Le débat sur le mariage civil facultatif bat son plein depuis trois semaines au Liban. Aujourd'hui, place à la mobilisation populaire.
A l'initiative d'un groupe créé il y a quelques jours sur Facebook, un sit-in pour soutenir cette cause était organisé lundi après-midi au centre-ville de Beyrouth. Place des Martyrs, une centaine de personnes ont appelé à la promulgation d'une loi sur le statut civil au Liban. Les manifestants ont également appelé les hommes de religion à ne plus intervenir dans les affaires de l’État, puisqu'ils n'ont, selon eux, aucune légitimité à représenter le peuple.
"Oui au mariage civil, non à la guerre civile"; "Je suis sunnite, je suis chiite : nous sommes libres de nous marier civilement" ; "Les religions appellent à l'amour, le confessionnalisme à la division"... Tels étaient les slogans brandis par les participants à ce rassemblement.
Photo Béchara Maroun.
Le débat sur le mariage civil a été relancé après que Khouloud Sukkarieh et Nidal Darwiche, un jeune couple chiite et sunnite, se sont symboliquement mariés civilement au Liban et ont officiellement demandé au ministère de l’Intérieur de reconnaître leur union, une première au Liban. Le ministère a toutefois rejeté cette demande.
L'affaire a pris de l'ampleur quand le président de la République, Michel Sleiman, a indiqué dans un tweet être favorable à l’instauration du mariage civil au Liban. Autre son de cloche du côté du Premier ministre, Nagib Mikati, qui a déclaré que "la question n'a pas à être soulevée actuellement". Il a même ajouté qu’elle ne le serait pas "tant que je serai Premier ministre".
La question a néanmoins pris des proportions plus graves quand le mufti de la République, Mohammed Rachid Kabbani, a affirmé que "tout responsable musulman qui approuverait la légalisation du mariage civil au Liban serait considéré comme apostat et traître à la religion musulmane".
(Lire aussi : Les propos du mufti provoquent un tollé sur la Toile)
"Le mariage civil est un droit ! Le mariage religieux ne protège pas les droits des femmes et des enfants", affirmait Hala Hassan, une étudiante de 22 ans qui a pris part au rassemblement au centre-ville de Beyrouth. "Les autorités religieuses n'ont aucun droit d'intervenir dans les affaires de loi et de politique", a-t-elle ajouté.
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Quand les jeunes sont plus mature que les religieux...!
12 h 55, le 04 février 2013