Bassil exige que les Palestiniens « paient leur électricité... »
Pourtant, le ministre de l’Énergie Gebran Bassil a adopté une position qui se situe aux antipodes de cet appel. « Les réfugiés syriens prennent la place des Libanais », a-t-il martelé. « Nous conserverons chaque parcelle de notre terre », a-t-il ajouté. « Nous devons mettre nos actes en conformité avec nos paroles et refuser de céder notre travail et notre vie sociale aux réfugiés qui, par leur présence, leur travail et leur vie sur notre territoire, menacent notre présence », a encore affirmé le ministre Bassil, qui s’exprimait lors d’une cérémonie organisée par l’association Batrouniyat à Batroun. « Comment peut-on accepter que l’enseignement dans certaines écoles se base sur le programme scolaire syrien ? Où en est notre souveraineté ? Les camps des Palestiniens déjà établis au Liban ne sont-ils pas une menace suffisante ? » s’est-il indigné, rejetant en même temps le caractère raciste de ses propos. « Ce n’est pas une réflexion raciste, mais patriotique, dont nous sommes fiers », a-t-il précisé, appelant le gouvernement à « examiner sérieusement les moyens d’expulser les réfugiés et de les renvoyer à leur territoire ». « Que ceux qui veulent nous assister financièrement paient avant tout les dommages causés par les agressions israéliennes, ou que l’Unrwa paie la facture d’électricité des camps palestiniens, dont la valeur cumulée s’élève à plus d’un milliard », et de conclure :« Les pays voisins ont assez d’espaces pour que les réfugiés aillent en Turquie, à Chypre, en Jordanie ou Irak ».
Sakr et « l’extrémisme du ministre-gendre... »
Ce discours a été fermement stigmatisé par le député du bloc du Futur Okab Sakr. « Le délire a atteint l’un des ministres de Michel Aoun (CPL), au point de le conduire à assimiler les réfugiés syriens et palestiniens au mal et à vouloir les expulser, rappelant ainsi les anciens extrémistes de l’apartheid en Afrique du Sud. » Le jeune député chiite s’est surtout attardé sur l’indignation exprimée par le ministre Bassil contre l’adoption de programmes syriens par certains établissements scolaires au Liban. « Le génie de ce ministre-gendre (du général Aoun) lui a fait oublier qu’il a été lui-même étudiant à l’Université américaine de Beyrouth où ce n’est pas le programme libanais qui est enseigné », a-t-il déclaré, insistant sur le fait que « la pluralité et l’enchevêtrement des cultures est le propre des sociétés ouvertes à la culture ». « Il existe certainement au Liban, a-t-il ajouté, des êtres humains qui compatissent avec les enfants égorgés, les veuves, les orphelins et les handicapés, victimes des machines à tuer, qu’elles soient israéliennes ou assadiennes. Le danger dans la logique du ministre Bassil est qu’elle sous-tend un discours destiné à satisfaire les chrétiens à la veille des élections, quand bien même ce discours porte la plus grande atteinte aux valeurs chrétiennes. »
Le spectre de la naturalisation ....
Tout aussi sceptique que le ministre Bassil, mais moins radical, le ministre d’État druze Marwan Kheireddine a estimé que « la crise des réfugiés est le test le plus difficile que connaît le pays depuis l’indépendance, le Liban ne pouvant pas assimiler ce grand nombre de réfugiés ». « L’embarras est clair face à cette situation délicate, puisque la solution n’est pas aisée », a-t-il fait remarquer. Il a en même temps estimé que « les frontières ne peuvent plus rester sans contrôle et ouvertes à tous ceux qui veulent entrer dans le pays ».
Pour les Mourabitoun, en la personne de Moustafa Hamdane, le leader du Front de lutte nationale, le député Walid Joumblatt, se sent avantagé par la présence des réfugiés syriens au Liban, « dont il exploite la situation humanitaire au profit des opérations de fraude et de détournement de fonds qu’il pratique dans le cadre d’une soi-disant assistance aux réfugiés ».
Adoptant une position médiane, le Parti démocrate a appelé à « accueillir les réfugiés affluant de Syrie », tout en mettant en garde contre « une résurgence du projet de naturalisation ».
commentaires (6)
N'oublions pas que parmi eux il des gens en armes et des fanatisés. Les Palestiniens eux sont arrivés sans armes et nous savons ce que cela a produit, alors imaginons ceux qui les ont et qui portent en eux l'esprit jihadistes et kafirite. Personne au Liban de doit enfoncer la tête dans le sable et merci à la grande clairvoyance du CPL. C'est bien de savoir qu'il y a des Libanais qui veillent aux grains.
Ali Farhat
14 h 40, le 24 décembre 2012