L’année 2012 n’a été facile pour personne. Les transitions démocratiques chez nos voisins du Sud ont progressé, mais nous avons aussi assisté à certains reculs. Des réformes politiques importantes doivent encore être réalisées. Dans notre voisinage oriental également, la consolidation de la démocratie n’a pas avancé au même rythme partout. De manière générale, les élections sont devenues plus libres et plus équitables. Cependant, certaines libertés et certains droits vraiment fondamentaux ne sont toujours pas respectés pleinement dans plusieurs de nos pays voisins : de nouvelles réformes doivent être menées pour protéger les libertés d’association, d’expression et de réunion et, dans de nombreux cas, les médias ne sont pas à même de remplir leur rôle totalement et librement ; par ailleurs, il reste encore beaucoup à faire pour établir l’État de droit et assurer l’indépendance des systèmes judiciaires. La corruption demeure également très répandue.
Certains de nos partenaires, désireux de se rapprocher de l’UE ou de mener à bien un programme de transformation, ont déployé plus d’efforts que d’autres. Vu ce tableau contrasté, nous continuerons d’établir une distinction entre nos différents pays partenaires, en adaptant notre approche aux besoins et aux ambitions de chacun d’eux, pour ne pas freiner ceux qui souhaitent aller plus vite. Cependant, nous sommes aussi conscients que la transition démocratique, et les réformes souvent difficiles qui sont nécessaires, prendront plus de temps. Il faut faire preuve de patience, sans toutefois permettre qu’elle serve de prétexte au relâchement des efforts visant à répondre aux attentes des citoyens. Certains de nos pays partenaires restent confrontés à des conflits, à l’instabilité politique et à des difficultés socio-économiques. Ces pays doivent parfois faire face à de sérieux défis politiques, économiques et sociaux, dont certains nécessitent des réponses immédiates, ce qui laisse apparemment peu de temps pour se concentrer sur les réformes structurelles. Dans ce contexte, nous continuerons, au niveau de l’UE, de jouer un rôle actif et de proposer notre aide.
Au cours des deux années qui se sont écoulées depuis la présentation de notre nouvelle approche, nous avons obtenu des résultats plutôt satisfaisants dans de nombreux domaines. Nous avons appliqué avec soin les nouveaux programmes d’assistance financière récompensant les partenaires réalisant des réformes démocratiques. La Banque européenne d’investissement et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement ont augmenté leurs interventions financières dans la région, principalement sous la forme de prêts, pour un montant d’environ 4 milliards d’euros. L’UE et ses partenaires ont également entamé ou poursuivi des négociations concernant de nouveaux accords d’association, des zones de libre-échange approfondi et complet et des partenariats pour la mobilité. Par ailleurs, nous renforçons constamment notre collaboration avec la société civile.
La coopération au sein du partenariat oriental s’est intensifiée, mais aussi élargie à de nouveaux domaines d’action, comme les transports, les migrations et la réforme de l’administration publique. Le prochain sommet, qui se tiendra à Vilnius en novembre de cette année, marquera une étape importante pour le partenariat oriental. Nous avons également progressé dans la mise en œuvre de la feuille de route établie avec nos partenaires du Sud, y compris sur un ambitieux accord agricole avec le Maroc et des offres de partenariats pour la mobilité. L’UE a présenté de nombreuses propositions visant à soutenir la coopération et l’intégration régionales au Maghreb, en Afrique du Nord.
La Politique européenne de voisinage reste l’un des meilleurs exemples de la manière dont il est possible de recourir à une approche globale pour mettre en place une politique extérieure ambitieuse et cohérente associant tous les acteurs de l’UE concernés, en particulier les institutions de l’UE, ses États membres et les institutions financières publiques. À cet égard, le fait que de nombreuses institutions financières internationales travaillent de plus en plus sur la base des objectifs de la PEV avec chaque partenaire est révélateur.
La Politique européenne de voisinage n’offre pas de solution miracle, mais c’est elle qui apportera, au cours des prochaines années, le soutien le plus large et le plus souple aux pays qui sont nos voisins et nos partenaires. Aujourd’hui plus que jamais, une croissance économique plus lente, un chômage plus élevé, des inégalités persistantes, des défis environnementaux de plus en plus nombreux et des indicateurs socio-économiques souvent en déclin plaident en faveur du type de réformes qui sont au cœur de cette politique de partenariat.
* Commissaire européen pour l’Élargissement et la Politique européenne de voisinage.