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À La Une - Révolte

L'opposition syrienne enfin unifiée !

Le nouvel accord signé à Doha est né d’intenses tractations sous l’égide du Qatar et de la Ligue arabe.

 

À Houla, près de Homs, des habitants près du corps d’un homme tué dans un raid de l’aviation du régime. Handout/Reuters

Un religieux « modéré », selon ses proches, cheikh Ahmad Moaz el-Khatib, a été élu hier soir à Doha président de la nouvelle Coalition nationale regroupant la plupart des composantes de l’opposition syrienne. L’opposant Riad Seif, un ancien député à l’origine de l’initiative d’unification de l’opposition, et l’activiste Souheir Atassi, ont été élus vice-présidents, selon le vote retransmis en direct par la chaîne satellitaire al-Jazira.


Originaire de Damas, cheikh el-Khatib, 52 ans, a quitté la Syrie il y a environ trois mois, après avoir été arrêté à deux reprises depuis le déclenchement du soulèvement contre le régime du président Bachar el-Assad en mars 2011. Il est connu, paraît-il, pour ses positions modérées sur le plan religieux. Riad Seif est quant à lui un des symboles du « printemps de Damas » réprimé en 2001 par le président Bachar el-Assad. Il a été emprisonné pendant huit ans et s’est fait arrêter à deux reprises depuis le début du soulèvement, avant de quitter la Syrie. Souheir Atassi a pour sa part quitté la Syrie après sept mois de vie en clandestinité au début du soulèvement, au cours desquels elle a joué un rôle-clé dans la coordination des structures mises en place par l’opposition.


Leur élection est intervenue après que les composantes de l’opposition ont paraphé un accord créant une instance baptisée « Coalition nationale syrienne des forces de l’opposition et de la révolution » pour unifier leurs efforts dans la lutte contre le régime. La formation de cette coalition est le fruit d’un compromis obtenu après de laborieuses négociations menées depuis jeudi sous l’égide du Qatar et de la Ligue arabe entre les partis d’opposition, dont le Conseil national syrien (CNS), qui bloquait son adoption, de peur d’être marginalisé. « Aujourd’hui, nous vous demandons de surmonter vos divergences, et nous tenterons pour notre part d’obtenir une reconnaissance » arabe et occidentale de la coalition en tant qu’« unique représentant légitime des Syriens », a estimé le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem el-Thani. Cheikh el-Khatib a pour sa part affirmé dans un discours que le peuple syrien faisait l’objet « d’une extermination systématique » et appelé la communauté internationale à l’aider pour parvenir à la chute du régime.

Réactions
Les réactions internationales n’ont pas tardé. « Il s’agit d’un pas important sur la voie de la chute du régime », a ainsi affirmé Riad Hijab, ancien Premier ministre syrien qui a fait défection en août. Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a de son côté demandé à la Coalition nationale de s’atteler à « la préparation de la transition politique » et de se doter d’une direction politique de façon à ce que Londres puisse « fournir davantage d’aide non létale » à l’opposition syrienne. La France a apporté son « plein soutien » à la nouvelle « Coalition nationale », selon le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, qui a qualifié l’accord conclu entre les différentes composantes d’« étape majeure ».

Violences continues
Sur le terrain, l’aviation a mené une série de raids contre la ville frontalière de Boukamal, près de l’Irak, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Des hélicoptères ont en outre bombardé la localité de Mayadine, tandis que des quartiers de Deir ez-Zor étaient visés par des obus, a ajouté l’OSDH. Des combats faisaient également rage près de Rass el-Aïn, près de la frontière turque.


Dans la banlieue de Damas, des combats ont éclaté à Harasta et des obus sont tombés sur Yalda. Les Comités locaux de coordination (LCC), un groupe de militants, ont fait état d’intenses tirs d’artillerie du régime contre les régions au sud-ouest de Damas. « L’armée et les forces de sécurité ont commencé une opération de nettoyage de la province de Damas, qui devrait s’achever dans quelques jours », selon le quotidien el-Watan, proche du pouvoir, en soulignant que « des milliers de terroristes » avaient « vainement tenté de pénétrer dans la capitale ».
À Alep, des obus de mortier sont tombés sur les quartiers rebelles et des affrontements violents ont éclaté dans d’autres secteurs, selon l’OSDH et des habitants. Plus à l’ouest, l’OSDH a fait état de bombardements sur Maaret el-Noomane, ville-clé tenue par les rebelles, après la prise par l’armée de villages proches.
Au total, au moins 64 personnes ont ainsi péri hier à travers la Syrie au lendemain de violences qui ont fait 101 morts au moins, selon un bilan provisoire de l’OSDH.

Reportage

« Les soldats ont ouvert les portes, nous ont souhaité la bienvenue et nous ont beaucoup aidés »

 

Les pauvres vendent leur or, les riches se font un bas de laine

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