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Spécial journée de la femme - Spécial journée de la femme - Trois questions à

« Dans sa carrière, une femme se voit obligée de redoubler d’efforts pour faire oublier qu’elle est une femme »

Rana el-Khoury, directrice de l’hôtel Le Gray. Elle a pris les rênes de l’établissement en pleine crise du secteur, « la plus difficile que le pays ait jamais connue », et a tout de même réussi à afficher un taux d’occupation de 60 % en février.

Rana el-Khoury.

Selon vous, quelles sont les plus graves atteintes aux droits ou à la condition de la femme au Liban ?
Pour moi, ce sont les droits les plus basiques de la femme qui sont bafoués au quotidien, notamment dans le domaine administratif. En tant que femme au Liban, nous n’avons pas la possibilité de prendre des décisions sur des questions essentielles qui touchent nos enfants. Depuis que je suis rentrée au Liban en 1998, je suis souvent confrontée à des situations qui m’indignent en tant que femme. À la banque, par exemple, je me suis vu refuser l’ouverture d’un compte épargne pour mes enfants en l’absence de mon mari. Je n’ai pas non plus le droit de renouveler moi-même les papiers de mes enfants. Je dirais même qu’au Liban, il est plus facile pour une femme de grimper les échelons dans la vie professionnelle que d’effectuer de simples tâches administratives.

Le fait d’être une femme a-t-il favorisé ou handicapé votre carrière ?
Je pense avoir été ni favorisée ni défavorisée au niveau professionnel. Ce qui est certain, c’est que j’ai dû travailler dur pour en arriver là où je suis, parfois peut-être plus qu’un homme, la difficulté étant de réussir à trouver le juste équilibre entre carrière et vie de famille. Dans sa vie professionnelle, une femme doit sans cesse redoubler d’efforts pour prouver sa crédibilité et faire oublier aux gens qu’elle est une femme. Les collaborateurs ont toujours l’impression qu’une femme mariée aura d’autres priorités que son travail. Heureusement aujourd’hui, de plus en plus d’hommes s’impliquent dans les tâches quotidiennes. Sans le soutien de mon père dès le plus jeune âge et aujourd’hui celui de mon mari, je ne serais certainement pas là où je me trouve. Car si derrière chaque grand homme se cache une grande femme, on a tendance à oublier que l’inverse est aussi le cas.

Auriez-vous préféré être née homme ?
Certainement pas. Je suis ravie d’être une femme. C’est un fabuleux challenge que de combiner vie de famille et vie professionnelle. En tant que femme, on a cette sensibilité même dans notre carrière, qui peut parfois s’avérer être une faiblesse mais aussi une force, notamment quand il s’agit d’aborder des sujets difficiles. Et surtout au niveau personnel, pour rien au monde je n’aurais voulu manquer l’expérience de porter un enfant.
Selon vous, quelles sont les plus graves atteintes aux droits ou à la condition de la femme au Liban ?Pour moi, ce sont les droits les plus basiques de la femme qui sont bafoués au quotidien, notamment dans le domaine administratif. En tant que femme au Liban, nous n’avons pas la possibilité de prendre des décisions sur des questions essentielles qui touchent nos enfants. Depuis que je suis...

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