Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Révolte

Encore un double attentat-suicide contre les services d’Assad

La ville stratégique de Maaret al-Noomane tombe aux mains des rebelles ; Ban exige d’Assad un cessez-le feu unilatéral.

Un habitant d’Alep transporte un concitoyen blessé vers un hôpital de la ville, après des bombardements massifs hier. Tauseef Mustafa/AFP

Un double attentat-suicide a visé l’un des principaux sièges des redoutables renseignements de l’armée de l’air, près de Damas, a rapporté hier l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). « Des dizaines de personnes ont été tuées (...) et on ignore le sort des centaines de prisonniers qui s’y trouvaient », a indiqué le président de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane. Selon lui, le site visé par deux explosions à 20 minutes d’intervalle est le plus grand centre de détention de la province de Damas. Une source au sein des services de sécurité a démenti ce bilan, affirmant que les attentats avaient été déjoués, même si un des véhicules piégés a explosé à proximité du site visé. La double attaque a eu lieu lundi soir à Harasta. Elle a été revendiquée par le Front al-Nosra, un groupe jihadiste inconnu avant le début du conflit, qui a déjà affirmé avoir mené la plupart des récents attentats en Syrie. Les autorités n’ont pas réagi à ces attaques, passées sous silence par les médias officiels.

Les 800 familles...
Sur un autre plan, les rebelles se sont emparés d’une ville stratégique entre Damas et Alep, selon M. Abdel Rahmane. D’après lui, « les forces régulières se sont retirées de tous les barrages à l’intérieur de Maaret al-Noomane, à l’exception d’un seul à l’entrée de la ville, à l’issue de 48 heures de combats ». Maaret al-Noomane est stratégique car les renforts qui se rendent à Alep doivent nécessairement la traverser. Les régions rurales alentour, dans la province d’Idleb, sont déjà tenues par la rébellion.
À Alep, enjeu d’une bataille cruciale depuis juillet, l’armée a bombardé plusieurs quartiers, selon l’OSDH. Dans le nord de la ville, la tension est vive entre rebelles et combattants kurdes qui contrôlent le quartier de cheikh Maksoud. Selon un habitant, « deux obus tirés de Boustane al-Bacha (quartier tenu par les rebelles), sont tombés chez nous (...) tuant deux ouvriers et en blessant quatre ». « Depuis que nos combattants ont empêché (il y a une dizaine de jours) les rebelles d’entrer dans notre quartier, nous sommes la cible d’obus. »
Et à Homs, les troupes loyalistes ont pénétré dans le quartier rebelle de Khaldiyé, où « elles traquent les terroristes encore présents », selon la télévision officielle. « Si l’armée réussit à prendre le quartier, ce sera une catastrophe pour les 800 familles qui s’y trouvent », a souligné un militant sur place.
Au total, les violences ont fait hier au moins 135 morts, selon diverses sources.

Ban exige
Au niveau diplomatique, estimant que « la situation a atteint un stade inacceptable », le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a dit avoir « fait comprendre au gouvernement syrien qu’il doit immédiatement déclarer un cessez-le-feu unilatéral ». Il a ajouté : « J’exhorte les forces d’opposition à accepter ce cessez-le-feu unilatéral, si et lorsque le gouvernement syrien l’annonce. » M. Ban a également souligné que l’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, est « en contact régulier » avec le régime syrien. « Il va se rendre à Damas bientôt. Il est actuellement dans la région. Il va aller dans plusieurs pays et essayera de se rendre à Damas et d’y rencontrer le président Assad », a-t-il précisé, évoquant la possibilité d’un déplacement la semaine prochaine si les consultations préalables dans la région sont productives. « Le gouvernement syrien est prêt à recevoir (Lakhdar) Brahimi n’importe quand », a-t-il assuré. M. Ban a conclu : « J’exhorte à nouveau les pays qui fournissent des armes aux deux parties d’arrêter d’envoyer ce matériel militaire. Une militarisation accrue ne fera que mettre le peuple syrien dans une situation plus difficile, la seule solution est une résolution politique par un dialogue politique. »

Prématuré
D’autre part, Washington estime « prématuré » de reconnaître un gouvernement provisoire de l’opposition syrienne, a affirmé dans un entretien au quotidien Le Monde le secrétaire d’État adjoint américain chargé de l’Europe, Philip Gordon. « L’opposition n’est pas encore suffisamment coordonnée et organisée », regrette M. Gordon, soulignant qu’elle « ne peut pas être une opposition sunnite ou kurde ou chrétienne ». « Toutes les forces de Syrie doivent être représentées », résume-t-il. En outre, le pape Benoît XVI et les 262 évêques du monde entier rassemblés au Vatican pour le synode sur la « Nouvelle évangélisation » se sont associés par la prière au peuple syrien, souhaitant une « issue pacifique et juste » au conflit actuel, a-t-on rapporté au synode. Le secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a de son côté appelé la Turquie et la Syrie à « éviter l’escalade », après une nouvelle riposte lundi de l’armée turque à la chute d’un obus syrien sur son territoire. Toutefois, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a répété hier que son pays répondrait systématiquement à toute attaque syrienne.
Parallèlement, M. Assad a nommé un nouvel ambassadeur en Irak, Sattam Jadane al-Dandah, en remplacement de son prédécesseur qui avait fait défection en juillet, a rapporté l’agence SANA. M. al-Dandah a prêté serment hier devant M. Assad, a précisé l’agence.
Enfin, sur le plan humanitaire, le transfert de déplacés, installés dans un campement de fortune le long de la frontière turque, a débuté hier vers un camp spécialement aménagé dans le village voisin de Qah pour accueillir jusqu’à 5 000 réfugiés. Selon les Nations unies, le nombre de réfugiés s’élève actuellement à 335 000 personnes, soit dix fois plus qu’en mars dernier.

(Sources : agences et rédaction)
Un double attentat-suicide a visé l’un des principaux sièges des redoutables renseignements de l’armée de l’air, près de Damas, a rapporté hier l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). « Des dizaines de personnes ont été tuées (...) et on ignore le sort des centaines de prisonniers qui s’y trouvaient », a indiqué le président de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane....

commentaires (4)

Ils se sont tellement servis de ces methodes explosives chez nous qu'ils en sont devenus des experts. Maintenant ils vont y gouter aussi. Je les vois deja la peur au ventre ne sachant s'il rentreront chez eux a la fin de leur journee de travail, priant toute la journee afin que leur bien aimes rentre sain et sauf d'une soiree, randonnee ou simplement du boulot, se mefier de toutes les voitures dans la rue, ne plus oser attendre la file qui se fait devant les bureaux officiels, etc... Peut etre alors nos "freres" de la bas comprendrons enfin ce qu'ils nous avaient fait subir pendant des annees. Que Dieu leur pardonne et leur epargne nos soufrances.

Pierre Hadjigeorgiou

08 h 38, le 10 octobre 2012

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • Ils se sont tellement servis de ces methodes explosives chez nous qu'ils en sont devenus des experts. Maintenant ils vont y gouter aussi. Je les vois deja la peur au ventre ne sachant s'il rentreront chez eux a la fin de leur journee de travail, priant toute la journee afin que leur bien aimes rentre sain et sauf d'une soiree, randonnee ou simplement du boulot, se mefier de toutes les voitures dans la rue, ne plus oser attendre la file qui se fait devant les bureaux officiels, etc... Peut etre alors nos "freres" de la bas comprendrons enfin ce qu'ils nous avaient fait subir pendant des annees. Que Dieu leur pardonne et leur epargne nos soufrances.

    Pierre Hadjigeorgiou

    08 h 38, le 10 octobre 2012

  • on voit bien le jeu des salafistes, il n'y a qu'eux, les chrétiens et les autres minorités sont de la m......

    Talaat Dominique

    04 h 24, le 10 octobre 2012

  • Tiens, ça me rappelle vraiment, il y a quelques années, comment l'Irak a sombré dans le cercle vicieux des voitures piégées.... C'est effrayant comment le monde tombe et retombe dans les pièges tendus.... Pourtant, l'être humain jouilt d'un fonction: la raison....

    Nayla Tahan Attié

    03 h 31, le 10 octobre 2012

  • Le cessez-le-feu unilatéral de Ban sans échos , la non reconnaissance de Washington pour un gouvernement provisoire de l’opposition syrienne tant de facteurs qui prouve que la guerre civile syrienne est longue et dure . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    01 h 55, le 10 octobre 2012

Retour en haut