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À La Une - Droits de l’homme

Dans un appel solennel, des personnalités chiites dénoncent la politique du Hezbollah en Syrie et au Liban

Des personnalités chiites de premier plan de la société civile, dont l’ancien ministre Ibrahim Chamseddine et l’ancien ambassadeur Khalil Kazem el-Khalil, ont lancé un appel solennel soulignant, à l’adresse notamment des chiites, que « la force ne saurait être une garantie pour l’avenir » et que le peuple syrien a le droit de choisir le système politique qu’il désire « loin de toute intervention étrangère ».

Dix personnalités chiites de premier plan, dont l’ancien ministre Ibrahim Chamseddine, fils de l’ancien chef spirituel de la communauté chiite, feu cheikh Mohammad Mehdi Chamseddine, ainsi que les fils d’anciens ténors de la vie parlementaire et politique au sein de la communauté chiite (Sabri Hamadé, Kazem el-Khalil et Mohsen Slim) ont publié un appel solennel adressé aux Libanais en général, et aux chiites en particulier, critiquant, sans le nommer, le Hezbollah pour sa ligne de conduite, tant en ce qui concerne sa participation à la guerre syrienne que son attitude entravant l’édification d’un État central fort au Liban.


L’appel des dix personnalités chiites souligne sur ce plan, dans une allusion à peine voilée au Hezbollah, que « la force ne saurait constituer une garantie pour l’avenir », de même que « le critère du nombre (au plan démographique) ne peut constituer un argument convaincant » (dans toute lutte politique). Le document affirme en outre que le peuple syrien a le droit de choisir librement le système politique qu’il désire « loin de toute intervention étrangère ». L’appel est signé par Rached Sabri Hamadé, Khalil Kazem el-Khalil (ancien ambassadeur du Liban à Téhéran), Youssef Talaat Zein, Lokman Mohsen Slim, Ibrahim Mohammad Mehdi Chamseddine, Chawki Mohammad Safieddine, Maged Samih Fayad, Mona Abdallah Fayad (professeur à l’AUB), Mohammad Farid Matar et Ghaleb Abbas Yaghi.


Les signataires du document commencent par dénoncer la prorogation du mandat de la Chambre, la qualifiant « d’abus de pouvoir », soulignant en outre qu’ils se positionnent en tant que « chiites », mais leur allégeance au Liban « prime sur toute autre allégeance ». « Les signataires soulignent que leur qualité de chiites constitue l’un de leurs qualificatifs, mais elle ne reflète nullement le titre d’une entité à part entière. Cette qualité est mise en relief en raison de la conjoncture délicate sur la scène libanaise, les signataires estimant que la voie menant au projet national nécessite qu’ils mettent en avant une telle qualité dans leur discours adressé à leurs concitoyens libanais ou aux fils de la communauté chiite. Partant, ils proclament leur détermination à poursuivre ensemble des efforts continus, de manière concertée et complémentaire, afin de préserver le Liban, en tant qu’entité et État ».

 

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Et d’ajouter que « la source principale des défis et des dangers auxquels est confronté le Liban est la déliquescence de l’État, due au torpillage pratiqué par des factions partisanes ». « Ceux qui imposent leur hégémonie à la communauté chiite jouent un rôle central dans ce torpillage, ce qui entraîne les Libanais dans des confrontations gratuites entre eux ainsi qu’avec diverses parties dans leur environnement arabe, soulignent les signataires. Par souci de préserver le Liban, en tant qu’entité et État, et par souci de sauvegarder la communauté chiite ainsi que les autres communautés, les signataires souhaitent rappeler, sans complaisance, que la force, aussi puissante soit-elle, n’est nullement une garantie pour le présent et l’avenir, de même que le facteur du nombre ne saurait être un argument convaincant. Il est grand temps, s’il n’est pas déjà trop tard, de se livrer à une remise en question globale des politiques suivies au cours des dernières décennies, sur le double plan libanais et chiite. »


Après avoir mis en garde contre les retombées possibles de la crise syrienne sur le Liban, au niveau politique, social et de la sécurité, le document souligne que « les Libanais sont appelés à admettre que le peuple syrien a entièrement le droit de décider lui-même de ses options présentes et futures, ainsi que du système politique qu’il désire mettre en place, loin de toute intervention étrangère ». « Les signataires de cet appel réaffirment leur solide conviction commune que les nations ne sauraient être édifiées à l’ombre de l’oppression et que les dictatures ne peuvent protéger la diversité et les minorités, ajoute le document. Ce sont les principes démocratiques, le respect des libertés publiques et individuelles, le respect de la loi et l’alternance au niveau du pouvoir qui sont susceptibles de sauvegarder la dignité de l’individu et de la collectivité. »


En conclusion, les signataires soulignent que « le seul moyen de faire face aux défis et aux dangers est d’édifier un État juste, efficace et souverain, l’État de droit et des institutions, qui s’engage sur la voie du progrès et de la modernité, afin d’aboutir aux valeurs civiles et citoyennes auxquelles aspirent les Libanais, dans le cadre d’une République démocratique parlementaire, fondée sur le respect des libertés publiques et des droits de l’homme ».

 

 

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