Le président français François Hollande et son homologue sénégalais Macky Sall ont salué la foule sur la route menant de l’aéroport à Dakar, sortis par le toit ouvrant de la limousine présidentielle. Philippe Wojazer/Pool/AFP
M. Hollande a également souhaité que « la sincérité » fonde désormais les relations entre la France et les pays africains. « Je ne suis pas venu en Afrique pour imposer un exemple, ni pour délivrer des leçons de morale. Je considère les Africains comme des partenaires et des amis. L’amitié crée des devoirs, le premier d’entre eux est la sincérité. Nous devons tout nous dire, sans ingérence mais avec exigence », a-t-il dit.
François Hollande, très applaudi par les députés, a cité le Sénégal en « exemple » pour le reste de l’Afrique. « Les trois premiers présidents sénégalais ont su, dans leur diversité, transmettre le flambeau à leur successeur, permettant à votre pays de réussir des alternances sans déchirement », a-t-il dit. Le président sénégalais Macky Sall a été élu en mars dernier face à Abdoulaye Wade, battu après douze ans au pouvoir. Il avait lui-même battu en 2000 le président Abdou Diouf, successeur du premier président du Sénégal devenu indépendant de la France en 1960, le poète Léopold Sédar Senghor. M. Hollande a qualifié l’histoire des relations entre les deux pays de « belle, rebelle et cruelle », rendant hommage aux soldats sénégalais qui ont « versé leur sang » pour la France au cours des deux guerres mondiales de 1914-1918 et 1939-1945.
Ses paroles à Dakar étaient très attendues, cinq ans après la visite dans cette ville de son prédécesseur Nicolas Sarkozy, qui y avait prononcé un discours très controversé dans lequel il avait vu dans « l’homme africain (qui) n’est pas assez entré dans l’histoire le drame de l’Afrique ». Lors d’une conférence de presse conjointe avec Macky Sall, M. Hollande avait, avant de se rendre devant les députés, exprimé sa « grande confiance » dans le Sénégal et l’Afrique. « L’Afrique est un grand continent qui va devenir aujourd’hui un grand continent émergent », avait-il affirmé.
Après son discours à l’Assemblée nationale, François Hollande devait aller célébrer le souvenir des victimes de l’esclavage en visitant la « Maison des esclaves », sur l’île de Gorée, au large de Dakar, aux côtés de sa compagne, Valérie Trierweiler. MM. Sall et Hollande se sont ainsi prononcés pour une reconnaissance morale de la traite négrière, invitant leurs pays à préparer l’avenir plutôt qu’à s’appesantir sur le passé.
M. Hollande devait quitter Dakar en fin de soirée pour Kinshasa, où il assistera au sommet de la Francophonie. Quant à son discours de « franchise », il aura l’occasion de le tenir aujourd’hui dans ses entretiens avec le président congolais Joseph Kabila. Ce sera la première épreuve de vérité pour cette nouvelle politique africaine de la France.
(Source : agences)
Les Africains doivent bien se marrer...devinez pourquoi?
00 h 19, le 13 octobre 2012