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À La Une - Reportage

Noël : le regard des jeunes libanais

Dans trois jours, c’est Noël. Nous sommes partis à la rencontre de jeunes Libanais, étudiants, fraîchement diplômés ou salariés pour recueillir leurs impressions, leurs avis et leurs histoires en lien avec le temps des fêtes. Malheureusement, cette année, Noël a, pour certains, un goût amer.

Joëlle el-Hajj (en noir) avec une copine, Pinella Moussallem, choisissant de petits cadeaux pour leur action sociale.

«Noël éveille mes souvenirs d’enfance. Les cousins et les cousines réunis. L’attente du père Noël avec sa barbe blanche et son traîneau rempli de cadeaux », se rappelle avec nostalgie Mayssam Abou Haidar, 22 ans. Une nostalgie teintée d’un brin de tristesse chez Joanna Mehawj, vendeuse dans un centre d’achat qui se rend chaque jour de Baskinta, son village dans la région du Mont-Liban, à son lieu de travail situé à Sin el-Fil. Ce 24 décembre, la jeune fille est obligée de travailler tard. « Ça me rend triste de bosser la veille de Noël, mais je n’y peux rien. Et le plus malheureux est que cette année, je ne peux pas me permettre d’offrir des cadeaux à mon frère et à ma sœur. Mon salaire ne me le permet pas, et il faut que je paie mes études », se plaint la jeune fille qui, parallèlement à son travail, étudie le management à l’Université des arts, sciences et technologies du Liban (AUL).
Chérine Hayek, elle aussi, aurait aimé rentrer tôt chez elle la veille de Noël et participer avec sa famille aux préparatifs du réveillon. Mais la jeune fille de 22 ans doit répondre aux exigences de son travail. Pour Chérine, Noël, c’est avant tout le temps du partage. « Chaque année, en période de fêtes, avec un groupe d’amis, nous pensons aux gens dans le besoin. Nous visitons des enfants orphelins et des personnes âgées », raconte-elle les yeux brillants d’enthousiasme, heureuse de pouvoir propager l’esprit de Noël avec les plus démunis de la société.

Partage et solidarité
Les actions bénévoles menées par les jeunes se multiplient à Noël. Pour Raymonde Farran et Joëlle el-Hajj, 23 ans, c’est, justement, l’esprit de solidarité entre les gens qui marque le temps des fêtes. « Avec la collaboration et le soutien de la municipalité de Mansourieh, au Metn, nous organisons une journée spirituelle avec une famille dans le besoin et lui offrons de petits présents. » Raymonde et Joëlle, toutes les deux employées dans un magasin qui vend des accessoires de cuisine, trouvent que les Libanais sont de plus en plus découragés par la situation économique difficile. « Rares sont ceux qui peuvent acheter des cadeaux de valeur. Il est de plus en plus difficile de ressentir la joie de la fête », se plaignent-elles, avant d’ajouter : « Seuls les enfants, candides et innocents, sont heureux. Nous les voyons au centre, tout excités à l’idée de se faire prendre en photo avec le père Noël. » Bassem Haddad, étudiant à l’Université Saint-Joseph, acquiesce : « La fête dans ce pays n’a pas de sens », juge-t-il, laconique.
Dany Awwad a 21 ans. Étudiant en management à l’Université américaine de science et de technologie (AUST), il voyage chaque année pendant les vacances aux États-Unis pour célébrer Noël avec ses cousines. « Noël à Las Vegas, c’est autre chose. C’est un autre monde, un autre esprit. Cependant, cette année, je célèbre Noël avec mes grands-parents qui vivent à Sydney, en Australie. » Une expérience que le jeune homme a hâte de vivre car « Noël en été, c’est spécial. Je vais pouvoir nager durant les vacances des fêtes », sourit-il.
Les artifices, le faux, la frime des Libanais, notamment au temps des fêtes, ne manquent pas de déranger Joseph Aoun, étudiant en génie civil à l’École supérieur des ingénieurs de Beyrouth (ESIB). Le jeune homme de 23 ans, qui estime que « Jésus est dans son cœur », préfère prier seul la veille de Noël pour « glorifier Jésus le Sauveur ».

Prier, aider, donner
Décorations, traditions, réunions familiales... Paul Faddoul, étudiant de 22 ans en architecture à l’université Notre Dame de Louaizé (NDU), déplore quant à lui la routine qui s’installe. « C’est la même chose année après année. La fête avec les parents et les grands-parents, la maison à la montagne », se plaint-il. Paul voudrait changer les habitudes en mettant en œuvre, par exemple, avec des jeunes de son âge, une veillée de Noël avec des chants, des activités, du divertissement pour des personnes âgées, des orphelins, des enfants qui travaillent. Les enfants – mais cette fois les enfants épanouis et bien entourés de leurs familles –, Amanda Salloum, jardinière, connaît cela, elle qui passe ses journées avec de petites filles et de petits garçons. La jeune fille de 23 ans voit Noël avec les yeux rêveurs de ses élèves. « J’organise chaque année une sortie avec mes collègues, pour permettre aux enfants de découvrir Noël à travers les décorations dans les rues de la ville, la crèche au centre-ville de Beyrouth et d’autres activités spirituelles. Nous apprenons aux enfants les chants de Noël qu’ils entonneront devant leurs parents au cours d’un récital prévu le dernier jour d’école avant les vacances de Noël », s’enthousiasme-t-elle.
Pour Marianne Sarraf, 21 ans, employée dans une société, Noël est plus important que le Nouvel An. « J’ai préféré prendre mon congé la veille de Noël et non pas le dernier jour de l’année, pour pouvoir célébrer Noël en famille et partager ma soirée entre mes parents et ceux de mon fiancé », confie-t-elle avant de conclure : « Il est important à Noël de prier, d’aider ceux qui sont dans le besoin, de pardonner et de donner de soi. »
Une attitude à garder tout le long de l’année.

Elham K. el-HAJJ
Étudiante en première année de presse à l’UL,
faculté d’information et de documentation-Fanar
«Noël éveille mes souvenirs d’enfance. Les cousins et les cousines réunis. L’attente du père Noël avec sa barbe blanche et son traîneau rempli de cadeaux », se rappelle avec nostalgie Mayssam Abou Haidar, 22 ans. Une nostalgie teintée d’un brin de tristesse chez Joanna Mehawj, vendeuse dans un centre d’achat qui se rend chaque jour de Baskinta, son village dans la région du Mont-Liban, à son lieu de travail situé à Sin el-Fil. Ce 24 décembre, la jeune fille est obligée de travailler tard. « Ça me rend triste de bosser la veille de Noël, mais je n’y peux rien. Et le plus malheureux est que cette année, je ne peux pas me permettre d’offrir des cadeaux à mon frère et à ma sœur. Mon salaire ne me le permet pas, et il faut que je paie mes études », se plaint la jeune fille qui, parallèlement à son...
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