Cette mobilisation paraît être un nouveau succès pour l’association Milla, mais aussi pour les socialistes, principale force d’opposition, qui avait renoncé à organiser sa propre manifestation et invité ses sympathisants à se joindre au rassemblement de ce mouvement civil. « Vous êtes nombreux ! Que cela vous donne de la force ! Cela me donne aussi de la force », a déclaré aux manifestants l’ancien Premier ministre Gordon Bajnai (sans étiquette), qui marquait son retour sur la scène politique. Cet économiste de formation âgé de 44 ans, apprécié de la population, est considéré comme un rival sérieux à M. Orban pour les élections législatives de 2014. Il a d’ailleurs annoncé la création du Mouvement 2014, qui rassemble sa fondation d’analyse politique et l’association Milla en vue d’organiser un rassemblement des forces démocratiques pour le scrutin. « Il n’y a pas besoin de créer un nouveau parti, mais il faut se réunir pour un objectif commun, se réunir au centre. J’appelle tous ceux qui partagent nos idéaux à nous rejoindre », a-t-il déclaré.
Les sympathisants de M. Orban ont pu, eux aussi, démontrer leur soutien en participant à la « marche pour la paix » et à un rassemblement réunissant en tout 150 000 personnes, selon l’agence MTI. Le rassemblement était organisé et financé par des hommes d’affaires et des journalistes proches du pouvoir. Afin de gonfler les rangs, ces derniers ont de nouveau fait venir des participants par cars entiers des quatre coins du pays, ainsi que d’États voisins où vit une importante minorité hongroise.
Devant le Parlement, Viktor Orban a réitéré ses critiques contre l’Union européenne, accusée de mettre la Hongrie sous pression pour réduire ses déficits. Il accuse régulièrement la zone euro, le FMI ou le précédent gouvernement socialiste d’être responsable de tous les maux du pays, mais le message passe de moins en moins bien.
(Source : AFP)