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Moyen Orient et Monde

« Contrairement aux jeux vidéo, on n’a pas droit à une deuxième chance »

De gauche à droite : Samir Qoutaini, Abdel Khader Zeidan, Mahmoud Bassar et Mohammad Orobi ; ils ont laissé tomber les jeux vidéo pour combattre. Photo AFP

Samir Qoutaini, 17 ans, a toujours rêvé d’être footballeur, mais en attendant c’est un fusil d’assaut AK-47 qu’il a entre les mains, pour se battre au côté de la rébellion à Alep. Il ne regrette pas l’école qu’il avait d’ailleurs quittée pour travailler dans le magasin de téléphones portables de son père. La seule chose qui lui manque ce sont les matches de foot avec ses camarades. « Je suis avant-centre et, vraiment, je sais marquer. Mon rêve était de jouer avec Lionel Messi et Andres Iniesta », deux vedettes de l’équipe du FC Barcelone.
L’adolescent s’interrompt quand une explosion retentit. Il a posé son arme et se réchauffe les mains près d’un fourneau. L’eau bout dans une théière. Depuis quelque temps, un magasin abandonné de Salaheddine est devenu son gîte. Salaheddine est la cible de bombardements aériens et théâtre d’affrontements quotidiens depuis le mois de juillet. Cette zone de la ville a été totalement désertée par ses habitants et les forces du régime tentent d’en chasser les combattants de l’Armée syrienne libre (ASL) qui s’y sont installés.
Depuis que Samir est parti de chez lui, il s’est formé une nouvelle famille, composée essentiellement d’autres adolescents comme lui. Le plus jeune de la bande, Abdel Khader Zeidan, a 15 ans. Le plus âgé, Mahmoud Bassar, a 18 ans. Une écharpe rouge entoure le visage d’enfant de Abdel Khader. « Ne vous fiez pas à mon âge. Je me bats depuis cinq mois et j’ai tué plusieurs soldats », pérore-t-il. Son école a fermé à cause des combats. « Tous les jours, je voyais à la télévision comment l’armée tuait des innocents. Je ne voulais pas rester à la maison en attendant qu’ils nous tuent aussi », explique-t-il. « Je me souviens du jour où j’ai décidé d’aller me battre, mes parents se sont mis à pleurer. Je leur parle une fois par semaine, pour leur dire que je vais bien, mais ma mère pleure toujours quand on se dit au revoir », dit Abdel Khader.
Mahmoud, le plus âgé et le plus expérimenté du groupe, n’aime pas parler de la guerre. « Je ne sais pas si j’ai tué quelqu’un ou pas et ça ne m’intéresse pas. Je sais juste que je leur tire dessus et qu’ils me tirent dessus. Dieu guide les balles. » « Avant de m’enrôler, je n’avais jamais touché à une arme et je n’avais jamais pensé à en utiliser une », affirme Mahmoud. Une fois la guerre finie, il voudrait retourner à l’école, pour ensuite aller à l’université, faire des études de médecine ou d’infirmier. Ses parents n’étaient pas d’accord pour qu’il aille se battre. « Les gens meurent et tout ça... mais au final, c’est comme un jeu vidéo », déclare Samir, amateur du célèbre jeu vidéo de guerre Call of Duty. « J’y joue très bien, surtout en mode sniper », affirme-t-il en exhibant un fusil muni d’un viseur télescopique. Mais, souligne Mahmoud, contrairement aux jeux vidéo, à la vraie guerre, « on n’a pas droit à une deuxième chance, et on n’a qu’une seule vie ».
(Source : AFP)
Samir Qoutaini, 17 ans, a toujours rêvé d’être footballeur, mais en attendant c’est un fusil d’assaut AK-47 qu’il a entre les mains, pour se battre au côté de la rébellion à Alep. Il ne regrette pas l’école qu’il avait d’ailleurs quittée pour travailler dans le magasin de téléphones portables de son père. La seule chose qui lui manque ce sont les matches de foot avec ses...

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