émission de Ruquier « On a tout essayé » et sur M6 dans « Bien dans ma vie », à la tête de la société Periscoop, productrice des versions orientales d’émissions françaises comme « Hadith el-Balad »,...

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