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Réseau de médecins syriens : 90% de l'aide au Croissant-Rouge à Damas confisqués

La quasi-totalité de l'aide internationale envoyée au centre du Croissant-Rouge arabe syrien à Damas est "confisquée par le régime" de Bachar al-Assad, a dénoncé mercredi le docteur Tawfik Chamaa, membre fondateur de l'Union des organisations syriennes de secours médicaux (UOSSM), tandis que le CICR a réfuté ces faits.

"90% voire 95% de tout ce qui envoyé au Croissant-Rouge syrien centre, donc à Damas, est destiné à un soutien au régime syrien, en particulier aux soldats, et n'arrive pas à destination, c'est-à-dire n'atteindra pas ces civils qui sont bombardés tous les jours, qui sont encerclés, qui sont dans le besoin", a assuré M. Chamaa au cours d'une conférence de presse.

Le porte-parole de l'UOSSM, qui regroupe 14 organisations de secours de plusieurs pays dont la France, la Turquie, la Suisse et les Etats-Unis, a demandé aux responsables humanitaires de "veiller à ce que le matériel et les produits" distribués parviennent véritablement "à la population".

M. Chamaa a donné l'exemple de la disparition dans le nord de la Syrie d'un convoi de 11 camions du PAM, dont l'aide est habituellement distribuée par le Croissant-Rouge arabe syrien.

Interrogés par l'AFP, le PAM et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont réfuté ces accusations, assurant que l'aide parvenait bien aux personnes qui en ont besoin.

"Je pense qu'il n'y a absolument pas de confiscation", a dit une porte-parole du PAM, Elisabeth Byrs.

"Il y a un monitoring qui est fait, même dans des endroits qui sont les plus touchés" par les violences, a-t-elle ajouté, accordant sa "confiance" au Croissant-Rouge arabe syrien.

Mais pour le représentant de l'UOSSM, la Syrie va vers une "catastrophe sanitaire". Il a ainsi dénoncé la "mort silencieuse" des malades qui décèdent, non pas sous les balles ou les bombardements, mais tout simplement parce qu'ils n'ont plus de médicaments.

Il a estimé qu'"indépendamment de l'issue politique de la crise", les responsables politiques devaient donner la priorité à la mise sur pied de zones sécurisées pour l'approvisionnement humanitaire, "via des organisations bien reconnues, implantées et en contact avec la population".

"Si on ne fait pas ça, si on continue à dire +voilà le PAM ou autre a alloué tant+ et on ne voit pas l'impact sur le terrain on continue dans le déni ou l'hypocrisie", a-t-il ajouté.

"On est pas en train de dire qu'il faut arrêter de donner au Croissant-Rouge syrien, (...) mais on dit qu'il faut que cela soit se traduise (...) par une distribution directe", a-t-il insisté.

Une porte-parole du CICR, Anastasia Isyuk, a indiqué à l'AFP que l'organisation était "au courant" des accusations de l'UOSSM.

"Chaque fois que des tels faits sont clairement établis, ce qui ne semble pas être le cas maintenant, nous les prenons très au sérieux et les traitons directement avec la direction du Croissant-Rouge arabe syrien et les autorités syriennes", s'est-elle contentée d'indiquer.

Sur le terrain, le bilan de la guerre ne cesse de s'alourdir avec plus de 37.000 morts en près de 20 mois, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Pour sa part, l'UOSSM, qui dispose d'une trentaine d'hôpitaux de campagne clandestins en Syrie et compte en ouvrir 30 autres, estime qu'il y a 200.000 à 300.000 blessés.

Sur les 22.000 lits des hôpitaux publics avant la guerre, 40% sont encore opérationnels et, sur les 8.000 lits des hôpitaux privés, 20% seulement, selon le Dr Chamaa.

Autant de chiffres qui seront discutés vendredi à Genève au cours d'une nouvelle édition du Forum humanitaire pour la Syrie, qui réunit les différentes agences de l'ONU.
La quasi-totalité de l'aide internationale envoyée au centre du Croissant-Rouge arabe syrien à Damas est "confisquée par le régime" de Bachar al-Assad, a dénoncé mercredi le docteur Tawfik Chamaa, membre fondateur de l'Union des organisations syriennes de secours médicaux (UOSSM), tandis que le CICR a réfuté ces faits."90% voire 95% de tout ce qui envoyé au Croissant-Rouge syrien...