L’immeuble abritant la galerie.
Après des études aux universités de Syracuse et de Columbia, il s’est établi à Londres où il a travaillé dans le domaine de l’investissement bancaire. Il s’est ensuite installé en Asie du Sud-Est, où il vient d’ouvrir ce premier espace qui se veut une plate-forme unique, permettant «un dialogue autour des nouvelles images et idées sur le Moyen-Orient». Elle aura pour vocation d’introduire auprès de collectionneurs originaires de Singapour, du Sud-Est asiatique, d’Inde ou encore de Chine ces artistes de la scène artistique moyen-orientale.
La galerie prévoit d’organiser des expositions, des installations, des débats, des performances. La Sana Gallery veut aussi se faire «terre d’accueil pour les jeunes artistes encore en quête de reconnaissance et de renommée», affirme son fondateur. Dans ce contexte actuel de révolution avec le printemps arabe, les sociétés du Moyen-Orient changent. La relation qu’entretiennent l’art et les politiques est une source de créativité. En effet, l’art contemporain, de l’Iran au Maroc, est florissant. Les artistes sont témoins des transformations de leur pays et s’expriment à travers leurs œuvres. Critiquant, soutenant, défendant, déplorant, ils se font les porte-parole de pays en plein tumulte. Pour la Sana Gallery, cette vague de créativité est là pour durer des années, bien au-delà du printemps arabe. L’art contemporain moyen-oriental serait donc une nouvelle scène artistique à ne pas négliger.
Premier showcase: «Baisers d’un ennemi», jusqu’au 18 novembre. Une exposition qui exprime, selon les artistes qu’elle introduit, les thèmes de liberté, de l’injustice, des peines et des joies. À travers des peintures, des œuvres vidéos et des installations.
Semaan Khawam, graffiste/artiste arrêté et jugé pour avoir dessiné un soldat armé d’une kalachnikov sur un des murs de la capitale. «J’ai fui les journaux surpolitisés pour m’exprimer dans la rue et, même là, la censure me suit», s’était-il indigné devant la presse. C’est ce même kalachnikov, ainsi que d’autres œuvres de la même veine contestataire, que l’artiste expose à Singapour.
Thaer Maarouf, artiste d’origine syrienne ayant fait ses études à Beyrouth, a pris comme cheval de bataille la défense des droits de l’homme au Moyen-Orient, notamment des populations et des personnes déplacées par les conflits. «Je ne dessine pas les combats, mais je mets en valeur la douleur et les cicatrices qu’ils génèrent. Je ne peins pas le bonheur, mais j’exprime l’espoir qui ne nous quitte jamais.» Ainsi soit-il.
*Pour plus d’informations : tél. + 65 6689 7968. E-mail : contact@sanagallery.com
www.sanagallery.com