Pourquoi?
Pourquoi doit-on subir entre autres deux factures d’électricité?
Hé! Hé! font les propriétaires des générateurs en se frottant les mains. On va les avoir et augmenter encore les prix, prétextant la hausse des cours du pétrole. Mais promis, «Wahyet Wladi», ce prix ce n’est pas nous qui l’avons fixé, c’est la liste des prix uniformisée par toutes les municipalités du pays. De leur côté, «Hé! Hé! font les “rayess” des municipalités, en accord avec les propriétaires des générateurs. Nous sommes au-dessus de tout soupçon et c’est ou ça ou la bougie ».
Alors, en moi-même je me pose la question suivante: pourquoi diable a-t-on dû payer la coquette somme de 200 dollars américains pour cinq ampères qui ne suffisent même pas à faire démarrer le frigo et la lampe du coin simultanément, tandis que dans certaines régions on paye beaucoup moins et que d’autres ne subissent presque pas de rationnement?
Bientôt, ce sera au tour de la compagnie d’électricité de se dire: «Il faut bien arrondir notre fin de mois!» Et c’est en masse que les collecteurs de factures ratissent les villes et villages pour encaisser la facture d’une électricité qu’on n’a pas eue. Et allez savoir pourquoi elle est aussi gonflée que ça, la facture! Et quand bien même on en touche deux mots à ce gentil monsieur aux papiers roses, verts ou blancs emplis de chiffres incompréhensibles, il se contente de compatir, sachant ce que sait que trimer pour gagner son pain, et finit, tout penaud, par ôter quelques sous de la facture initiale.
Hé! Hé! La facture de l’eau arrive, mais on n’a pas d’eau non plus. À quoi se rajoutent les citernes dont les propriétaires ont décidé eux aussi de relever leurs prix, et ce pour les mêmes raisons. Et nous, on subit et on se tait.
Pourquoi se tait-on? Pourquoi les laisse-t-on faire? Pourquoi ces gens sont-ils si sûrs d’eux-mêmes? Qui va les secouer un peu? Pas nous? Le silence et l’acceptation doivent-ils durer encore longtemps et, si c’est le cas, jusqu’à quand?
Anne-Marie ZEENNY ABOUHALKA