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Les ravisseurs des ouvriers syriens s’obstinent : ils ne les relâcheront que si Damas libère un des leurs

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u’elle soit à but politique, dans le cadre d’une vendetta ou en vue d’une rançon, la pratique des enlèvements qui s’est généralisée dans le pays continue de mobiliser sans arrêt les services de l’ordre.
Aujourd’hui, c’est à la recherche des huit ouvriers alaouites pris en otages lundi à Wadi Khaled que l’armée s’est attelée. Kidnappés par la famille Ahmad à la frontière syro-libanaise dans la perspective d’un échange avec leur fils, Mohammad Hussein Fahd el-Ahmad, retenu en Syrie depuis un an, les ouvriers syriens, qui rentraient de leur pays, étaient introuvables hier.


Le rapt aurait été planifié après que la famille de Mohammad eut reçu un appel, il y a 5 jours, de leur fils leur affirmant qu’il a été kidnappé par un gang qui lui avait soutiré l’argent qu’il avait sur lui avant de le remettre aux autorités syriennes. Celles-ci l’ont ensuite acheminé à la section de Palestine, connue sous le sigle 135.


Lors d’une intervention, le moukhtar de Hiché, le village où se sont concentrées les recherches hier, a affirmé que la famille des Ahmad refuse de relâcher les otages « tant que la Syrie n’a pas exprimé une position officielle s’engageant à relaxer » leur fils. Le responsable a expliqué que les efforts en vue d’un règlement de cette nouvelle prise d’otages ont été intensifiés au cours de la nuit de lundi et de la journée de mardi, notamment ceux déployés par les responsables sécuritaires et les chefs de tribu de Wadi Khaled.
« Nous espérons que les prochaines heures seront porteuses d’une solution positive en dépit du climat négatif qui prévaut jusque-là », a-t-il dit.


Lors d’une conférence de presse, l’oncle de Mohammad el-Ahmad, Ali, a clairement affirmé que la famille a « épuisé tous les recours », justifiant indirectement le rapt des ouvriers syriens.
Insistant sur le fait que ces derniers ne sont rien d’autre que des « convives », il a déploré l’incident, exhortant au passage le chef de l’État et les responsables de sécurité, « plus particulièrement le directeur de la Sûreté, le général Abbas Ibrahim, d’interférer directement et de prendre contact avec Damas comme cela s’est déjà fait dans le cas de beaucoup de Libanais qui se trouvaient aux mains des autorités syriennes. Nous confions cette affaire à l’État libanais et aux services de sécurité, et sommes prêts à toute solution », a-t-il dit.


Les tribus de Wadi Khaled ont tenu pour leur part une réunion urgente au cours de laquelle elles ont dénoncé la prise d’otages de manière générale, soulignant cependant que la famille a tout essayé pour obtenir la libération de leur fils, mais en vain.


Sur le terrain, plusieurs unités de l’armée ont ainsi été déployées dans la région, à la recherche des emplacements probables où seraient détenus les ouvriers. La troupe a ainsi perquisitionné plus de 5 localités dans la région de Hiché et de Jarmania, à la recherche des otages, sans trop de succès. Les soldats ont toutefois arrêté, quelques heures durant, l’un des proches de Mohammad pour l’interroger sur l’opération de kidnapping, étant donné que plusieurs membres de la famille semblaient savoir où se trouvent les auteurs du rapt.


Recevant par ailleurs les membres des tribus de Baalbeck Hermel, le chef de l’État a appelé les Libanais à stigmatiser les opérations de rapt, « une pratique qui ne fait pas partie de la tradition des Libanais », a-t-il dit en insistant sur la nécessité de faire appliquer la loi.
Prenant la parole au nom des tribus, cheikh Yassine Jaafar a exhorté les ravisseurs à relâcher l’un des leurs. Rappelons que les Jaafar avaient relaxé, « en signe de bonne foi », 3 des 10 otages qu’ils avaient pris en représailles du rapt d’un membre de leur tribu.
À ce propos, le président Sleiman a insisté sur la nécessité de s’abstenir de faire des déclarations afin de permettre aux ravisseurs de relâcher leur otage.

Amours interdites
Parallèlement à la série noire de la prise d’otages, une nouvelle forme de violence s’est manifestée hier sur fond de tension communautaire, lorsqu’un jeune homme de Tripoli, Samer Kanj, a été tué après avoir été vraisemblablement tabassé pour avoir osé tomber amoureux d’une jeune fille chiite de la banlieue sud.


Le malheureux s’y était rendu après avoir reçu une lettre de sa bien-aimée qui le sommait de venir la voir. Samer Kanj, qui a été invité à monter à la terrasse de l’immeuble où habite sa bien-aimée « pour une soirée », a été frappé avant d’être balancé du haut de l’immeuble. Il est mort sur le coup. Des traces rouges sous ses bras laissent croire qu’il a essayé de s’accrocher à un objet ou à un fil en fer avant de terminer sa chute, comme l’a constaté le médecin légiste.
Ses parents, qui ont organisé un sit-in à Tripoli, ont réclamé haut et fort que les circonstances de sa mort soient élucidées et que justice soit faite.

 

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