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Culture - Exposition

Le « Macho » sur cimaises

Il n’y a que lui. Lui, lui et lui, et sa supériorité et ses superlatifs. Donc l’homme, avant tout, et surtout avant les femmes, en bref le macho sous toutes ses coutures, objet d’une exposition du même nom.

Déjà, on ne pense qu’à ça.

C’est la galerie Cross Mackenzie qui a fait ainsi un accrochage de douze artistes dont les œuvres représentent douze visions distinctes de la masculinité contemporaine. Photographies, gravures, peintures et sculptures ont saisi les réalités conflictuelles de la condition de l’homme postmoderne qui fait toujours débat. «On a affaire ici, précise la responsable de l’exposition, à une variété de thèmes esthétiques et philosophiques qui donnent d’autres éclairages à un mot (macho) déjà lourd de stéréotypes. Néanmoins, l’action et la force excessive apparaissent comme les fils conducteurs de ces créations particulières, désireuses d’aller au-delà des stéréotypes.»
Par ailleurs, on a pu relever, au sein de toutes ces compositions, des touches de temporisation de la bravade physique à l’état brut. Signe des temps? Néanmoins, ce concept d’étalage de la puissance commence dès le plus jeune âge, comme le montre la photo (de Skip Brown) d’un adolescent qui gonfle fièrement ses biceps à la plage. Une sculptrice (Diana Williams) marquée par une famille de militaires a, pour sa part, modelé un missile dont le rôle destructeur se le dispute à la stylisation de sa représentation. Un même processus adopté par un architecte de carrière (Joel d’Orazio) qui, par une ordonnance très personnelle, transforme des outils à la lourde manipulation en objets de contemplation.

Percer la pugnacité
Le céramiste Joe Hicks forge une relation similaire avec les objets et leurs usages imaginaires pour les dissocier de l’activité humaine. Pour évoquer le traditionnel univers des automobiles, réservé généralement aux hommes, Rogieero Maxwelle surprend en peignant une roue de voiture avec une palette féminine. Un autre domaine masculin abordé: le golf. Présence aussi de la robuste masculinité à l’état pur dans les nus de Jim French. Chez ces artistes, l’effort physique déployé au cours d’un travail ou la pratique d’un sport (ici le canotage) ne rentre pas en conflit avec sa gestuelle harmonieuse. Une composition inattendue, Le travail d’Adam n’est jamais terminé – homme à genoux frottant consciencieusement le parquet – voulant suggérer un machisme laborieux. À côté, on retrouve des forts en bras, manière Botéro. Ces Êtres ont été réalisés par Alan Linder. Les expressions de leurs visages sont parfois caricaturales et sont, en fait, l’écho de leurs attitudes corporelles qui disent ce qu’elles ont à dire. Le sérieux qui veut en imposer est aussi de la fête avec la photo (intitulée Acquisition) d’un homme d’affaires dont on ne voit pas sciemment la tête pour se concentrer sur ses mains signant un dossier.
Toutes ces œuvres dégagent une grande dynamique de la virilité physique et mentale qui, cependant, n’agresse pas les visiteurs, car leurs signataires ont fait «arrêt» sur le mouvement. Ils l’ont immobilisé pour ne laisser que son harmonie et son silence, après avoir percé sa pugnacité. Ou macho macho man, en sourdine.
C’est la galerie Cross Mackenzie qui a fait ainsi un accrochage de douze artistes dont les œuvres représentent douze visions distinctes de la masculinité contemporaine. Photographies, gravures, peintures et sculptures ont saisi les réalités conflictuelles de la condition de l’homme postmoderne qui fait toujours débat. «On a affaire ici, précise la responsable de l’exposition, à une...

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