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Moyen Orient et Monde - Hamas

La succession de Mechaal baigne dans l’incertitude

Si le nom des favoris est connu, le lieu de résidence du prochain chef du mouvement islamiste reste polémique.
La succession du chef du Hamas, Khaled Mechaal, devrait se jouer au sein du bureau politique, basé à Damas jusqu’à sa récente dispersion, malgré la montée en puissance des dirigeants de Gaza, selon des responsables du mouvement islamiste palestinien.
À la tête du Hamas depuis 2004, Khaled Mechaal, 56 ans, a réitéré en septembre, lors d’une réunion du bureau politique au Caire, son intention de passer la main, une décision qui n’entrera véritablement dans les faits qu’après l’élection de son successeur. Un haut dirigeant du Hamas en exil a précisé, sous le couvert de l’anonymat, que ce choix serait arrêté « à la suite de réunions en novembre après la fête de l’Adha ». Les cadres du mouvement relèvent qu’à l’exception du chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, tous les prétendants appartiennent à la direction en exil qui a quitté sa base damascène pour se dissocier de la sanglante répression en Syrie. La rupture a été consommée avec une attaque en règle lundi de la télévision officielle syrienne contre M. Mechaal, accusé d’ingratitude et d’avoir « vendu la résistance pour le pouvoir », après qu’il a exprimé en Turquie son « soutien à la révolution du peuple syrien ».
Selon cheikh Sayed Abou Moussameh, l’un des fondateurs du Hamas et député au Conseil législatif, les favoris pour la succession sont l’actuel adjoint de M. Mechaal, Moussa Abou Marzouk, installé au Caire, Ismaïl Haniyeh et Saleh al-Arouri, responsable du dossier des prisonniers, qui réside en Turquie. Un autre membre du bureau politique, Imad al-Alami, qui a quitté en février Damas pour Gaza, est un candidat sérieux, « mais les mieux placés sont Abou Marzouk et Haniyeh », confirme un important dirigeant du Hamas en exil. « Si Abou Marzouk, qui est le favori, est élu, la direction devra décider où il sera basé (...) Le Caire pourrait devenir sa résidence provisoire, comme le Qatar l’est actuellement pour Mechaal, jusqu’à ce que le navire des révolutions arabes ait accosté », souligne-t-il.
Ce dirigeant prône le maintien en exil de la direction, comme c’est le cas depuis l’assassinat par Israël en 2004 du chef spirituel du Hamas, cheikh Ahmad Yassine, puis de son successeur Abdelaziz al-Rantissi, « pour la facilité de mouvement, et les relations avec les pays arabes, islamiques et étrangers ». Mais cheikh Abou Moussameh plaide pour que le prochain chef du Hamas soit basé à l’intérieur, c’est-à-dire dans la bande de Gaza, « en raison du poids du mouvement sur le terrain ». Il faisait allusion à l’autonomisation de l’enclave, en particulier sur le plan financier, grâce à ses recettes qui réduisent le besoin d’assistance financière régionale, jusqu’à présent captée par la direction en exil. Un autre cadre du Hamas à Gaza, Yahya Moussa, appelle lui aussi à « établir la direction à l’intérieur, même si elle a été élue de l’extérieur, afin qu’elle soit entourée par le peuple au cœur de la bataille ». Les décisions du Hamas ne « suivent pas la seule logique démocratique car elles dépendent d’un consensus dans la mesure où le mouvement est présent à la fois à l’intérieur et à l’extérieur » des territoires palestiniens, explique M. Moussa pour rappeler la nécessité du compromis dans le choix final.
Longtemps considéré comme un radical dans son propre camp, Khaled Mechaal incarne la transition du Hamas de la lutte armée au ralliement au mot d’ordre de « résistance populaire pacifique », au point de s’être dit prêt à « donner une chance » aux négociations avec Israël, récusées par le mouvement. Selon des sources au sein du Hamas, sa décision de céder la place serait motivée par la contestation de ses concessions, jugées excessives, pour la réconciliation avec le Fateh du président Mahmoud Abbas.
© AFP
La succession du chef du Hamas, Khaled Mechaal, devrait se jouer au sein du bureau politique, basé à Damas jusqu’à sa récente dispersion, malgré la montée en puissance des dirigeants de Gaza, selon des responsables du mouvement islamiste palestinien.À la tête du Hamas depuis 2004, Khaled Mechaal, 56 ans, a réitéré en septembre, lors d’une réunion du bureau politique au Caire, son...
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