Le projet du gouvernement américain a débuté il y a douze ans par un investissement à hauteur de 12 millions de dollars pour aider le Liban à réussir sa pleine intégration dans l’économie mondiale et son adhésion à l’OMC. « En tant que représentants du secteur privé, nous tenons à souligner l’importance de l’adhésion du Liban à l’Organisation mondiale du travail », a déclaré Nabil Fahd, vice-président de la CCIAB. Pour le directeur du bureau pour la croissance économique de l’Usaid, Heath Cosgrove, les obstacles ne sont pas insurmontables et le Liban aurait bien les moyens de les surmonter. « Mais pour cela, a-t-il insisté, le secteur privé ne peut y parvenir à lui seul. Il lui faut l’assurance d’un cadre réglementaire adéquat, d’où le rôle crucial du gouvernement pour établir un environnement propice à la croissance économique. »
Si, ces dernières années, l’instabilité politique et régionale a directement influé sur les priorités du gouvernement, Zouha Sakr, chef de projet pour l’adhésion du pays à l’OMC, demeure confiante quant à l’intégration du Liban à l’institution mondiale. « Tous les supports techniques sont réunis, a-t-elle précisé. Les documents sont là, les lois aussi, il ne nous reste plus qu’une volonté politique, car beaucoup de propositions sont toujours en attente au Parlement. »
De son côté, Marc Gerner, économiste et consultant pour le projet d’adhésion du Liban à l’OMC, a souligné l’importance de la réglementation pour l’intégration d’un pays au marché mondial. « Le gouvernement doit intervenir pour accroître la compétitivité de son économie, l’ouverture des marchés, attirer des investisseurs, améliorer les conditions de travail... » C’est là qu’intervient la notion d’analyse d’impact réglementaire qui, selon les spécialistes, pourrait bien aider le Liban à réussir son intégration à l’OMC. « L’AIR est un outil apportant des informations détaillées sur les effets potentiels de mesures réglementaires dans un pays donné », a défini Marc Gerner.
L’AIR constitue ainsi un outil pour les gouvernements afin qu’ils s’assurent que les réglementations mises en place soient efficaces et aboutissent à l’intérêt de tous les acteurs. « Je ne parlerais pas sur une crise économique mondiale que nous subissons actuellement, a conclu Marc Gerner, mais plutôt d’une crise du cadre réglementaire trop sous-estimée par les gouvernements. »
S. H.