Le Premier ministre Nagib Mikati a souligné jeudi son refus de mettre en danger la stabilité monétaire du Liban en transférant au Parlement la nouvelle échelle des salaires sans en avoir assuré les sources de financement.

Les écoles privées et publiques, ainsi que les administrations de l’État sont en grève jeudi pour protester contre ce que le comité de coordination syndicale qualifie de "louvoiements" de la part du gouvernement dans ce domaine.

Le président du Comité de coordination syndicale, Hanna Gharib, a affirmé ne plus avoir confiance dans le gouvernement qui n’a pas pu trancher mercredi au sujet des sources de financement de la nouvelle grille des salaires dans le secteur public.

"La nouvelle échelle des salaires a été approuvée par le gouvernement et nous ne louvoyons pas dans ce domaine, les droits de tous seront garantis", a rétorqué M. Mikati lors d’une conférence de presse.

"Le gouvernement doit examiner minutieusement cette nouvelle échelle des salaires ainsi que son impact sur la situation économique et monétaire", a-t-il dit. "Nous essayons de trouver les bonnes sources de financement à travers des taxes et le gouvernement estime à 2.000 milliards de livres libanaises les recettes qui pourraient être générées à travers ces taxes".

Selon le chef du gouvernement, "la demande du Comité de coordination syndicale que la hausse des salaires soit payée en une seule fois est impossible en raison de l’inflation qu’elle peut provoquer. Nous ne voulons en aucun cas mettre en danger notre stabilité monétaire". "Les taxes que nous étudions n’affectent pas les classes moyennes", a encore assuré le Premier ministre.

"Nous devons assurer les sources de financement avant de transférer le projet au Parlement, a-t-il martelé. Renverser le gouvernement ne mènera pas à l'approbation de la nouvelle échelle des salaires, nous avons besoin d'une réforme complète du système de taxation".