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Liban

Le nombre de réfugiés syriens au Liban a dépassé les 223 000, selon l’ONU

Le ministre des Affaires sociales, Waël Bou Faour, recevant l’ambassadeur d’Italie, hier.

Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) a estimé hier que plus de 223 000 réfugiés syriens profitent de la protection et de l’aide du gouvernement libanais, des Nations unies ou d’ONG. Le communiqué de l’agence onusienne précise que quelque 155 000 de ces réfugiés sont inscrits à l’UNHCR, sans compter quelque 67 000 autres qui attendent d’être inscrits. Le texte constate que le rythme d’arrivée de nouveaux réfugiés au Liban est soutenu, la plupart venant de Homs, d’Edleb, de Damas et d’Alep. L’UNHCR continue d’inscrire 1 500 réfugiés environ par jour, dans ses quatre centres répartis sur tout le territoire libanais, ajoute le communiqué. Les réfugiés inscrits se répartissent ainsi dans les différentes mohafazats : 76 803 au Liban-Nord, 59 411 à la Békaa et 19 176 à Beyrouth et au Liban-Sud.


L’UNHCR a constaté que le nombre d’individus ayant demandé un rendez-vous pour s’inscrire dans la Békaa a légèrement augmenté la semaine dernière, jusqu’à atteindre 400 cas par jour. « Ce fait pourrait être dû à une augmentation du nombre de personnes ayant passé la frontière est, poursuit le texte. Les réfugiés dans la Békaa se sont installés principalement à Zahlé, Baalbeck et dans la Békaa-Ouest. Un recensement effectué dernièrement au Liban-Nord a montré qu’une moyenne de 1 900 familles arrivent au Liban chaque semaine, dont 65 % se dirigent vers Tripoli et ses environs, et 35 % arrivent au Akkar. »


Parmi les difficultés rencontrées par les familles, il y a celle de la scolarisation des enfants. Selon le ministère de l’Éducation, cité dans le rapport de l’UNHCR, le nombre d’élèves syriens enregistrés dans les écoles officielles libanaises atteint les 32 000. L’UNHCR et l’Unicef ont aidé 24 000 de ces élèves en leur fournissant des cartables, de la papeterie, des habits et des coupons pour régler la scolarité. Les deux agences onusiennes, en coopération avec Save the Children et Amel, ont aidé un nombre plus grand d’élèves à trouver des places dans les écoles.
Un autre défi est celui de la santé. L’UNHCR précise que 1 910 patients ont déjà reçu des soins, alors que 433 autres ont été hospitalisés, par les soins de l’agence.

 « Ne pas vider la région de ses chrétiens »
Le sujet des réfugiés syriens au Liban a alimenté hier les entretiens du ministre des Affaires sociales, Waël Bou Faour, avec ses visiteurs. « Le Liban est engagé à aider les réfugiés syriens, autant au niveau des secours qu’au niveau administratif, afin de les accueillir comme ils doivent l’être jusqu’à leur retour en Syrie. »


M. Bou Faour a abordé le sujet des réfugiés syriens chrétiens avec le patriarche syriaque-orthodoxe, Mar Ighnatios Youssef III Younane, qui le recevait au siège du patriarcat à Beyrouth. Mgr Younane a plaidé pour que « l’on vienne en aide à ces réfugiés, afin de leur rendre l’espoir de rentrer un jour dans leur pays ».
Le ministre a déploré que les réfugiés, notamment chrétiens, aient reçu si peu d’attention d’un État débordé par ses propres problèmes. « De plus, certains d’entre eux ne se sont même pas enregistrés auprès de l’État libanais ou de l’UNHCR, a-t-il poursuivi. Mais cela ne justifie en aucun cas la négligence à leur égard. » Il a révélé que l’accord avec le patriarche stipule la création, par le ministère, d’une commission spéciale qui sera chargée de suivre les cas des réfugiés chrétiens, pour leur apporter de l’aide et scolariser les enfants.


Le ministre a appelé les chrétiens à ne pas émigrer et « à rester momentanément sous la protection de l’État libanais, jusqu’à ce que la situation s’améliore en Syrie et qu’ils puissent rentrer chez eux ». « Certains intérêts étrangers veulent pousser les chrétiens à l’exode, ce qui est très dangereux pour la composition de la région et son identité », a-t-il souligné.


M. Bou Faour a également reçu l’ambassadeur d’Italie, Giuseppe Morabito, qui a annoncé avoir discuté du sujet des réfugiés avec le ministre. Il a reconnu que le problème est très lourd à porter pour le Liban, vu le nombre élevé d’arrivants. « Nous aiderons le Liban à supporter le poids de ce problème, nous ne pouvons le laisser seul face à cette grande crise », a déclaré M. Morabito.

Les ouvriers syriens
La situation des ouvriers syriens au Liban, affectée par le flux de réfugiés de ce pays, a été discutée hier par le ministre du Travail Sélim Jreissati et l’ambassadeur de Syrie Ali Abdel Karim Ali. « Nous avons énuméré à l’ambassadeur la liste de facilités que le ministère du Travail met traditionnellement à la disposition des ouvriers syriens, qui sont généralement des ouvriers saisonniers se rendant au Liban bien avant la crise en Syrie », a déclaré M. Jreissati.
Pour sa part, M. Ali a espéré que « la question des réfugiés au Liban ne sera pas politisée, et qu’on ne mélange pas entre les cas des ouvriers et ceux des réfugiés ». Il a estimé que le nombre de réfugiés est en baisse. « Le gouvernement et les institutions de la Syrie, ainsi que le président Bachar el-Assad lui-même, sont mobilisés jour et nuit pour réparer les dégâts et permettre aux Syriens de rentrer dans leurs quartiers », a-t-il dit.

 

 

 

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Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) a estimé hier que plus de 223 000 réfugiés syriens profitent de la protection et de l’aide du gouvernement libanais, des Nations unies ou d’ONG. Le communiqué de l’agence onusienne précise que quelque 155 000 de ces réfugiés sont inscrits à l’UNHCR, sans compter quelque 67 000 autres qui attendent d’être...

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AU MOINS !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

04 h 11, le 29 janvier 2013

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Commentaires (3)

  • AU MOINS !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    04 h 11, le 29 janvier 2013

  • Et L'ON est LOIN encore...

    SAKR LEBNAN

    02 h 16, le 29 janvier 2013

  • Puisque l'ambassadeur arrogant Ali Abdel Karim Ali répète (le mensonge) que son gouvernement, y compris son chef suprême et lui-même, travaillent jour et nuit pour le retour des réfugiés syriens, et que tous les jours il y en a qui retournent (!!), alors qu'il se charge de ces 223.000 réfugiés qui restent (!!!) et les fasse retourner chez eux à leurs villes et villages en Syrie.

    Halim Abou Chacra

    01 h 46, le 29 janvier 2013

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