Les œuvres de Hiroshige, présentées à Paris, ont été prêtées par le musée de Leyde, qui possède une importante collection d’art asiatique. Réalisées à partir de gravures sur bois, les estampes transportent les visiteurs dans un Japon imaginaire et ancestral, et invitent à la méditation.
« La mise en parallèle des deux expositions permet de plonger dans le monde dont s’est inspiré Van Gogh », souligne M. Restellini. Un monde qui « repose sur la solidité, la composition, la sérénité, le voyage et la paix intérieure », ce qui « donne une nouvelle lecture de Van Gogh, artiste fragile psychologiquement », ajoute-t-il.
Il relève entre les deux œuvres « des ressemblances iconographiques d’une évidence criante et troublante ».
« Van Gogh était fou du Japon et de manière obsessionnelle », il était « fasciné par ce monde qui pour lui était imaginaire », dit encore le directeur de la pinacothèque. « Quand l’artiste, bipolaire et schizophrène, peignait dans le Midi, il était persuadé d’être au Japon », affirme-t-il.
Il souligne encore que Van Gogh « s’est inspiré de l’art japonais pour ses compositions en arc de cercle que l’on ne retrouve que chez Hiroshige et aucun autre peintre impressionniste ».
« Van Gogh, rêve de Japon », la première exposition consacrée uniquement à l’artiste hollandais depuis longtemps à Paris, réunit de nombreux tableaux et principalement des paysages, prêtés par le musée Kröller-Müller d’Otterio (Pays-Bas) qui compte l’une des plus importantes collections de Van Gogh au monde.
Outre une quarantaine d’œuvres du peintre, l’exposition présente de nombreuses lettres destinées notamment à son frère, qui attestent de sa fascination pour le Japon. « On aime la peinture japonaise, on en a subi l’influence, tous les impressionnistes ont ça en commun », écrit-il, estimant que l’équivalent du Japon, en France, c’est « le Midi », et que « l’avenir de l’art nouveau est dans le Midi ».