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À La Une - Crise

Syrie : les rebelles s'emparent de Raqa et signent leur plus importante victoire

48 soldats syriens tués dans une embuscade en Irak ; Bagdad promet d'empêcher la propagation du conflit.

Une statue de Hafez el-Assad, prédécesseur et père de l'actuel président, détruite, le lundi 4 mars 2013, à Raqa désormais sous contrôle des rebelles. AFP PHOTO/YOUTUBE

Les rebelles syriens ont remporté lundi leur plus importante victoire depuis le début de la révolte contre Bachar el-Assad, il y a deux ans, en s'emparant pour la première fois d'une capitale provinciale, Raqa, dans le nord du pays.

 

"Les rebelles contrôlent presque entièrement la ville. Il y a encore quelques foyers de résistance des forces du régime, en particulier le siège de la sécurité militaire et le bâtiment du parti Baas", a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui s'appuie sur un réseau de militants et de sources médicales.

Les combats se poursuivent et la ville est visée par des raids de l'aviation du régime, indique la même source.

"Dans les prochaines heures, Raqa sera la première capitale d'une province qui sera hors du contrôle du régime", a déclaré à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH. Selon lui, ce sont les jihadistes du Front al-Nosra, alliés à d'autres groupes, qui combattent dans la ville.

 

Une statue de Hafez el-Assad, prédécesseur et père de l'actuel président, y a été détruite, selon une vidéo mise en ligne par des militants. Des informations font en outre état de la mort d'un chef de la police et de l'arrestation de deux autres hauts responsables de la sécurité d'Etat et de la sécurité politique, a précisé l'OSDH, ajoutant que le chef de la sécurité d'Etat avait été transféré en Turquie.

 

Proche de la frontière turque, la ville de Raqa comptait 240.000 habitants, mais plus de 800.000 déplacés sont venus s'y installer depuis le début du conflit en mars 2011.
"Le peuple syrien a vécu une journée historique aujourd'hui avec la prise de Raqa", s'est réjouie le Conseil national syrien, principale composante de la coalition d'opposition, décrivant cette conquête comme "une victoire décisive".

 

(Reportage : « Nous luttons pour nous débarrasser d’un dictateur, non pour laisser des étrangers nous en imposer un nouveau »)

 

Offensive majeure de l'armée contre Homs

En revanche, les forces gouvernementales menaient lundi une offensive majeure pour reprendre les quartiers sous contrôle rebelle dans la ville de Homs (centre). L'armée, épaulée par les miliciens pro-régime des Forces de défense nationale, a attaqué le centre de Homs, où des rebelles sont retranchés.

Dans cette ville qui fut à la pointe du soulèvement avant d'être en majorité reconquise par le régime, "il s'agit des combats les plus violents depuis des mois et il y a des dizaines de morts et de blessés parmi les assaillants", a affirmé l'OSDH sans pouvoir avancer de bilan précis.

 

Au total, au moins 105 personnes ont péri dans les violences lundi à travers la Syrie selon un bilan provisoire de l'OSDH.

 

Embuscade contre des soldats syriens en Irak

En Irak, 48 soldats syriens et neuf Irakiens ont été tués dans une embuscade tendue par un "groupe terroriste infiltré depuis la Syrie", selon le ministère irakien de la Défense à Bagdad.

Nombre de soldats syriens "sans armes et blessés" dans les combats ce week-end du côté syrien de la frontière, avaient fui vers l'Irak pour des soins médicaux. Ils étaient escortés vers la Syrie pour un retour via "les canaux officiels", précise le ministère. Mais en chemin, ils sont tombés dans une embuscade que le ministère a dénoncé comme "une attaque contre la souveraineté de l'Irak, son territoire, sa dignité et une violation claire des droits de l'Homme, les soldats étant blessés et non armés".

 

Cette embuscade dans la province d'Anbar (ouest) risque d'entraîner ce pays dans la guerre civile qui déchire son voisin syrien, ce que Bagdad s'est engagé à ne pas laisser faire.

"Cela confirme nos craintes sur le fait que certains tentent de propager la crise syrienne en Irak, mais nous ferons face à ces tentatives d'où qu'elles viennent avec toute notre force", a prévenu Ali Moussaoui, porte-parole du chef du gouvernement Nouri el-Maliki.

 

Plus tôt dans la journée, les comités locaux de coordination (LCC), regroupant des militants antirégime, ont accusé le voisin irakien et le Hezbollah libanais "d'aider directement les troupes du régime Assad" en "bombardant des positions de la rébellion" près des frontières irakienne et libanaise. Le Hezbollah, un allié du régime, a nié fin février toute attaque contre les rebelles syriens.

 

(Pour mémoire : L’ASL a-t-elle bombardé des positions du Hezbollah au Liban ?)

 

Dimanche, l'opposition syrienne a accusé le gouvernement irakien "d'attaquer le peuple syrien". Bagdad a annoncé l'hospitalisation en Irak de quatre soldats syriens blessés et précisé qu'un soldat irakien avait été tué en Irak par des tirs liés aux combats en Syrie. L'Irak se refuse à réclamer un départ de M. Assad se contentant d'appeler à la fin des violences.

 

La diplomatie piétine

Sur le front diplomatique, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a promis lundi à Riyad, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue saoudien, le prince Saoud el-Fayçal, de continuer à renforcer l'opposition syrienne sans l'armer.

 

Mais le secrétaire d'Etat, dont l'administration refuse d'armer les rebelles syriens, a répété qu'il n'y avait "pas de garantie qu'une arme ou une autre ne puisse tomber pas dans de mauvaises mains".

Toutefois, prenant acte du fait que des armes sont envoyées aux rebelles par l'Arabie saoudite ou le Qatar, M. Kerry a expliqué que l'opposition syrienne avait "maintenant la capacité de s'assurer" que ce qui est destiné à "l'opposition modérée et légitime lui parvient effectivement".

 

De leur côté, le président russe Vladimir Poutine, allié de Damas, et son homologue français François Hollande ont parlé de la coopération des deux pays sur la Syrie, dans un entretien téléphonique lundi.

A l'issue de ses entretiens jeudi à Moscou, M. Hollande avait déclaré que les deux pays avaient "le même objectif" consistant à mettre fin au conflit en Syrie, mais divergeaient sur le moyen d'y parvenir. Mais "il y a la question de la manière d’y parvenir à travers le dialogue politique", avait-il poursuivi, rappelant que Paris considérait que cela ne pouvait "pas passer par Assad".

 

 

Pour mémoire

Réfugiés syriens : le Liban au bord de l'implosion
Les rebelles syriens ont remporté lundi leur plus importante victoire depuis le début de la révolte contre Bachar el-Assad, il y a deux ans, en s'emparant pour la première fois d'une capitale provinciale, Raqa, dans le nord du pays.
 
"Les rebelles contrôlent presque entièrement la ville. Il y a encore quelques foyers de résistance des forces du régime, en particulier le siège de la...

commentaires (6)

Fekhar i kasser ba3do.

Pierre Hadjigeorgiou

21 h 10, le 04 mars 2013

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Commentaires (6)

  • Fekhar i kasser ba3do.

    Pierre Hadjigeorgiou

    21 h 10, le 04 mars 2013

  • Leur plus importante victoire,donc...mais victoire contre qui?cette guerre est une abérration...

    GEDEON Christian

    20 h 29, le 04 mars 2013

  • J'avais écrit,il y a longtemps déjà que le Liban était un poison pour qui s'attaquait à lui...j'ai presque horreur aujourd'hui d'avoir eu raison...ne touchez pas au Liban...même ceux de l'intérieur qui sont d'abord Dieu sait quoi avant d'être Libanais...vous serez empoisonnés aussi...

    GEDEON Christian

    20 h 20, le 04 mars 2013

  • Le démembrement commence. Où sont Américains, Russes et tous les autres pour imposer une solution politique. Ou ne sont-ce que des paroles qu'emportent les Vents Printaniers ?

    SAKR LEBNAN

    18 h 59, le 04 mars 2013

  • Haro sur les "sionistes" Homsiotes ! On combat Israël en détruisant les villes syriennes... Comme ça Netanyahu ne pourrait plus se relever !

    SAKR LEBNAN

    17 h 25, le 04 mars 2013

  • Guerre ou paix les grandes puissances semblent bien en désaccord complet au sujet de la Syrie ou seule la haine triomphe . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    15 h 09, le 04 mars 2013

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