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À La Une - Syrie

Le terrible cadeau de Noël d’Assad au village de Halfaya

Faisant la queue devant une boulangerie, des civils ont péri lors d’un raid aérien ; Brahimi encore une fois à Damas pour une énième tentative de médiation.

Un millier de personnes faisaient la queue devant la boulangerie lorsque le MiG de l’armée a bombardé.  Samer el-Hamawi/ Shaam News Network/Reuters

Des dizaines de personnes, au moins 300 selon la chaîne de télévision satellitaire al-Arabiya, ont péri hier dans le bombardement aérien d’une boulangerie de Halfaya dans la province de Hama, où elles attendaient d’être servies.
« Il est impossible de savoir avec exactitude combien de personnes ont été tuées, a indiqué Samer el-Hamawi, un activiste vivant à Halfaya joint par Skype. Lorsque je suis arrivé sur place, j’ai vu des corps empilés partout sur le sol. Il y avait des femmes et des enfants. Il y avait aussi des dizaines de blessés. »


M. Hamawi a diffusé une vidéo de la boulangerie bombardée. On y voit des dizaines de corps couverts de poussière empilés contre un bâtiment en béton aux murs noircis. On y entend aussi des cris de désespoir. L’authenticité de la vidéo diffusée par Hamawi n’a pu être vérifiée, le gouvernement syrien restreignant l’accès du pays aux journalistes.

 

(Attention, les images ci-dessous sont choquantes)


Rami Abdelrahman, qui dirige l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), a estimé de son côté qu’il était trop tôt pour avancer un bilan précis. « À en juger par les vidéos, je pense que le bilan sera d’environ 50 morts, ou plus, mais pas supérieur à 100. Pour l’instant, je m’en tiens à une estimation de dizaines de morts. » Par la suite, l’OSDH a déclaré avoir recensé 60 morts mais que le nombre était susceptible d’augmenter. « Il y a des dizaines de blessés actuellement soignés dans le secteur et les hôpitaux voisins, dont 50 dans un état critique. »

Mille faisant la queue...
Un autre activiste a expliqué que les habitants avaient encore du mal à distinguer les morts et les blessés. Un millier de personnes attendaient devant la boulangerie au moment de la frappe aérienne par un MiG de l’armée. Les pénuries d’énergie et de farine sont telles que les boulangeries produisent en fonction des arrivages. Dans ces cas-là, de longues files d’attente se forment à leurs portes. « Nous n’avions plus reçu de farine depuis trois jours environ, alors tout le monde s’est rendu à la boulangerie aujourd’hui », explique M. Hamawi. Les centres médicaux sont devenus tellement encombrés que nombre de blessés ont dû être transportés vers des hôpitaux situés dans des villes voisines.

 

(Reportage : « Je n’ai aucune raison de fêter Noël... »)


Dans un rapport publié cet été, l’association Human Rights Watch, basée à New York, avait accusé l’aviation syrienne d’avoir bombardé des boulangeries, soit par défaut de précision, soit avec l’intention de frapper des civils. Pour la seule ville d’Alep, ce rapport de HRW, paru fin août, recensait une dizaine de boulangeries bombardées dans un laps de temps de trois semaines.


Par ailleurs, les rebelles ont capturé une base militaire dans le nord et saisi des armes dont ils espèrent qu’elles les protégeront des raids aériens des forces gouvernementales. L’opération a duré quatre heures, sous couvert de la pluie et du brouillard. Deux cents hommes y ont participé, commandés par le colonel Anas Ibrahim Abou Zeid.

 « Le temps presse »
Ce massacre a eu lieu alors que l’émissaire international Lakhdar Brahimi est arrivé à Damas pour tenter une nouvelle fois de trouver une solution au conflit qui ravage le pays. Contrairement à ses visites précédentes, l’envoyé spécial de l’ONU et de la Ligue arabe est entré en Syrie par la route depuis le Liban, les combats ayant récemment gagné les abords de la route reliant l’aéroport international de Damas à la capitale.


Peu avant l’arrivée de M. Brahimi à Damas, le ministre syrien de l’Information Omrane el-Zohbi a assuré, lors d’une conférence de presse, ne pas avoir été informé de cette visite. Affirmant ne pas avoir connaissance d’un quelconque plan de l’émissaire international, il a une nouvelle fois appelé au dialogue, estimant que « le temps presse », tout en minimisant les propos du vice-président Farouk el-Chareh qui avait dénoncé l’option militaire choisie par le régime. « Il y a 23 millions d’habitants en Syrie, chacun avec ses propres opinions personnelles, et ce n’était que l’une de ces 23 millions d’opinions », a-t-il ainsi déclaré, ajoutant que l’armée syrienne restait forte en dépit d’une série d’avancées opérées par les insurgés sur le terrain. Il a également estimé que nombre d’informations relatives aux gains des insurgés relevaient du « fantasme médiatique ».


M. Zohbi a par ailleurs assuré que l’armée n’était pas intervenue dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, théâtre de violences meurtrières ces derniers jours. Il a également appelé à tenir les camps de réfugiés palestiniens à l’écart de la crise en Syrie. Selon le responsable du dossier des réfugiés au sein de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Zakariya al-Agha, plus de 700 Palestiniens ont été tués depuis le début du conflit.
Signalons enfin qu’un responsable du ministère israélien de la Défense a déclaré que les armes chimiques syriennes sont toujours en sécurité, même si le président Bachar el-Assad a perdu le contrôle de plusieurs régions.
(Sources : agences et rédaction)

 

 

Pour mémoire :

L’ONU s’alarme : des « communautés entières » sont menacées en Syrie

 

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