« Les prévisions selon lesquelles le conflit pouvait déborder des frontières sont en train de se vérifier, comme l’illustre la récente escalade à la frontière syro-turque », a indiqué le secrétaire adjoint aux Affaires politiques de l’ONU, Jeffrey Feltman, dans sa présentation aux membres du Conseil de sécurité, évoquant aussi « les débordements sécuritaires à la frontière syro-libanaise ».
Situation volatile au Liban
Le secrétaire général adjoint a mis en garde contre la « volatilité » des zones frontalières avec la Syrie, qui sont soumises à « des bombardements réguliers, y compris à proximité des villages libanais dans la région nord du Akkar, dont certains sont situés à plusieurs kilomètres de la frontière ».
Saluant l’action de l’armée libanaise, Jeffrey Feltman a déclaré devant le Conseil que les forces armées libanaises ont affirmé « qu’elles ne permettraient à personne d’utiliser le territoire libanais pour provoquer des tensions transfrontalières ».
« L’armée libanaise a réitéré sa détermination à affronter toutes les violations du territoire libanais », a-t-il ajouté.
Il n’en demeure pas moins que « de nombreux rapports font état de contrebande d’armes transfrontalière », a-t-il quand même noté.
Le secrétaire général adjoint a cité l’exemple de la saisie le 25 septembre dernier par « les forces armées libanaises d’un camion rempli d’armes et d’équipements militaires en route vers la frontière libano-syrienne ».
Il a aussi déploré qu’après la libération d’un second membre du groupe de pèlerins libanais enlevés en Syrie, en mai dernier, « neuf demeurent détenus ».
Jeffrey Feltman a fait part de son « inquiétude » aux récents rapports sur l’implication des forces politiques libanaises dans leur appui aux parties en conflit en Syrie.
Il a également rappelé l’explosion d’un dépôt d’armes dans la Békaa, survenue le 3 octobre courant, faisant plusieurs morts et blessés.
« Cela est un rappel du risque que pose la présence d’armes en dehors de l’autorité de l’État », a-t-il rappelé.
Politique de « distanciation » du Liban
Le secrétaire général adjoint a également indiqué que « l’opinion publique libanaise est profondément polarisée au sujet des développements en Syrie ».
« Dans ce contexte, il est d’autant plus important que le gouvernement libanais et les dirigeants politiques de tous bords continuent à travailler pour préserver l’unité et la stabilité du Liban », a-t-il dit.
M. Feltman a par ailleurs rappelé devant le Conseil que le Premier ministre Nagib Mikati a « réaffirmé », le 27 septembre dernier devant l’Assemblée générale de l’ONU, la politique de « distanciation » du Liban que nous avons « accueillie » favorablement.
« Nous espérons que le Hezbollah respectera lui aussi cette politique de distanciation adoptée par un gouvernement auquel il participe », a-t-il laissé entendre.
Stratégie de défense nationale
Concernant la reprise du dialogue national, le secrétaire général adjoint a favorablement accueilli la décision du président Sleiman de relancer le dialogue national le 20 septembre dernier, et le fait qu’il y a exposé une stratégie de défense nationale impliquant les armes du Hezbollah que les participants ont jugé digne de servir de base de discussion.
Jeffrey Feltman a annoncé que la prochaine réunion se tiendra en novembre, tout en « espérant que tous les dirigeants libanais saisiront l’opportunité de surmonter leurs divergences en vue de mettre au point une telle stratégie dans l’intérêt national. Dans le contexte régional actuel, il est dans l’intérêt de toutes les parties libanaises de maintenir la stabilité du Liban », a-t-il dit, tout en les invitant à exercer de la retenue et à coopérer en vue des élections parlementaires de 2013.
Zone d’opérations de la Finul « calme »
Le responsable onusien a indiqué devant le Conseil qu’en dépit de la volatilité actuelle dans la région, et du nombre élevé des violations aériennes et terrestres, la zone d’opérations de la Finul reste « généralement calme ». Il a indiqué que le niveau de coopération entre la Finul et les forces armées libanaises « est resté globalement le même ». Il a conclu en soulignant que « les deux parties ont intérêt à construire sur cette période de calme pour protéger les acquis le long de la ligne bleue et prendre des mesures pour renforcer la cessation des hostilités ».
Triste et pathétiquement "fakîîhàRien", ce Croissant?! chïïte.
01 h 44, le 17 octobre 2012