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Présidentielle US 2012 - Présidentielle US

Débat : Romney et Obama rivalisent de fermeté sur l'Iran, de soutien à Israël

Le président sortant dépeint son concurrent comme incompétent en politique étrangère.

Barack Obama et Mitt Romney se sont affrontés sur la politique étrangère, lundi 22 octobre 2012  à la Lynn University à Boca Raton (Floride), lors de leur dernier débat avant l'élection présidentielle. AFP / WIN MACNAMEE - POOL

Barack Obama, très offensif, a présenté lundi soir son adversaire républicain Mitt Romney comme incompétent et indécis en politique étrangère lors de leur dernier débat à 15 jours d'une élection présidentielle américaine très ouverte.

 

"A chaque fois que vous avez exprimé une opinion, vous avez eu tort", a lancé le président sortant lors d'un face-à-face vif, parfois tendu, au cours duquel il n'a pas lâché son adversaire des yeux. "Vous avez dit que nous aurions dû aller en Irak bien qu'il n'y ait pas d'armes de destruction massive. Vous avez dit que nous devrions toujours avoir des soldats en Irak", a ajouté M. Obama, qui vante lors de sa campagne sa promesse tenue d'un retrait de ce pays fin 2011.

 

Cette stratégie offensive de M. Obama semble avoir payé, à en croire des sondages instantanés. Pour 53% des personnes "indécises" interrogées par CBS, le président est sorti vainqueur de l'affrontement (23% à M. Romney). L'institut PPP a relevé 52% en faveur de M. Obama, également chez les indécis (42% au républicain), tandis que les électeurs sondés par CNN donnaient une légère avance au sortant (48%-40%).

 

Toutefois, selon Christopher Arterton, spécialiste de politique à l'université George-Washington, M. Romney "a été capable de montrer qu'il n'était pas le conservateur dangereux et déchaîné qu'Obama essayait de dépeindre". Cette image pourrait l'aider "particulièrement dans les Etats qu'il doit gagner, la Floride et l'Ohio".

 

En outre, au delà des formules, le démocrate et le républicain ont dévoilé une vision finalement similaire sur cette question ultra sensible.

 

"Tant que je serai président, l'Iran n'aura pas l'arme nucléaire", a déclaré d'un air martial Barack Obama, tandis que Mitt Romney a évoqué le spectre d'un Iran nucléaire comme "la plus grande menace à laquelle le monde est confronté". Raillant l'échec du président à dissuader Téhéran de renoncer à son programme nucléaire controversé au cours de ses quatre ans de mandat, il a jugé qu'"il est évident qu'un Iran nucléaire est inacceptable pour l'Amérique".

"Il est également essentiel pour nous de comprendre ce qu'est notre mission vis-à-vis de l'Iran, qui est de la dissuader d'obtenir l'arme nucléaire par des moyens pacifiques et diplomatiques", a déclaré l'ancien gouverneur du Massachusetts se gardant de toute surenchère.

 

Barack Obama n'a pas laissé passer l'occasion de rappeler qu'au cours de la campagne, son rival "a souvent dit que nous devrions envisager une action militaire prématurée" face à l'Iran.

Niant tout accord avec l'Iran pour entamer après la présidentielle américaine des négociations bilatérales, comme l'a évoqué le New York Times, Barack Obama a rappelé que l'objectif était d'empêcher Téhéran de disposer de la bombe atomique par le biais de "sanctions écrasantes" qui selon lui "fonctionnent".

Avec la chute de la production de pétrole et l'effondrement du cours de sa monnaie, "l'économie (iranienne) est en ruine", a plaidé Barack Obama.

 

De concert avec son opposant, Mitt Romney a jugé que les "sanctions écrasantes sont absolument ce qu'il fallait faire". "Je les aurais instaurées plus tôt, mais c'est bien de les avoir", a-t-il renchéri, promettant de les durcir encore s'il était élu et d'isoler l'Iran sur le plan diplomatique. Comme "les diplomates sud-africains au temps de l'apartheid".

 

Et si jamais les sanctions ne convainquent pas Téhéran, les deux hommes partagent également le même constat. M. Romney promet "une action militaire en dernier recours", M. Obama réaffirme que "toutes les options sont sur la table".

 

Les deux hommes ont également rivalisé dans leurs promesses de soutien indéfectible à Israël, principal allié des Etats-Unis dans la région.

Mitt Romney n'a pas hésité à appeler à poursuivre le président iranien Mahmoud Ahmadinejad pour "incitation au génocide" pour avoir nié l'existence de l'Holocauste juif. Il n'a pas manqué d'épingler le démocrate sur l'état des relations américano-israéliennes qui ont souffert de tensions "très regrettables" sous son mandat. "Nous devons soutenir nos alliés. Je pense que les tensions entre Israël et les Etats-Unis sont très regrettables", a lancé le républicain, pour qui la relation entre les deux nations est une priorité diplomatique.

M. Romney, qui s'était rendu en Israël en juillet dernier lors d'une tournée à l'étranger, a encore critiqué le fait que Barack Obama ne s'y soit pas rendu durant son mandat.

 

La profession de foi de Barack Obama est similaire : "Israël est un vrai ami. C'est notre meilleur allié dans la région", a-t-il plaidé, ajoutant: "Je me tiendrai aux côtés d'Israël s'il est attaqué".

 

Lors de ce débat de 90 minutes, l'Europe n'a en revanche jamais été abordée, et l'Afrique à peine.

 

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Barack Obama, très offensif, a présenté lundi soir son adversaire républicain Mitt Romney comme incompétent et indécis en politique étrangère lors de leur dernier débat à 15 jours d'une élection présidentielle américaine très ouverte.
 
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