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Liban - Liban-Canada

Le Festival du monde arabe de Montréal : richesse culturelle et diversité de thèmes et de disciplines

Événement thématique dédié à la rencontre et au dialogue des cultures arabes et occidentales, le Festival du monde arabe (FMA), fondé à Montréal en 1999, a pris de l’importance et de l’envergure au fil des ans pour s’ancrer dans la vie culturelle de la métropole québécoise. Sa 13e édition, qui s’est tenue récemment avec pour titre « Utopia », ou la quête de l’improbable, en témoigne.

Véritable carrefour de tendances et d’orientations artistiques permettant la réflexion et l’expérimentation, le Festival du monde arabe de Montréal s’ouvre à tous les artistes, provenant de tous les horizons culturels, aux autres diffuseurs et producteurs, ici et dans le monde, pour créer un haut lieu de métissage et d’échanges et donner aux festivaliers un large éventail de choix d’activités de qualité.


Le FMA puise volontairement sa vision et son contenu dans la zone très riche, très dense et très stimulante de la dualité Occident/ monde arabe. Il se veut une plate-forme pour une dynamique de reconnaissance et d’écoute, placée sous le signe du sérieux, du courage et du véritable engagement dans l’inclusion et le partage.
« Le FMA est un espace ouvert à toutes les disciplines et reflète la dynamique culturelle de Montréal », affirme le Libanais Joseph Nakhlé, fondateur et directeur artistique du festival. Il précise que « ses organisateurs forment un groupe métissé ouvert à tous les horizons et la dimension arabe est interprétée comme témoin de cet esprit d’ouverture ».

Édition 2012 : un bon cru
Le cru de 2012 a été des plus riches. « Utopia », ou la quête de l’improbable, est une édition qui marque « tout le chemin parcouru par notre festival, dont l’âme et l’essence ont gardé la pureté et l’innocence des débuts », affirme Leyla Mahiout, responsable des relations publiques.


« Fondé pour apporter une couleur et un éclat supplémentaires à la mosaïque culturelle montréalaise et québécoise, le FMA a réussi au fil des années l’exploit, oh combien difficile, de créer et d’animer un espace dynamique, un lieu de rassemblement au-delà de tout clivage, qu’il soit ethnique, politique, religieux ou culturel », souligne-t-elle.
Et d’ajouter : « Son credo, c’est de s’inspirer d’un vécu, d’une réalité, pour les présenter à travers des thèmes qui sont le reflet de rêves, de craintes et de joies partagés par l’équipe du FMA et par un public féru de découvertes, de dialogues et de rencontres probables et des plus improbables. »

À la croisée des cultures
Par sa programmation riche et diversifiée, « Utopia » a incarné un monde peuplé de musiciens, de chanteurs, de danseurs, de comédiens, ainsi que de projections, de débats à la croisée des cultures.
La soirée d’ouverture a été marquée par la prestation embrasée des « Sultans of String », virtuoses québécois des instruments à cordes, avec la participation de musiciens libanais sur le oud et le nay. Durant 15 jours d’affilée, la Place des Arts et d’autres salles de théâtre et espaces culturels de la métropole se sont animés aux rythmes du qanun, du oud de la musique algérienne, iranienne, afghane, du flamenco... avec tout un florilège d’artistes, chanteurs et musiciens venus de multiples horizons d’Afrique du Nord, du Moyen-Orient jusqu’à l’Afghanistan. Des rencontres, des échanges et débats culturels, des projections cinématographiques, dont deux excellents documentaires libanais It’s all in Lebanon, de Wissam Charaf, et Marcedes de Hady Zaccak, ont de même ponctué cette édition. Un espace a été innové pour les plus jeunes.

Abdel-Rahman el-Bacha, invité d’honneur
Le concertiste libanais hors pair Abdel Rahman el-Bacha a été l’invité d’honneur de cette 13e édition. Il a donné un merveilleux concert en la cinquième salle, Place des Arts, attirant des mélomanes québécois, arabes, et ses compatriotes fiers de l’applaudir. C’était son premier concert à Montréal. Il a merveilleusement joué la sonate no 21 en ut majeur op 53, Waldstein de Beethoven, et la sonate no 2 en si bémol mineur op 35, Funèbre de Chopin. En deuxième partie, il a interprété sept classiques de la chanson française et francophone qu’il a adaptés pour piano tels La Bohème de Charles Aznavour, Ne me quitte pas de Jacques Brel, Padam de Piaf... Puis sept pièces pour piano, de son cru.


Une rencontre animée par Radio Canada Internationale (RCI) a suivi le concert. El-Bacha s’est prêté en toute simplicité aux questions de la journaliste puis du public, évoquant son appartenance à une famille d’artistes, ses études au conservatoire à Paris, l’impact de la musique dans sa vie, et sa préférence pour Beethoven et Chopin : « Si je devais tout éliminer et ne garder que deux compositeurs, ce serait ces deux grands de la musique. »
Autre première à Montréal et en Amérique du Nord : la prestation exceptionnelle de la grande chanteuse afghane Zohreh Jooya (qui vit à Vienne) et l’ensemble afghan, qui ont donné une belle occasion de connaître la musique d’ Afghanistan, ses chants poétiques et ses envolées mystiques.


La soirée de clôture a eu pour titre « Dieu en 3D ». La salle Maisonneuve de 1 300 places de la Place des Arts affichait complet. En 2003, le FMA avait fasciné son public avec la création inédite « Le Cercle de l’extase », où les traditions liturgiques d’Orient et d’Occident se côtoyaient dans une harmonie absolue de chant, de danse et de musique. Pour cette 13e édition, le FMA a repoussé encore les limites du défi artistique et spirituel, en proposant un véritable dialogue entre les trois religions célestes. D’où le titre « Dieu en 3 D ». Musiques et chants mystiques de l’islam, et les derviches tourneurs d’Alep, chants grégoriens et mélodies lyriques du christianisme, traditions prophétiques du judaïsme se sont croisés sur scène dans une expérience extatique unique.


Cette 13e édition du FMA fut comme l’ont voulue ses organisateurs : « Un véritable voyage initiatique dans un univers onirique, éphémère, mais surtout sans limites. »

Véritable carrefour de tendances et d’orientations artistiques permettant la réflexion et l’expérimentation, le Festival du monde arabe de Montréal s’ouvre à tous les artistes, provenant de tous les horizons culturels, aux autres diffuseurs et producteurs, ici et dans le monde, pour créer un haut lieu de métissage et d’échanges et donner aux festivaliers un large éventail de...

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