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À La Une - Syrie

Pour la première fois, Damas est la cible d'un chasseur-bombardier

Assassinat d'un général de l'armée de l'air à Damas ; Doha dénonce une "guerre d'extermination" contre le peuple syrien.

 

Les dégâts causés par les raids de l'armée syrienne contre la ville de Damas. Sham News Network/

Un chasseur-bombardier de l'aviation syrienne a effectué mardi un raid sur Damas, le premier à viser la capitale depuis le début du conflit en Syrie il y a 19 mois, a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

 

"Pour la première fois, la capitale a été la cible d'un chasseur-bombardier qui a largué mardi après-midi quatre bombes sur le quartier de Jobar, dans l'est de Damas", selon cette organisation basée en Grande-Bretagne, qui s'appuie sur un réseau de militants et de sources médicales dans les hôpitaux civils et militaires à travers le pays.

 

Le bruit, terrifiant, a été entendu dans toute la ville, selon la journaliste de l'AFP à Damas.

 

Jusqu'à présent, le régime utilisait uniquement des hélicoptères pour mitrailler les rebelles dans les quartiers de Damas.

 

Le quartier visé mardi se trouve à la lisière de Zamalka, où de très violents combats opposent l'armée aux rebelles, poursuit l'OSDH.

L'aviation syrienne avait mené lundi les raids les plus violents depuis son entrée en action cet été, notamment à la périphérie de Damas, entre Erbine (nord-est) et Zamalka (ouest).

 

Par ailleurs, les appareils militaires ont bombardé Douma, une localité rebelle au nord de la capitale. "Vingt maisons ont été détruites et il y a des dizaines de morts et de blessés" selon le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane.

 

 

Combats entre Palestiniens et rebelles

 

Ces bombardements interviennent alors que la télévision officielle syrienne annonçait la mort d’un général de l'armée de l'air Abdallah Mahmoud al-Khalidi, assassiné dans le quartier de Roukneddine, dans le nord de Damas. La télévision n’a toutefois pas précisé les circonstances de ce meurtre.

"Ce meurtre fait partie des assassinats de scientifiques ou de personnes ayant un rôle national", a seulement indiqué la télévision.

 

Une source au sein des services de sécurité à Damas a indiqué à l'AFP que le général qui faisait partie du commandement de l'armée de l'air a été tué lundi soir par balles alors qu'il sortait après avoir rendu visite à un ami.

 

Parallèlement, des combats ont éclaté mardi dans le camp de réfugiés de Yarmouk à Damas entre Palestiniens pro-régime et rebelles syriens, a indiqué l’OSDH.

Les affrontements ont opposé jusqu'à l'aube les insurgés aux combattants palestiniens du Front Populaire pour la libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG) d'Ahmad Jibril, un allié indéfectible et de longue date du régime syrien. Selon des militants, l'armée régulière est venue prêter main forte au FPLP-CG.

Le porte-parole de cette organisation Anwar Raja a indiqué à l'AFP qu'"un groupe terroriste armé venant de Hajar al-Aswad, a tenté de s'infiltrer vers 02H30 (00H30 GMT) dans le camp de réfugiés de Yarmouk mais des comités populaires, que nous avons formés pour empêcher ce genre d'infiltration, ont réagi et la fusillade a duré une heure sans faire de victimes".

"Notre objectif est d'empêcher que le camp soit pris en otage et devienne un champ de bataille mais il existe des parties de l'opposition syrienne armée qui souhaitent l'entraîner dans les dédales de la crise intérieure syrienne", a-t-il ajouté.

"Nous travaillons, a-t-il souligné, uniquement pour le droit au retour en Palestine" des réfugiés palestiniens.

 

Il y a en Syrie environ 510.000 réfugiés enregistrés à l'UNRWA (Office des Nations-Unies chargé des réfugiés palestiniens). La majorité d'entre eux sont des réfugiés ayant fui lors de la création de l'Etat d'Israël en 1948 et de la guerre qui a suivi, ou leurs descendants. Ils sont répartis dans neuf camps qui étaient totalement contrôlés par des organisations palestiniennes acquises au régime.

Les deux plus grandes formations palestiniennes, le Fatah et le Hamas, sont hostiles en Syrie à Bachar el-Assad.

 

 

Le Qatar parle d'"une guerre d'extermination"

 

Dans le reste du pays, l'armée et les rebelles s'affrontaient dans un quartier de Homs et à Rastane, une localité proche, assiégée depuis des mois par l'armée régulière.

A Alep, la métropole du nord, les insurgés ont attaqué sur trois fronts: des combats ont lieu avec l'armée dans le nord-ouest de la ville, dans le quartier chic de Zahra, où se trouve le siège des redoutables services de renseignements de l'armée de l'air, et à Seryan, où les rebelles veulent s'emparer du camp militaire de Tarek ben Ziad, selon les habitants.

Plus au sud, des raids aériens ont visé Maaret al-Noomane, une ville stratégique sur la route Damas-Alep, tuant quatre personnes, dont trois fillettes, et des combats se poursuivent à l'est autour du camp de Wadi Deif.

 

Entre vendredi et lundi, les quatre jours pendant lesquels une trêve négociée par l'émissaire international Lakdhar Brahimi était censée être observée, 560 personnes ont péri.

 

Lundi, le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe a reconnu que la situation ne faisait qu'empirer. "Si ce n'est pas une guerre civile, je ne sais pas ce que c'est", a-t-il déclaré. M. Brahimi était attendu mardi en Chine, après s'être rendu à Moscou lundi.

 

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a lancé un appel aux pays de la région pour ouvrir un dialogue avec le régime du président Assad, une proposition qui a été rejetée par son homologue turc, Ahmet Davutoglu.

 

Le Premier ministre du Qatar, Hamad Ben Jassem Al-Thani, a estimé que le conflit sanglant en Syrie était une "guerre d'extermination" contre le peuple syrien mettant en cause le régime et l'impuissance de la communauté internationale.

"Cette guerre d'extermination est menée avec un permis de tuer en premier lieu du gouvernement syrien, mais en deuxième lieu de la communauté internationale" en raison de l'attitude de certains pays du Conseil de sécurité.

"Nous avons confiance en M. Brahimi (...) mais nous avons besoin qu'il élabore une idée précise pour une solution devant le Conseil de sécurité, afin d'entamer la période transitoire pour un transfert de pouvoir", a encore dit cheikh Hamad.

 

 

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