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Moyen Orient et Monde - Pilier de Défense

Gaza : La communauté internationale mise sur l’Égypte pour une trêve

Obama et Erdogan s’entretiennent sur les « perspectives de paix durable » ; Ban Ki-moon « bientôt » dans la région.

Le président des États-Unis Barack Obama et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan estiment que les violences entre Israël et Palestiniens « menacent les perspectives de paix durable », a indiqué la Maison-Blanche hier après une conversation téléphonique entre les dirigeants. Lors de cet appel, les deux alliés ont dit « leur inquiétude sur les dangers que courent les populations civiles des deux côtés et ont exprimé leur souhait de voir les violences prendre fin », a précisé l’exécutif américain dans un communiqué.


Plus tôt hier, M. Erdogan, qui entretient des relations étroites avec M. Obama et a marqué ses distances avec Israël depuis 2010, a accusé les dirigeants de l’État hébreu d’avoir ordonné une offensive contre les groupes armés de la bande de Gaza dans un but électoraliste à l’approche des législatives en janvier. « Cette fois-ci encore, ils sont à la veille d’élections », s’est exclamé M. Erdogan, cité par l’agence de presse Anatolie, en rappelant que l’opération « Plomb durci » menée par l’armée israélienne entre décembre 2008 et janvier 2009 dans la bande de Gaza avait eu lieu peu avant des élections. « Le gouvernement turc est aux côtés de nos frères de Gaza et de leur juste cause », a poursuivi le chef du gouvernement.


De même, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, ira « bientôt » dans la région de la bande de Gaza afin d’œuvrer en faveur d’une trêve entre Israël et les groupes palestiniens, ont annoncé hier le porte-parole de l’ONU Martin Nesirky et des diplomates. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, avait de son côté annoncé que M. Ban se rendrait dans les territoires palestiniens dans « deux à trois jours ». Le secrétaire général de l’ONU devrait également aller mardi ou mercredi à Jérusalem, selon des diplomates et des médias israéliens. M. Ban s’est déjà entretenu avec le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour l’enjoindre à la modération tout en condamnant les tirs de roquettes lancées depuis la bande de Gaza sur Israël. M. Ban s’inquiète « en premier lieu des victimes civiles dans les deux camps », a encore rapporté Martin Nesirky. « Un nouveau cycle d’effusion de sang n’apportera pas plus de sécurité ni aux Palestiniens ni aux Israéliens. Pas plus qu’il n’ouvrira la porte à des négociations sur une reconnaissance de deux États nécessaires pour mettre fin aux violences de manière définitive », a ajouté M. Nesirky.
Toujours côté onusien, la haut-commissaire de l’ONU aux Droits de l’homme Navi Pillay a appelé hier à éviter une escalade des combats à Gaza, condamnant les raids aériens israéliens ainsi que les tirs de roquettes depuis le territoire palestinien.


Le secrétaire général de l’ONU ne sera pas le seul à se rendre dans les territoires palestiniens au cours des prochaines heures : le ministre tunisien des Affaires étrangères Rafik Abdessalem doit se rendre aujourd’hui à Gaza, a annoncé hier la présidence dans un communiqué qui dénonce « l’agression barbare » israélienne contre le territoire palestinien.

Poutine se démène
Dans ce contexte, et après s’être adressé à Washington et à l’Union européenne, en particulier l’Allemagne et la France, le président russe Vladimir Poutine s’en est remis hier à l’Égypte pour user de son influence auprès du Hamas afin d’enrayer l’escalade des combats meurtriers entre Israël et les groupes armés palestiniens à Gaza. Mais les « efforts » que Le Caire a promis d’ « intensifier » pour faire taire les armes ont été d’emblée refroidis dans la matinée quand, malgré un engagement du chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu, une trêve a fait long feu à l’occasion de la visite à Gaza du Premier ministre égyptien Hicham Qandil, qui a promis qu’il « ne laisserait pas Gaza seule ». En effet, dès son arrivée, des roquettes ont été tirées du territoire palestinien, ce qui laisse penser que l’influence égyptienne ne touche pas tous les groupes armés.


Les Occidentaux, reconnaissant majoritairement le droit d’Israël à se défendre et ayant, pour la plupart, classé le Hamas au rang d’organisation « terroriste », semblent dépourvus de moyens d’influence et en appellent ainsi à l’Égypte qui a manifesté très tôt dans la crise son intention de médiation. Mais, coincé entre la sympathie de son opinion publique pour la cause palestinienne et le souci de préserver ses relations avec Washington, Le Caire a vigoureusement dénoncé l’opération militaire israélienne lancée il y trois jours dans la bande de Gaza comme une « agression flagrante contre l’humanité », par la voix de son président Mohammad Morsi, issu des rangs des Frères musulmans, à l’instar du Hamas au pouvoir dans le petit territoire palestinien.


Dans un entretien téléphonique avec M. Morsi donc, le président Poutine a dit qu’il soutenait « les efforts entrepris par Le Caire en vue d’aboutir à une normalisation de la situation », selon le Kremlin hier, tout en appelant « les parties engagées dans le conflit à faire preuve de retenue » notamment à l’égard des civils. Tandis que les Occidentaux, Washington en tête, blâment volontiers le Hamas et les groupes islamistes palestiniens comme les premiers fauteurs de troubles, la Russie ne prend pas clairement partie, reprochant aux Palestiniens des tirs de roquettes « inacceptables », mais pointant une réaction « disproportionnée » d’Israël.


La chancelière allemande Angela Merkel a également demandé à l’Égypte d’ « user de son influence sur le Hamas pour l’inciter à calmer la violence », insistant sur le droit d’Israël à protéger sa population et se disant « très préoccupée » par l’évolution de la situation à Gaza, tout comme Vladimir Poutine qu’elle visitait à Moscou. Le président français François Hollande, lui, s’est gardé hier de désigner un responsable de la crise, mais a promis de tout faire pour contribuer à « éviter le déchaînement de violences » à Gaza et dans le sud d’Israël. Il a lui aussi appelé le président égyptien Morsi « pour lui demander d’utiliser toute son influence pour éviter d’autres actions », tout comme le roi Abdallah d’Arabie saoudite a appelé hier à faire prévaloir « la sagesse et la raison » lors d’un entretien téléphonique avec le président égyptien, selon l’agence officielle saoudienne SPA.


L’Union européenne (UE), par la voix de la chef de sa diplomatie Catherine Ashton, a également estimé que le Hamas était à l’origine de la dégradation de la situation, mais appelé Israël à une « réponse proportionnée ». Elle aussi s’en est remise à la « présidence égyptienne » pour « apaiser la situation ». Le président du Conseil italien, Mario Monti, s’est joint à ces appels lors d’un entretien téléphonique avec le président égyptien.
Le Royaume-Uni s’est, lui, contenté de blâmer le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza, mais a également appelé Israël à épargner les civils, tandis que le roi Abdallah II de Jordanie exprimait ses inquiétudes concernant Gaza à la secrétaire d’État Hillary Clinton, lors d’une conversation téléphonique avec cette dernière.

 

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