Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Insolite

« Fasateen, » une série libanaise qui séduit le Net

Après « Shankaboot », la première web-série en langue arabe du Moyen-Orient et la première à être récompensée, la productrice Katia Saleh réitère l’exploit avec « Fasateen ». À déguster sur Yahoo ! Maktoob, exclusivement.

Katia Saleh en compagnie de Cyril Ariss et Mounia Akl.

La série avait séduit, convaincu et fidélisé quelque 1,5 million de spectateurs sur YouTube et fait 28 000 amis virtuels sur Facebook. Récompensée au Festival de Genève en remportant le Reflet d’or, puis à Cannes, en avril 2011, dans le cadre des International Digital Emmy Awards, Shankaboot, et ses 52 épisodes de cinq minutes lancés en mars 2010, avait réussi le pari de s’imposer dans un langage nouveau, créant ainsi une plate-forme interactive qui gagnerait aujourd’hui à devenir une série télévisée. Au grand bonheur de ses nombreux fans qui n’attendent que ça. 
Ravie de cette expérience, Katia Saleh, et Batoota Films à la production, avec l’association du Yahoo! Maktoob, de Cyril Ariss et Mounia Akl à la réalisation et à l’écriture, de Mardig Troshagerian, supervisés par Bassem Breish, ont (ré)uni leurs talents pour créer Fasateen.


Usant de ce même ton léger, pour parler de problèmes de société parfois plus graves, Fasateen décrit l’histoire – et le profil – de trois femmes trentenaires, au parcours et aux choix différents, évoluant dans une société arabe aux multiples tabous. Il y a d’abord Alia, mère célibataire qui élève seule son fils de 10 ans, son mari, endetté ayant pris la poudre d’escampette; Lama, bourgeoise superficielle, gâtée par un époux riche et absent (il travaille à Dubaï), et n’a qu’une (pré)occupation dans la vie: être belle et, enfin, Karma, jeune femme libérée, bien dans sa peau, qui essaie de trouver sa place au sein de sa famille et de la société. Chacun de ces personnages va évoluer au cours des 10 épisodes prévus et gagner en profondeur. C’est aussi une histoire de rencontres, de quêtes et d’amitié. De destins qui se croisent. «L’intérêt de la série réside dans le fait que nous proposons deux fins possibles au bout de chaque épisode de huit minutes, ce qui est très nouveau au Liban. Au spectateur virtuel de choisir celle qui le convainc le plus.» 
L’esprit est jeune, fidèle à ce pays que l’on aime et que l’on déteste, souvent pour les mêmes raisons. Fasateen est servie par une réalisation légère et agréable, dans la même fraîcheur et sensibilité que Beirut I Love You des mêmes Ariss et Akl, et trois actrices qui collent bien à leurs personnages: Pétra Serhal, actrice, danseuse et productrice, qui joue le rôle de Alia; Mirva Kadi, top model et chanteuse, celui de Lama et, enfin, Pétra Abou Sleiman celui de Karma. «Le casting pour ce personnage a été plus difficile. Quand nous avons rencontré Pétra, qui est directrice artistique, elle nous a semblé parfaite, bien qu’elle n’ait jamais joué dans un film ou une série. Nous avons insisté car son caractère est très proche de Karma...»


Les yeux rivés sur leurs écrans – d’ordinateurs – tous les mardis, les nouveaux amis de Fasateen ont pu ainsi décider de l’évolution de la série avec 6 choix possibles.


«Tout ce que je fais est pour le Web», souligne Katia Saleh. Pourtant, le documentaire demeure son univers de prédilection, celui pour lequel elle travaille depuis une dizaine d’années. En effet, elle a collaboré avec Channel 4, al-Jazeera English et BBC World Service, produit et réalisé Beirut: All Flights Cancelled (2006), qui a raflé le prix du meilleur documentaire au Festival de Palermo, Ashura: Blood and Beauty (2006), qui a remporté un prix au San Francisco Arab Film Festival et au 2007 Noor Award, ainsi que de nombreux documentaires sur l’Irak. Plus récemment, elle a réalisé une campagne de sensibilisation pour la Libye, soit 10 films de trois minutes, et passé 4 mois au Cambodge en tant que consultante pour la BBC. «Aujourd’hui, rajoute-t-elle, le Web ne suffit plus. Les séries, qui connaissent un grand succès, doivent ensuite bénéficier d’une seconde vie à la télévision.» En attendant, messieurs et mesdames les internautes, prenez une courte pause de fraîcheur avec Fasateen. En attendant la suite. Télévisée peut-être?

 

Pour mémoire

« Mamnou3 », de la web-dynamite libanaise contre toutes les censures

La série avait séduit, convaincu et fidélisé quelque 1,5 million de spectateurs sur YouTube et fait 28 000 amis virtuels sur Facebook. Récompensée au Festival de Genève en remportant le Reflet d’or, puis à Cannes, en avril 2011, dans le cadre des International Digital Emmy Awards, Shankaboot, et ses 52 épisodes de cinq minutes lancés en mars 2010, avait réussi le pari de s’imposer...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut