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Présidentielle US 2012 - Présidentielle US

« Obama a frappé, frappé et encore frappé »

Le second affrontement Obama-Romney finit en faveur du locataire de la Maison-Blanche.

Pour son second débat, le 16 octobre 2012 à Hempstead, le président Barack Obama s'est montré beaucoup plus offensif face à Mitt Romney que lors du premier face à face. AFP/MICHAEL REYNOLDS/POOL

Barack Obama et Mitt Romney reprenaient hier leur quadrillage des États-clés américains pour convaincre les électeurs indécis à 20 jours de la présidentielle, au lendemain d’un deuxième débat télévisé sous haute tension, remporté cette fois par le locataire de la Maison-Blanche.


Une heure et demie durant mardi soir, devant des dizaines de millions de téléspectateurs, le président démocrate sortant et son adversaire républicain se sont ainsi livrés à une joute sans merci, marquée par un net regain d’énergie de M. Obama après un premier débat raté début octobre à Denver. « Le président a frappé, frappé et encore frappé », titrait hier le New York Times, tandis que Politico évoquait la « guerre des étoiles » avec un « Obama contre-attaque ». Le Wall Street Journal, conservateur, estimait qu’avec la prestation de M. Obama, « le débat a(vait) à nouveau changé la trajectoire de la campagne ».


Le vice-président Joe Biden a traduit l’enthousiasme retrouvé des démocrates, quelque peu douché il y a deux semaines. « Le président avec qui je travaille, celui qui est passionnément engagé à faire quelque chose pour la classe moyenne, a répondu présent hier soir », a assuré M. Biden sur l’antenne d’ABC. « Je ne sais pas ce que les sondages vont dire, mais je suis très, très optimiste au moment d’entrer dans les 20 derniers jours » avant l’élection du 6 novembre, a ajouté le vice-président.

Iowa et Virginie
Celui qui aspire à remplacer M. Biden à son poste, le colistier de M. Romney Paul Ryan, a de son côté reproché hier à M. Obama de « n’avoir présenté aucune nouvelle idée pour que les quatre prochaines années soient différentes des quatre dernières », marquées par les conséquences de la crise avec un chômage élevé, une forte hausse de la dette publique et une croissance anémique. M. Romney, qui a tenté plusieurs fois mardi soir d’orienter la conversation sur le bilan économique du président sortant, « a gagné ce débat à mon avis parce qu’il a donné au pays un choix et une vision très clairs pour que nous ayions un dirigeant qui créera des emplois », a ajouté M. Ryan sur NBC. Les sondages publiés dans l’heure qui a suivi la fin de l’affrontement ont pourtant donné un léger avantage à M. Obama. Pour 46 % des personnes interrogées par CNN, le président est sorti vainqueur du débat, tandis que 39 % penchaient pour M. Romney. Dans une enquête distincte, CBS créditait M. Obama de 37 % et le républicain de 30 %.
Mais les sondages sur lesquels les équipes de MM. Obama et Romney s’intéresseront de près seront ceux des intentions de vote diffusés dans les jours à venir, en particulier dans la dizaine d’États sur 50 qui pourront faire la différence au soir de l’élection. L’équipe démocrate faisait toutefois valoir que plusieurs des États-clés dont M. Romney a besoin pour triompher restaient acquis au dirigeant sortant, comme l’Ohio où M. Obama était justement attendu hier pour une réunion électorale. Et huit heures à peine après être rentré de l’université d’Hofstra près de New York où s’est déroulé le débat avec M. Romney, le président est remonté hier dans son avion Air Force One pour se rendre dans un premier temps dans l’Iowa, un autre territoire potentiellement décisif.
De son côté, M. Romney était attendu en Virginie pour deux réunions publiques. M. Ryan labourait l’Ohio et M. Biden les deux principaux États-clés du Grand Ouest, le Nevada et le Colorado.
Le temps presse pour les deux camps afin de convaincre les derniers électeurs indécis, alors que leur ultime débat, prévu dès lundi prochain en Floride sera consacré à la politique étrangère.

Twitter, Romney et les femmes
En attendant, comme il est dorénavant de coutume, les passes d’armes entre Barack Obama et Mitt Romney ont suscité des échanges encore plus musclés sur les réseaux sociaux où leurs faits et gestes étaient disséqués et commentés en direct. Les équipes respectives du président démocrate sortant et de son adversaire républicain ont tweeté sans relâche tout au long des 90 minutes de débat, tandis que des blogs commentaient régulièrement les résultats et prestations des candidats à l’élection du 6 novembre.


Avant même le début du face-à-face, les deux camps avaient préparé leurs abonnés sur Twitter, affûtant leurs armes. L’équipe Romney attaquait ainsi Barack Obama qui « non seulement n’a pas réussi à contrôler le montant de la dette, mais l’a en plus accru à une vitesse sans précédent ». Tandis que le camp adverse lançait : « Ne soyez pas dupes : les Américains réagissent dans la rue à #RealRomney » (le vrai Romney), en renvoyant vers un lien où des citoyens critiquaient les propositions du républicain.


Au cours du débat, les échanges sur Twitter n’ont cessé de monter en intensité pour atteindre au total 7,2 millions de commentaires. C’est moins que les 10,3 millions de tweets du premier débat du 3 octobre à Denver, mais plus que les 4 millions du face-à-face entre les candidats à la vice-présidence du 11 octobre à Danville dans le Kentucky.
De nombreux commentaires d’internautes sont revenus sur la prestation du président sortant, jugée bien meilleure que lors de son premier débat raté du 3 octobre. « Le président a fait un bien meilleur débat ce soir. Il est de retour. Tandis que Mitt radote (sur la Libye), massacrant la langue anglaise et offensant les électeurs hispaniques (en traitant certains d’entre eux d’illégaux) », écrivait ainsi sur Facebook un supporteur du président.


La twittosphère s’emballait aussi sur un raccourci malheureux fait par Mitt Romney sur les femmes en réponse à une question sur la parité sur le marché de l’emploi. Ce dernier s’est vanté d’avoir œuvré à l’équité entre hommes et femmes au sein de son équipe dirigeante lorsqu’il était gouverneur du Massachussets. « Nous nous sommes tous efforcés de trouver des femmes qui avaient les compétences et les qualifications pour devenir membres de notre équipe (...) Et j’ai rapporté des classeurs entiers pleins de... femmes », a lâché le républicain, au lieu de dire des « classeurs pleins de CV de femmes ». Cette simple omission a déclenché une cascade de commentaires ironiques sur Twitter, pendant que des blogs diffusaient immédiatement des photomontages plus ou moins sexistes de classeurs scolaires renfermant des photos ou des dessins de femmes.

 

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