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Liban - Législatives 2013

Loi électorale : Le Parlement se donne trois semaines pour parvenir à un accord

Une sous-commission représentant les principaux blocs de la Chambre a été formée hier et se réunira dès mardi prochain. Ses chances de succès sont toutefois très minces.

Réunis hier au siège du Parlement sous l’égide du vice-président de la Chambre, Farid Makari, les membres des commissions parlementaires des Finances et du Budget, de l’Administration et de la Justice, des Affaires étrangères et des Émigrés, de l’Intérieur et des Municipalités, de l’Information et des Télécoms, sont convenus de la formation d’une sous-commission qui aura pour tâche de rapprocher les points de vue entre les diverses composantes politiques du pays concernant le mode de scrutin et le découpage des circonscriptions dans le cadre de la loi électorale.
Diverses propositions de loi, très éloignées les unes des autres, ont été soumises jusqu’ici à la Chambre, parallèlement au projet de loi présenté par le gouvernement et fondé sur le mode de scrutin proportionnel et un découpage en treize circonscriptions.
La réunion des commissions a eu lieu en présence de trois ministres concernés, celui de l’Intérieur, Marwan Charbel, des Affaires étrangères, Adnane Mansour, et enfin de la Justice, Chakib Cortbaoui.
À l’issue des débats, M. Makari a annoncé à la presse la création de la sous-commission, présidée par lui-même et comprenant les députés suivants : Alain Aoun (bloc du Changement et de la Réforme), Ali Bazzi (bloc berryiste), Ali Fayad (Hezbollah), Hagop Pakradounian (Tachnag), Ahmad Fatfat (Futur), Georges Adwan (Forces libanaises), Samy Gemayel (Kataëb), Serge TerSarkissian (bloc de Beyrouth I) et Akram Chehayeb (joumblattiste).
M. Makari a précisé que la sous-commission disposera d’un délai de trois semaines seulement pour tenter de rapprocher les points de vue au sujet des aspects de la loi électorale suscitant des désaccords et qu’elle tiendra sa première réunion mardi prochain.
Au bout des trois semaines, ce sera à nouveau aux commissions parlementaires concernées de finaliser les conclusions auxquelles serait parvenue éventuellement la sous-commission.
Cependant, un certain scepticisme régnait tout naturellement dans les rangs des députés quant aux chances de succès de cette sous-commission. Plusieurs parlementaires ont fait remarquer, en effet, que le débat réel sur les modalités de la loi électorale se déroule hors de la Chambre, c’est-à-dire de façon informelle entre les principaux leaderships politiques du pays. Dès lors, le travail parlementaire ne peut être que dépendant de ce qui se concocte entre les états-majors politiques, et en aucun cas initiateur.
De plus, le fossé est si large entre les exigences de chacun des protagonistes – majoritaire ou proportionnelle, grandes ou petites circonscriptions – qu’on ne doit pas raisonnablement s’attendre à une quelconque percée qui permettrait le remplacement de la loi de 1960, en vigueur aujourd’hui, dans la perspective des législatives du printemps prochain.

Le vote des émigrés
En plus des divergences sur le mode de scrutin et le découpage, la réunion parlementaire d’hier a été l’occasion de nouvelles critiques à l’adresse du ministère des Affaires étrangères sur la question du vote des émigrés.
Le ministre, qui a quitté le siège du Parlement avant la fin des discussions pour cause d’engagements antérieurs, a affirmé dans une déclaration à la presse que seuls 3 000 émigrés se sont jusqu’ici inscrits auprès des ambassades et consulats du Liban dans le monde en vue de leur participation au vote aux prochaines législatives.
M. Mansour a rappelé que la date limite de l’inscription est fixée au 31/12/2012. Il s’est efforcé de dégager toute responsabilité du ministère ou des chancelleries libanaises dans cette médiocre performance au niveau des inscriptions. « Ce sont les émigrés qui assument cette responsabilité, pas les ambassades », a-t-il dit.
Ces propos du chef de la diplomatie ont été fortement contestés par le député Samy Gemayel. « Qui peut croire que dans le monde entier, il n’y a que 3 000 Libanais qui sont désireux de prendre part aux prochaines élections », a-t-il déclaré à l’issue de la réunion.
« Il est certain que ce chiffre est inexact. Par exemple, à Montréal et à Ottawa, il y a zéro inscrit sur la liste du ministre », a-t-il ajouté.


Pour M. Gemayel, la raison principale qui dissuade les émigrés de s’inscrire réside dans la règle selon laquelle les noms des Libanais qui s’inscrivent à l’extérieur devront être automatiquement biffés des listes d’électeurs à l’intérieur. « Les émigrés ne sont pas sûrs qu’en cas d’inscription de leurs noms à l’extérieur et s’il y a un changement de dernière minute, ils pourraient voter à l’intérieur », a-t-il dit.
M. Mansour a pour sa part affirmé que les émigrés n’ont rien à craindre à ce sujet. « Même si le scrutin ne se déroule pas à l’extérieur, ils pourront toujours voter au Liban. Leur droit est garanti », a-t-il assuré.

Réunis hier au siège du Parlement sous l’égide du vice-président de la Chambre, Farid Makari, les membres des commissions parlementaires des Finances et du Budget, de l’Administration et de la Justice, des Affaires étrangères et des Émigrés, de l’Intérieur et des Municipalités, de l’Information et des Télécoms, sont convenus de la formation d’une sous-commission qui aura...
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