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Présidentielle US 2012 - Desintox

Vrai ou faux ? Ce que Romney et Obama ont dit et ce qu'il en est

A cinq semaines de l'élection présidentielle aux Etats-Unis, le candidat républicain Mitt Romney est passé à l'offensive à Denver face à Barack Obama, lors du premier des trois débats prévus avant le scrutin du 6 novembre. Les deux rivaux ont lancé beaucoup d'affirmations. Les voici passées à l'épreuve de la vérification des faits.

Barack Obama et Mitt Romney à l'issue de leur premier face à face, le 3 octobre 2012 à Denver (Colorado), à cinq semaine de la présidentielle américaine. AFP/Saul LOEB

EST-CE QUE ROMNEY PRÉVOIT $5.000 MDS DE BAISSES D'IMPÔTS ?

Obama n'a cessé de critiquer ce qu'il appelle les 5.000 milliards de dollars de baisses d'impôts de Romney. Mais le candidat républicain affirme qu'il ne prévoit pas 5.000 milliards de baisses d'impôts. Qui a raison ?

 

Le Tax Policy Center, un groupe de réflexion centriste, estimait en mars que le programme de Mitt Romney réduirait les recettes fiscales fédérales de 480 milliards de dollars en 2015, soit un peu moins de 5.000 milliards sur dix ans. Le centre notait que son analyse était incomplète parce que Romney n'avait pas dit comment il "élargirait la base" des contribuables pour faire baisser les taux d'imposition.

Certains groupes conservateurs critiquent l'analyse du Tax Policy Center, faisant notamment valoir qu'il n'a pas pris en compte suffisamment d'allégements fiscaux. Ils disent que cette analyse est basée sur de nombreuses hypothèses non étayées et qu'elle est de ce fait inexacte.

 

 

 

 

EXEMPTIONS FISCALES POUR DELOCALISER L'EMPLOI

Romney conteste l'affirmation d'Obama selon laquelle les sociétés américaines peuvent obtenir une déduction fiscale même si elles ferment en délocalisant l'emploi.

"Je suis dans les affaires depuis 25 ans. Je ne sais pas de quoi vous parlez. J'ai peut-être besoin d'un nouveau comptable. L'idée qu'on obtient une réduction pour transférer des emplois à l'étranger, ce n'est tout simplement pas le cas", a déclaré Romney.

 

Ce qu'Obama a en fait décrit est une exonération fiscale liée aux dépenses ordinaires des entreprises. Elle fonctionne y compris si une société ferme son usine aux Etats-Unis et la transfère dans un autre pays.

 

Il est vrai aussi qu'en juillet, les républicains ont bloqué une proposition démocrate qui prévoyait un crédit d'impôt pour les sociétés qui rapatrieraient leur production aux Etats-Unis. Cette proposition aurait aussi mis fin à l'exonération fiscale à laquelle peuvent prétendre les entreprises en fermant une usine aux Etats-Unis, même si ses activités sont délocalisées.

 

 

 

 

OBAMA PREVOIT-IL UNE AMPUTATION DE $716 MILLIARDS DU PROGRAMME MEDICARE?

Romney a plusieurs fois cité le chiffre de 716 milliards de dollars, en affirmant que le président amputerait de ce montant Medicare, le système d'assurance-santé des plus de 65 ans, pour financer sa réforme du système de la santé. Cette affirmation est rejetée par les démocrates et les analystes indépendants.

 

L'"Obamacare" va en fait ralentir les augmentations des sommes versées aux hôpitaux et aux assureurs, un fait considéré comme relevant de mesures d'économies plutôt qu'une réduction des programme Medicare. Cela ne modifie pas la gamme des prestations offertes aux patients.

Le chiffre de $716 milliards est une estimation du Bureau du Congrès sur le budget (Congressional Budget Office) de la somme que la nouvelle loi permettra d'économiser dans le programme Medicare entre 2013 et 2022, comparé à ce qui se serait passé sans réforme.

Ces fonds devraient contribuer à faire bénéficier d'une couverture santé plus de 30 millions d'Américains non assurés.

 

 

RÉDUCTION DU DÉFICIT

Les deux candidats se sont disputés à propos de la commission de réduction du déficit, connue sous l'appellation de Simpson-Bowles d'après les noms de ses deux co-présidents, Alan Simpson et Erskine Bowles. En 2010, ils ont proposé de réduire le déficit et d'abaisser les taux de fiscalité.

 

Romney et Obama ont salué ce plan comme un cadre de travail pour la réduction des déficits. Mais le plan Simpson-Bowles demande environ trois dollars de baisse des dépenses pour chaque dollar de recette fiscale. Romney a dit qu'il ne soutiendra "absolument" pas une hausse des recettes fiscales, c'est-à-dire une augmentation des impôts, comme moyen de réduire le déficit.

 

Obama de son côté, dit que son plan de réduction du déficit de 4.000 milliards de dollars est basé sur le Simpson-Bowles, mais celui-ci prévoit une baisse des taux d'imposition pour toutes les tranches de revenus, alors que le président sortant a parlé au contraire de relever les taux pour les contribuables les plus aisés.

 

 

LES PRIX DE L'ESSENCE ONT DOUBLE SOUS OBAMA

Romney dit que les prix de l'essence ont doublé depuis l'arrivée d'Obama au pouvoir. Les experts disent que c'est vrai d'un point de vue technique, mais que les chiffres sont trompeurs parce qu'ils prennent en compte une correction du marché juste après une forte hausse des prix durant la crise économique.

 

Quand Obama est arrivé au pouvoir, le prix de l'essence était d'environ 1,90 dollar le gallon. Mais ce chiffre était proche du point bas atteint par les prix à la pompe après une forte hausse, selon les analystes du secteur. Lors de l'été 2008, les prix de l'essence avaient en effet dépassé 4 dollars le gallon pendant neuf semaines consécutives en pleine crise économique.

Ils se retrouvent maintenant à peu près à ce prix-là.

EST-CE QUE ROMNEY PRÉVOIT $5.000 MDS DE BAISSES D'IMPÔTS ?
Obama n'a cessé de critiquer ce qu'il appelle les 5.000 milliards de dollars de baisses d'impôts de Romney. Mais le candidat républicain affirme qu'il ne prévoit pas 5.000 milliards de baisses d'impôts. Qui a raison ?
 
Le Tax Policy Center, un groupe de réflexion centriste, estimait en mars que le programme de Mitt Romney...