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Moyen Orient et Monde - Droits de l’homme

Carla Del Ponte veut trouver les « hauts responsables » des crimes

La commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie demande une nouvelle fois à être reçue à Damas.

Le président de la commission d’enquête de l’ONU sur les crimes en Syrie, Paulo Pinheiro, et la magistrate suisse Carla Del Ponte arrivant à leur conférence de presse, hier à Genève. Fabrice Coffrini/AFP

La magistrate suisse Carla Del Ponte, nouvelle membre de la commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie, s’est fixé pour objectif d’identifier les « hauts responsables » des crimes de guerre et contre l’humanité, alors que la commission a une nouvelle fois demandé à Bachar el-Assad d’être reçue à Damas.
« Ma tâche principale sera celle de continuer l’enquête dans le sens de déterminer les hauts responsables politiques et militaires de ces crimes », a déclaré hier la Suissesse aux médias à Genève. L’ancienne procureure générale du TPIY, qui a acquis une solide réputation pour sa chasse aux criminels de guerre au Rwanda et en ex-Yougoslavie, a par ailleurs estimé qu’il s’agissait « sûrement » de crimes internationaux, comme dans d’autres pays sur lesquels elle avait enquêté. « La similarité bien sûr est liée au fait que nous faisons face aux mêmes crimes, sûrement des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre », a-t-elle dit. « En tant qu’ancienne procureure, je peux vous dire que les responsables de ces crimes devraient être jugés », a-t-elle également relevé.
Nommée le 28 septembre membre de la commission d’enquête de l’ONU sur les crimes en Syrie, Mme Del Ponte ne s’était pas encore exprimée sur son nouveau poste. « J’étais à la retraite, c’était une bonne opportunité pour revenir », a-t-elle relevé. Cette semaine, Mme Del Ponte a participé à une réunion à Genève, pour la première fois depuis qu’elle a rejoint la commission, avec les trois autres commissaires de l’ONU : le président de la commission, Paulo Pinheiro (Brésil) ; Karen Koning Abuzayd (USA) et Vitit Muntarbhornb (Thaïlande). Ils ont pu discuter de leur mission et rencontrer différents diplomates, ont-ils expliqué hier. En outre, « nous avons envoyé une lettre au président Assad et nous nous attendons à ce qu’il nous reçoive à Damas », a déclaré M. Pinheiro, précisant qu’ils n’avaient pas mis de condition à leur venue en Syrie.
La commission a été créée en août 2011 par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour enquêter sur les violations en Syrie. Toutefois, elle n’a jamais reçu le feu vert de Damas pour se rendre sur place. Seul M. Pinheiro a pu s’y rendre à titre personnel. Cette instance a déjà recueilli un millier de témoignages dans les pays voisins de la Syrie, rassemblant ainsi des preuves sur des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis par les forces gouvernementales et les milices prorégime. Elle a également relevé des crimes de guerre commis par l’opposition armée, mais à une échelle beaucoup plus limitée. La commission a établi deux listes de noms de responsables ou d’unités impliqués dans ces crimes et des éléments de preuve, qu’elle a remis à la haut-commissaire aux Droits de l’homme, Navi Pillay. Ces documents ne seront pas pour le moment rendus publics et pourraient servir de base de travail en cas de saisine de la Cour pénale internationale (CPI) par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Hier, M. Pinheiro a annoncé que la commission espérait publier son prochain rapport début janvier. Il sera ensuite discuté par les diplomates lors de la prochaine session du Conseil des droits de l’homme (25 février-22 mars 2013). Plus de 35 000 personnes, dont une majorité de civils, ont péri dans les violences depuis le début de la révolte en Syrie, à la mi-mars 2011.
© AFP
La magistrate suisse Carla Del Ponte, nouvelle membre de la commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie, s’est fixé pour objectif d’identifier les « hauts responsables » des crimes de guerre et contre l’humanité, alors que la commission a une nouvelle fois demandé à Bachar el-Assad d’être reçue à Damas.« Ma tâche principale sera celle de continuer l’enquête dans le...

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