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À La Une - Révolte

Les rebelles à Qousseir recoivent des renforts

Nombreux obstacles pour Genève 2 ; Washington et Berlin exhortent Moscou à ne plus livrer d’armes à Assad.

Le chef par intérim de la Coalition de l’opposition George Sabra a annoncé hier à Istanbul l’intronisation de nouveaux membres au sein de la Coalition. Ozan Kose/AFP

Les insurgés retranchés dans la ville syrienne clé de Qousseir ont reçu des renforts pour repousser l’assaut de l’armée et du Hezbollah, selon l’opposition et l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Un grand nombre d’insurgés – quelque 1 000 combattants, selon le chef par intérim de la Coalition de l’opposition, Georges Sabra – aurait ainsi réussi à entrer dans la ville, en ouvrant une brèche dans le nord-est, pour prêter main-forte à leurs frères d’armes. Néanmoins la télévision officielle syrienne a affirmé que l’armée renforçait son emprise sur la ville en prenant le village d’el-Jawardiyé, et que l’étau s’était resserré de tous les côtés sur les « terroristes », terme par lequel le régime désigne les rebelles.

Combattants étrangers
De leur côté, Washington et Londres ont confirmé le décès en Syrie d’une Américaine, Nicole Lynn Mansfield, et d’un Britannique, tous deux de confession musulmane, après l’annonce par l’OSDH de la mort de trois Occidentaux tués par balles par l’armée mercredi alors qu’ils aidaient vraisemblablement la rébellion. Le Canada a dit enquêter sur l’éventuelle mort d’un de ses ressortissants. Selon Rami Abdel Rahmane, chef de l’OSDH, les trois individus étaient vraisemblablement en train « de prendre des photos de positions militaires » sur la route entre la localité de Harem et la ville d’Idleb lorsqu’ils sont tombés dans une embuscade.

 

(Pour mémoire : « Le Hezbollah perd du terrain au sein de la communauté chiite... »)


Par ailleurs, un groupe de médecins travaillant en Syrie a affirmé que ses membres avaient vu des dizaines de personnes souffrant de ce qu’ils pensent être des attaques à l’arme chimique, et accusé le régime d’en être responsable. Régime et rébellion se sont mutuellement accusés de recourir à ces armes.
Ailleurs dans le pays dévasté par les combats sur de nombreux fronts, plus de 30 prisonniers sont morts ces dix derniers jours dans les affrontements qui se poursuivent entre rebelles et soldats dans la prison centrale d’Alep, où sont détenus environ 4 000 prisonniers.

Les missiles S-300 pas encore livrés
Entre-temps les efforts se multiplient pour tenter de mettre fin au conflit, qui a fait plus de 94 000 morts depuis mars 2011 et poussé à la fuite plus de cinq millions de Syriens. Le secrétaire d’État John Kerry et son homologue allemand Guido Westerwelle ont pour leur part exhorté hier Moscou à cesser de livrer des armes à la Syrie pour ne pas mettre en péril la conférence de paix dite « Genève 2 ». « Cela n’aide pas d’avoir les S-300 transférés dans la région au moment où l’on tente d’organiser » cette conférence, a estimé M. Kerry pour qui de telles livraisons font notamment « peser un risque pour Israël ». Le département d’État américain a également jugé que les États-Unis ont intérêt à collaborer avec la Russie pour tenter de trouver une issue pacifique au conflit en Syrie malgré le soutien financier et militaire de Moscou à Bachar el-Assad. Ces déclarations interviennent alors que plusieurs médias russes rapportaient que la Russie n’a pas encore livré de missiles sol-air S-300 à Damas, honorant un contrat signé en 2010, contrairement à ce qu’a laissé entendre le président Bachar el-Assad, et elle pourrait ne pas le faire cette année. En revanche, le constructeur aéronautique MiG a indiqué que 10 avions de combat MiG-29 pourraient être livrés à Damas.

 

 

(Eclairage : Que change la levée par l'UE de l'embargo sur les armes destinées aux rebelles syriens ?)



Réunion préparatoire
En attendant, les Nations unies ont décidé d’organiser mercredi 5 juin une réunion préparatoire pour Genève 2, la conférence de paix sur la Syrie, avec les États-Unis et la Russie, alors que l’opposition refuse de s’y rendre. Les Nations unies seront représentées par Lakhdar Brahimi, envoyé spécial de l’ONU et de la Ligue arabe, et par Jeffrey Feltman, secrétaire général adjoint de l’ONU. Aucune indication n’a été donnée quant aux représentants des États-Unis et de la Russie. Le projet de nouvelle conférence internationale sur la Syrie, après celle de 2012, et rassemblant notamment représentants du gouvernement syrien et de l’opposition, a été lancé début mai par Washington et Moscou.
Cependant, le chemin est semé d’embûches. L’opposition a affirmé jeudi qu’elle ne s’y rendrait pas tant que « les milices de l’Iran et du Hezbollah envahissent la Syrie » alors que le président Bachar el-Assad s’est dit, dans un entretien à la chaîne du Hezbollah, el-Manar, « très confiant » dans la victoire de ses troupes et n’a pas écarté de se présenter à la présidentielle de 2014. Sur ce point, le président français François Hollande a estimé hier que la conférence de paix internationale doit préparer la sortie du pouvoir du président Bachar el-Assad, dont l’opposition ne peut accepter le maintien.


À Istanbul, la Coalition de l’opposition a trouvé un compromis après huit jours d’âpres discussions mettant en évidence la rivalité entre les deux parrains de l’opposition, le Qatar et l’Arabie saoudite. Aucun de ces deux pouvoirs ne l’a emporté : au total, 51 nouveaux membres ont été intronisés à l’issue d’un vote, dont dix appartenant au groupe du dissident chrétien Michel Kilo. Ce dernier, appuyé par l’Arabie saoudite, voulait contrer l’influence prépondérante des Frères musulmans et du Qatar qui les soutient. Ces derniers ont résisté mais accordé 14 sièges aux militants qui animent la contestation sur le terrain et 15 autres à des civils de l’Armée syrienne libre (ASL). Ce compromis a été le résultat de deux jours de négociations entre de hauts responsables saoudien, qatari, turc, et des diplomates britannique, français et émirati.

 

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