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Juste une introspection !

Octobre 1990-juillet 2006 : deux mois lugubres trempés dans le sang, deux mois qui ont transpercé notre mémoire comme un glaive planté dans nos cœurs. Deux désastres en seize ans et voilà, aujourd’hui, que les mêmes protagonistes reviennent à la charge, balisent le chemin pour ramener les mêmes loups dans la bergerie.
Entre déni et imposture, entre négationnisme et travestissement de l’histoire, les défaites deviennent de hauts faits d’armes et les humiliations subies des titres de gloire. « Notre dignité a été préservée », clament les uns ; « C’est une victoire divine », renchérissent les autres. Mais quelle insulte pour les milliers de morts sacrifiés sur l’autel de l’entêtement et de l’arrogance, quelle gifle retentissante pour les centaines de milliers d’exilés qui ont tout perdu, et leur terre et leur âme !
Octobre 1990-juillet 2006 : deux vagues d’exode, deux terribles tragédies à seize années d’intervalle et voilà, aujourd’hui, que l’on replante le décor des mêmes catastrophes, que les criminels sont quasiment blanchis et que l’on crée des conflits de diversion pour couvrir de flagrantes implications.
Le Hezbollah pris la main dans le sac ? L’interrogation est superflue : c’est d’un flagrant délit qu’il s’agit, reconnu et conforté par Hassan Nasrallah qui a avancé des théories saugrenues pour justifier la participation de ses partisans aux combats en cours en Syrie. Un Hassan Nasrallah, embarrassé, qui recourt une fois de plus à la ficelle-résistance et qui sort de sa besace un drone d’à-propos pour rappeler que le Hezb est seul maître à bord et que son pourvoyeur reste et restera l’Iran des ayatollahs...
Une « bonne petite guerre » avec Israël pour faire oublier la tragédie syrienne ? Des provocations répétées pour créer de nouvelles zones de tension et détourner l’attention des massacres en cours en Syrie ? Ce scénario du pire, celui de la folie raisonnée, ne peut être exclu et l’on sait parfaitement, depuis juillet 2006, ce qu’il en coûte de s’y aventurer. Mais aux yeux du Sayyed et de ses maîtres à penser iraniens, la défense du régime de Bachar el-Assad mérite bien quelques menus sacrifices...
Et là on arrive à la question essentielle, celle qui touche au Courant patriotique libre, aux choix qui sont les siens, aux nombreuses interrogations qui taraudent l’esprit des militants, des nombreux déçus et des implacables adversaires.
Deux boulets, deux points noirs à son passif : l’alliance avec le Hezbollah, qui en a profité pour mieux asseoir son emprise sur l’État, et l’appui soutenu au pouvoir assadiste, celui-là même qui a écrasé dans le sang la révolte initiée par Michel Aoun. Un rêve fracassé, enfoui sous les décombres, et qui n’a ressuscité, qui ne s’est réalisé, que quinze ans plus tard au prix du sang, celui de Rafic Hariri.
Mais qu’est-ce qu’il lui prend au général Aoun de continuer à soutenir un régime moribond, celui qui assassine son peuple après avoir assassiné un peuple voisin ? Qu’est-ce qu’il lui prend de donner une interview à la télévision syrienne pour louer les « vertus démocratiques » de ce régime à l’heure même où les aounistes commémoraient le souvenir d’octobre 1990?
Comment peut-il faire l’impasse sur l’implication du Hezbollah dans les combats en Syrie, un rôle suspect qui s’ajoute à celui des jihadistes sunnites et qui risque d’étendre au Liban le bain de sang en cours ? Comment peut-il encore justifier son appui à une milice armée, inféodée à une puissance tentaculaire, et qui risque de nous entraîner dans de nouvelles aventures encore plus destructrices que celle de 2006 ?
Des voix, encore peu nombreuses mais de plus en plus véhémentes, s’élèvent au sein de la communauté chiite, au sein même du Hezb affirment certains, pour réclamer une révision de la politique suivie, une meilleure analyse des événements actuels et à venir. Une distanciation logique et souhaitable à l’heure où les orages s’accumulent dans le ciel de la région.
Qu’attendent donc les cadres du CPL, ceux qui ont pris conscience du danger, pour se manifester, pour initier un débat interne, pour envisager déjà l’avenir sous l’angle de la chute inévitable du régime syrien et des réalités nouvelles auxquelles sera confronté le Hezbollah ?
Plus que jamais, le temps aujourd’hui est aux remises en question, à l’introspection, à la saine autocritique. Faute de courage, d’une prise de conscience admettant que des erreurs ont pu être commises, les voies menant au désastre resteront largement ouvertes.
Et c’est à l’abattoir, une fois de plus, que sera conduit le pays des cèdres éternels, des cèdres qu’on n’arrête pas de meurtrir...
Octobre 1990-juillet 2006 : deux mois lugubres trempés dans le sang, deux mois qui ont transpercé notre mémoire comme un glaive planté dans nos cœurs. Deux désastres en seize ans et voilà, aujourd’hui, que les mêmes protagonistes reviennent à la charge, balisent le chemin pour ramener les mêmes loups dans la bergerie.Entre déni et imposture, entre négationnisme et travestissement...
commentaires (5)

Mon Cher Nagib, un mercenaire est une machine sans état d'ame, il s'intéresse à l'argent seulement. Malheureusement, la majorité des ''Hommes'' politiques chez nous au Liban sont des mercenaires achetés par Israel, l'Arabie Saoudite ou l'Iran. Ces trois Pays religieux et fanatiques de leurs religions et racistes, tant qu'ils existent tu peux arrêter de rêver.

Tannous Jean

05 h 23, le 15 octobre 2012

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Commentaires (5)

  • Mon Cher Nagib, un mercenaire est une machine sans état d'ame, il s'intéresse à l'argent seulement. Malheureusement, la majorité des ''Hommes'' politiques chez nous au Liban sont des mercenaires achetés par Israel, l'Arabie Saoudite ou l'Iran. Ces trois Pays religieux et fanatiques de leurs religions et racistes, tant qu'ils existent tu peux arrêter de rêver.

    Tannous Jean

    05 h 23, le 15 octobre 2012

  • NO COMMENT! Nous avons eu droit a la betise Sunnite & Druze dite de "L'arabite", nous avons aujourd'hui droit a la connerie Chiite dite de "l'immunite". A chacun son dada. Nous n'avons rien contre le fait d'avoir des ideologies tant que celles-ci reste au sein des interets du Liban. Est-il si difficile aux musulmans de croire en ce Liban? Ne peuvent ils pas une seule fois concevoir aller de l'avant vers un traite de paix avec Israel pour recuperer le reste de nos territoires, imposer a la Syrie le trace des frontieres qu'elle nous refuse, imposer a nos partenaires Arabes de porter aussi le fardeau Palestiniens en leur procurant aide et hospitalite chez eux et non plus a nos depends? L'opportunite qui nous a ete donne avec se qui se passe en Syrie en est une en or, et certains imbeciles cherchent a tout prix a ne pas nous en laisser profiter. Quel est le prix encore a payer? Combien de morts faudra-t-il encore pleurer avant que les Hezbomachins, salafobidules et baassotrucs nous fichent la paix? Combien de haine veulent ils distilles pour que la solution deviennent encore plus impossible et douloureuse?

    Pierre Hadjigeorgiou

    05 h 20, le 15 octobre 2012

  • On a beau les traiter "d'escrocs", ce métier est un sacerdoce qui ne rapporte plus gros : c'est Collabo qui rapporte un max ! Aussi, leur "syndicat?" a-t-il eu l'idée d'un joli Calendrier pour pas cher. Les personnes âgées y sont sensibles car que le treillis met en confiance. Certes c'est malhonnête, mais bon, faut bien viiiivre ! Y'a pas de raison que seuls les boutiquiers-épiciers, avocats, médecins-dentistes-garagistes pâmés etc., soient seuls malhonnêtes ; eux aussi veulent leur part du baklava. Cette année, les puinés, leur Calendrier s'est très mal bazardé et ils ne comprennent plus pourquoi, lez-ébaubis ! Ils avaient pourtant voté à main levée afin de choisir de belles images de leur profession de "lutteurs!" à képi kaki et/ou à turban noirci ; ya hassirtiihh. Les images n'ont sans doute pas plu. Allez savoir pourquoi ! Mystère du marketing fanatique éhhh campagnard ou exotique aride centre asiatique. A moins que leurs "coiniques cristo-chïïtiques" ne soient plus friands des créatures forestières hurluberlus hyper chevelus. Mais si on en désire quand bien même, ils sont à liquider pour only cent piastres, payables en petites coupures usagées ; juste pour "blanchir" ! L'an prochain, c’est promis, ils remettront des photos de petits chiots dans des paniers en osier avec des petites filles, ou bien des petites filles dans des paniers en osier avec des petits klebs aussi. C’est très tendance.

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    04 h 31, le 15 octobre 2012

  • Jamais le dicton libanais "falej la t3alej" ne s'est appliqué comme sur les plus hauts responsables du Hezbollah et leur allié, le général Aoun. Il n'y a aucun espoir de changement dans leurs objectifs, en vue d'épargner au Liban les plus graves dangers. "Les ayatollahs d'Iran" seront à jamais "les maîtres à penser" et à agir dans l'intérêt de ce pays des hauts responsables du Hezbollah. S'il faut provoquer une guerre avec Israel pour sauver le régime de Damas, unique régime du Moyen-Orient dans le sillage et sous la houlette de wilayet el-faqih, des dizaines de drones iraniens seront envoyés sur Israel à partir de la base iranienne libanaise. Le tout avec l'arrogance et le chantage de Naim Kassem comme hier même : "Nous ne laisserons jamais le champ libre à Israel, même si vos cris atteignent les confims du monde". L'unique espoir de sauver ce pays de l'aventurisme du Hezbollah, en Syrie par sa participation aux combats aux côtés de l'armée d'Assad et en Israel par toutes les provocations possibles, est comme vous dîtes, M Aoun, que les consciences et les voix de raison dans la communauté chiite opèrent un véritable soulèvement. Pour cela est nécessaire une mobilisation de toutes les forces politiques souverainistes autour de ces derniers. Quant au général Aoun, ce sont les éclairés et les désintéressés à l'intérieur du CPL qui doivent stopper l'homme et "le désastre".

    Halim Abou Chacra

    03 h 33, le 15 octobre 2012

  • C'est seulement par courtoisie que Monsieur Nagib Aoun pose encore des questions - dont il connaît sans aucun doute les réponses - au général Aoun et aux cadres du CPL plutôt que de déballer leurs innombrables et scandaleuses errances politiques, dans l'espoir de susciter chez eux cette prise de conscience salutaire que nous attendons tous. Plaise le Ciel que notre attente ne soit pas vaine.

    Paul-René Safa

    02 h 03, le 15 octobre 2012

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